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Communiqué de presse


APPUI DÉCISIF À LA MISSION SPÉCIALE DE L’ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS

  17 décembre 2003

L’Organisation des États Américains (OEA) continuera d’être engagée en Haïti, et la Mission spéciale qu’elle a détachée en vue du renforcement de la démocratie dans ce pays poursuivra sa tâche. Le Conseil permanent a adopté aujourd’hui cette décision, réaffirmant ainsi le mandat confié à la Mission spéciale de contribuer à la recherche d’une solution à la crise politique d’Haïti selon les termes des Résolutions 806 et 822 du Conseil permanent de l’OEA. Le Conseil a également décidé que la Mission continuera de se focaliser sur la sécurité, la gouvernance, la démocratie, la justice et les droits de la personne.

Le Président du Conseil permanent, l’Ambassadeur Salvador Rodezno, du Honduras, a souligné que la capacité de l’OEA de maintenir l’engagement de la Mission spéciale dépendra de l’expression concrète de la volonté politique du Gouvernement haïtien; de la compréhension par le peuple haïtien du rôle de la Mission spéciale, et tout aussi important, de la disponibilité des ressources qui lui permettront de poursuivre ses opérations.

La décision du Conseil fait suite à un rapport fait par l’Ambassadeur des Bahamas, Joshua Sears, sur les recommandations d’un groupe de travail qu’il a présidé et qui avait été chargé de réexaminer le mandat de la Mission spéciale de l’OEA. Il ressort de ce rapport que le groupe de travail a formulé, entre autres recommandations, le concept préliminaire d’équipes de protection internationale multidisciplinaires appelées à fournir un appui à la tenue d’élections crédibles en Haïti. Le Conseil a demandé à la Mission spéciale de développer ce concept qui sera examiné par les États membres.

L’Ambassadeur des Etats-Unis, John Maisto a fait remarquer ce qui suit : "Il est certain que le Gouvernement haïtien a l’obligation, et le devoir de développer la volonté politique de mettre de l’ordre chez lui, et de prendre des mesures concrètes rendant possible l’exercice des droits constitutionnels de liberté d’expression et de réunion". Il a ensuite fait l’annonce d’une contribution de EU$ 1 million pour "assurer la continuation des opérations de la Mission spéciale", et a indiqué que les Etats-Unis envisageront de fournir des ressources supplémentaires pour des activités orientées vers la sécurité et la promotion des droits de la personne. Enfin, le diplomate américain a appelé l’Opposition à apporter une coopération visant à concevoir une solution politique, et a ajouté « seuls les Haïtiens, et non une force extérieure, peuvent résoudre les problèmes d’Haïti".



L’Ambassadeur Paul Durand a renouvelé le ferme engagement du Canada, et a ajouté que son Gouvernement envisage de fournir de nouvelles ressources destinées à la Mission spéciale. L’Ambassadeur Walter Pecly, du Brésil, et le Ministre Ernesto Campos, du Mexique, ont souligné que leur gouvernement envisage des moyens de soutenir les activités de l’OEA en Haïti. L’Ambassadeur des Bahamas, Joshua Sears, a annoncé une contribution additionnelle de EU$10 000 destinée à la Mission spéciale.

L’Ambassadeur d’Haïti, Raymond Valcin a exprimé ses remerciements pour le rapport et pour l’assistance que continueront à fournir les États membres. Il a ajouté que les effets préjudiciables de la polarisation politique actuelle soulignent la nécessité pour toutes les parties – le Gouvernement haïtien, l’Opposition, la société civile et la communauté internationale – de contribuer à trouver une solution.

Le Secrétaire général adjoint, Luigi Einaudi, pour sa part, a informé que le 5 décembre des actes de violence ont été perpétrés à l’Université d’Haïti où le Recteur et le Vice-recteur, entre autres, ont reçu des blessures, et que ces actes ont été suivis, dans les rues, de manifestations qui ont été organisées par les partisans du Gouvernement, et ses opposants.

Le Conseil a dénoncé cette violence et les pertes de vie. Il a mis en relief ce qui suit: “On ne peut pas s’attendre à ce que la Mission spéciale assume des responsabilités qui incombent en fait au Gouvernement haïtien".

Annonçant que les États membres de l’OEA sont prêts à apporter leur aide, l’Ambassadeur Einaudi a réitéré que “Ces événements requièrent une action urgente par toutes les parties concernées pour appuyer l’État de droit. Il appartient avant tout au Gouvernement d’Haïti d’assurer la sécurité dans le pays. Mais tous les Haïtiens ont la responsabilité de rechercher une issue pacifique et démocratique de cette crise”.

L’Ambassadeur Einaudi a fait remarquer que ce qui précède est d’autant plus important que Haïti s’apprête à célébrer prochainement le bicentenaire de l’indépendance d’Haïti, "un événement revêtant la plus haute importance non seulement pour ce pays mais également pour le Continent américain dans son ensemble".

Le Conseil permanent a exprimé ses félicitations à Haïti “à l’occasion de la célébration du bicentenaire de son indépendance, et a applaudi à la contribution germinatrice d’Haïti à la libération des peuples des Amériques”.

Référence : F-246/03