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Communiqué de presse


LE CONSEIL PERMANENT DE L’OEA TIENT DES DISCUSSIONS INITIALES
AU SUJET DU RAPPORT DE SUIVI DE LA VISITE DE LA DÉLÉGATION
DE HAUT NIVEAU

  3 avril 2003

Le Conseil permanent de l’OEA a examiné le Rapport de la Mission spéciale chargée de renforcer la démocratie en Haïti sur la situation au 30 mars, qui traite du suivi de la récente Délégation de haut niveau OEA/CARICOM conjointement dirigée par le Ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie Julian Hunte et le Secrétaire général adjoint, l’Ambassadeur Luigi R. Einaudi. Le rapport de la Mission spéciale décrit plusieurs mesures prises par différents acteurs en Haïti depuis le départ de la Délégation qui a été formée après l’impasse persistante concernant la constitution du Conseil électoral provisoire, en vertu de la résolution 822.

L’Ambassadeur Einaudi a indiqué qu’il ne reste presque plus de temps pour la tenue d’élections crédibles en 2003. Bien que le Gouvernement haïtien ait pu atteindre certains objectifs, l’incapacité de mettre fin à l’impunité crée un climat d’incertitude en ce qui concerne la sécurité et d’autres importantes conditions de portée vitale pour le progrès. Il a cité en particulier les difficultés rencontrées dans le processus de professionnalisation de la force de police haïtienne et il a renouvelé le besoin d’une meilleure administration de la justice.

Plusieurs délégations, notant l’importance et la complexité du rapport, ont appuyé la suggestion de l’Ambassadeur de Sainte-Lucie, Sonia Johnny, relative à la tenue de consultations entre les membres de la délégation de haut niveau et d’autres États membres. L’Ambassadeur du Pérou, Eduardo Ferrero Costa, a suggéré également que la Délégation de haut niveau formule des recommandations spécifiques au Conseil permanent sur les moyens de faire avancer le processus.

Le Représentant suppléant des États-Unis, l’Ambassadeur Peter DeShazo a appuyé «les efforts sincères et de bonne foi déployés par la Délégation OEA/CARICOM pour lever l’impasse en Haïti», soulignant que le «message de la Délégation était clair et équilibrée». Il a aussi exprimé sa profonde préoccupation causée par le fait que le Gouvernement haïtien a manqué de répondre aux questions clés soulevées par la Délégation OEA/CARICOM.

La Représentante suppléante du Canada, Catherine Vezina, a noté que le Gouvernement haïtien avait réalisé certains progrès dans la mise en oeuvre de quelques aspects de la résolution 822 depuis le départ de la délégation, mais il restait beaucoup à faire. Mme Vezina a également noté que l’opposition haïtienne et la société civile n’avaient pas encore respecté leurs obligations en vertu de la résolution 822.

Entre-temps, l’Observatrice permanente de la France, Marie-Anne Courrian, s’exprimant également au nom de la délégation de la Commission européenne, a renouvelé son appui à l’initiative de l’OEA relativement à la solution de la crise politique haïtienne. Elle s’est également référée à une déclaration par l’Union européenne datée du 7 mars 2003 et réitérant son offre d’aider le Gouvernement haïtien à prendre des initiatives pour rétablir l’ordre et la primauté du droit. Cependant, il était indispensable que le Gouvernement haïtien réponde aux points soulevés par la Délégation de haut niveau et figurant dans le rapport de la Mission spéciale.

L’Ambassadeur de la Barbade, Michael King, a prié toutes les parties de travailler étroitement avec l’OEA dans ces efforts en vue de parvenir à une solution. Il a mis l’accent sur le besoin du peuple haïtien de vivre en paix et en harmonie, considérant que le bicentenaire de l’indépendance de la nation en 2004 devrait être une occasion de célébration.

À la fin de la discussion, le Représentant permanent d’Haïti, l’Ambassadeur Raymond Valcin, a exprimé la gratitude de son Gouvernement pour la visite de la Délégation de haut niveau et a souligné les efforts renouvelés de son Gouvernement pour s’acquitter de ses responsabilités en quête d’une solution. Il a ajouté que son Gouvernement était prêt et désireux de continuer à échanger des vues avec les parties concernées et il demeurait optimiste au sujet des perspectives d’avenir.

Le Conseil permanent devra programmer une autre séance après les consultations pour un examen plus approfondi du rapport.

Référence : F-078/03