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Communiqué de presse


LA CIDH SE DIT PRÉOCCUPÉE PAR LES RÉCENTS ÉVÉNEMENTS EN HAÏTI

  9 décembre 2003

La Commission interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) se dit gravement préoccupée par la violence qui a caractérisé une manifestation étudiante qui a eu lieu à Port-au-Prince le 5 décembre dernier et qui, selon plusieurs sources, aurait fait plusieurs blessés de même que d’important dégâts matériels, et aurait fait l’objet d’une intervention inadéquate ou insuffisante des forces de l’ordre. Il a été rapporté par plusieurs sources que les étudiants ont été attaqués par des membres d’organisations populaires associées à Famni Lavalas. La Commission constate que cet événement suit plusieurs autres rassemblements ou manifestations de nature politique qui ont été caractérisés par des actes de violences perpétrés par des groupes de personnes opposés aux dits événements.

Dans une lettre datée d’aujourd’hui, la CIDH s’est adressée au Gouvernement haïtien, faisant part de sa sérieuse préoccupation et lui demandant de lui fournir des informations spécifiques relatives à la violence qui a caractérisé les rassemblements ou manifestations politiques depuis certains temps.

La Commission considère que tous les Haïtiens, de toutes appartenances politiques, ont le droit d’exercer pleinement et librement leur droit à la liberté d’expression et leur droit de réunion, de façon non violente, en conformité avec la loi et les normes interaméricaines de protection des Droits de l’Homme. La CIDH considère que l’État a l’obligation de garantir de façon effective le libre et plein exercice de ces droits qui ne peuvent être limités qu’en conformité avec les restrictions expressément prévues par la Convention américaine relative aux Droits de l’Homme. L’État a également l’obligation de garantir la sécurité publique de même que les droits humains, en ayant recours uniquement aux moyens qui sont nécessaires et proportionnels, en conformité avec la Convention.

La Commission se dit particulièrement alarmée par la recrudescence de violence politisée qui a eu lieu récemment en Haïti, tout particulièrement depuis la visite de la CIDH en août dernier. La Commission invite instamment l’État haïtien à adopter toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à cette escalade, celle-ci étant propice à de possibles violations des Droits de l’Homme. Tout en rappelant que les Haïtiens ont la responsabilité d’exercer leurs droits pacifiquement et dans le respect de l’autre, la CIDH insiste sur le fait que l’État a une obligation internationale de respecter les droits prévus par la Convention et à en garantir le libre et plein exercice à toute personne relevant de sa compétence.


Référence : CIDH-33-03