Excellence Monsieur Danilo Medina, Président de la République dominicaine,
Excellence Madame Cándida Montilla de Medina, Première Dame de la République,
Excellence Monsieur Cerdeño de Fernández, Vice-président de la République dominicaine,
Excellence Monsieur Andrés Navarro García, Ministre des relations extérieures de la République dominicaine,
Ministres, hauts fonctionnaires, chefs de délégation, Ambassadeurs, Représentants permanents et Observateurs, Messieurs les présidents et directeurs d’organismes interaméricains internationaux, mon cher ami le Secrétaire adjoint,.
Si d’ici 2030, nous souhaitons surmonter la pauvreté telle que nous la connaissons aujourd’hui et parvenir à un continent où règne l’équité, où les modèles de production et de consommation sont modifiés pour être remplacés par des modèles plus durables de vie communautaire, il est impérieux de commencer déjà à prendre des mesures dans cette perspective et à cet égard, nous nous trouvons face à un enjeu culturel et éthique évident.
Avancer sur la voie de la durabilité intégrale dans notre continent exige une transformation des institutions propre à créer un nouvel alignement entre les objectifs à atteindre et l’appui institutionnel requis pour y arriver.
Lorsque l’ONU a adopté l’Agenda 2030 assorti de 17 objectifs de développement durable (ODS), il a été créé de fait un guide clair d’action pour les gouvernements, ainsi que pour les partenaires en développement aux échelons national, régional et international.
Ce nouvel agenda prévoit que les initiatives à lancer pour enrayer la pauvreté dans toutes ses dimensions doivent être accompagnées de stratégies qui favorisent la croissance économique et satisfassent tout un éventail de besoins sociaux, à savoir entre autres :
· l’égalité de genre,
· l’accès à une éducation de qualité,
· l’accès à la santé et au bien-être,
· l’accès aux débouchés d’emploi et au développement économique.
Le développement durable est inhérent à une nouvelle éthique dans la gestion gouvernementale.
Mettre le bien commun en avant, au-dessus des intérêts personnels ou de la perpétuation au pouvoir constitue un point de départ essentiel et inévitable si l’on veut être conséquent avec les objectifs de l’Agenda 2030.
Il en est de même pour l’initiative entrepreneuriale. Si le gain oriente l’action du secteur privé, les dirigeants d’entreprise réalisent de plus en plus que le bien commun et un environnement durable deviennent dans les faits une licence leur permettant de fonctionner.
Néanmoins, dans les sociétés où le conflit est permanent et le règlement des problèmes est un élément accessoire, l’incertitude gagnera chaque fois plus de terrain et rendra plus difficile toute tentative visant à créer un univers commun de durabilité.
Le droit à la durabilité intégrale ne représente pas seulement une nécessité pour notre génération, mais aussi une aspiration fondamentale pour la génération de nos enfants et petits-enfants.
Nous avons pour obligation, pour responsabilité et pour devoir d’assurer que les futures générations puissent disposer de la capacité de choisir un modèle de développement différent du modèle actuel. Par conséquent, nous ne pouvons leur léguer une planète en agonie, un tissu social déchiré, un modèle économique doté d’un marché comme seule référence et un système politique assorti de valeurs à court terme.
Tout au contraire, nous devons fermement engager la jeunesse pour que les jeunes puissent devenir les artisans de leur propre destinée, pour que puissent être créées les conditions viables pour une transformation et une transition vers des sociétés axées sur le bien-être commun, une meilleure qualité de vie, où les droits s’étendent à tous les citoyens.
Telle est la voie que nous nous sommes tracés avec notre travail quotidien. Nous forgeons des consensus au lieu de conflits; nous cherchons à résoudre des problèmes au lieu de les aggraver; nous incluons chaque fois plus d’individus dans les processus de production en leur fournissant des avantages, au lieu de les exclure; l’État et le marché se joignent de telle sorte qu’ils puissent privilégier tout d’abord l’intérêt de l’individu.
Le moment est venu pour que dans notre continent, la race, le lieu de naissance, le genre ou l’orientation sexuelle cessent de constituer un obstacle empêchant aux individus de bénéficier de chances de progrès.
La Déclaration de Santo Domingo reflètera fidèlement le fait que les enjeux multidimensionnels du développement durable – économiques, sociaux et environnementaux – devront être abordés par des institutions novatrices, celles dont l’intérêt sectoriel se transformera en une dimension transversale dominée par des valeurs comme l’équité, l’inclusion et la prospérité commune.
Notre continent demeure parmi les régions les plus inégales du monde. Aux plans de la répartition des revenus, des biens, de l’accès aux services de base et à la justice, l’inefficience est une constante qui touche directement le plein exercice des droits politiques, économiques, sociaux et culturels des populations et a des effets défavorables sur la stabilité de nos démocraties.
C'est la raison pour laquelle il est primordial de maintenir les niveaux de progrès social qui ont été atteints au cours des dernières années.
La collaboration entre le Secrétariat général et les divers acteurs de la société civile organisée démontre clairement que l’action commune est un moyen de progresser vers la réalisation d’objectifs communs dans le continent américain.
En tant que facteur de changement et acteur de premier plan dans les sociétés démocratiques, les citoyens réclament de plus en plus un accès croissant aux informations complètes et de qualité détenues par les autorités à tous les échelons de la structure publique. Pour ce faire, il est nécessaire de disposer de fonctionnaires formés, qui favorisent la confiance du public en assurant, pour ceux que cela intéresse, un accès qui soit le plus large et le plus facile.
Nous avons pris l’engagement de continuer à promouvoir la Loi-type interaméricaine, complémentée par le Programme interaméricain d’accès à l’information qui sera adopté durant cette session de l’Assemblée générale.
L’un des principaux instruments qui permettent de promouvoir des sociétés plus transparentes, plus ouvertes et informées sont les technologies de l’information et des communications (TIC), au sujet desquelles la Déclaration de Santo Domingo lance un appel en faveur d’un accès équitable assorti d’une utilisation rationnelle des ressources disponibles. Notre soutien, ainsi que la disponibilité du système interaméricain de coopération en la matière, fait partie des priorités arrêtées par le Gouvernement de la République dominicaine et, bien entendu, un concept fondamental des Amériques.
Il est évident que l’utilisation des technologies doit aussi être garanti par tous nos gouvernements avec un système approprié de protection des données personnelles.
Nous devons rappeler que c’est l’Assemblée générale même qui a réaffirmé l’importance de protéger les données personnelles et de respecter le droit à la vie privée.
Au sein de l’Organisation des Etats Américains, nous disposons d’éléments essentiels pour le développement des peuples, les instruments fondamentaux pour la démocratie et la démocratisation pour la protection des droits de l'homme.
L’OEA gère aussi des programmes pour la paix qui sont fondamentaux dans la voie à suivre vers un continent plus durable. Le processus Belize-Guatemala est sans nul doute l’une de nos priorités, surtout lorsque l’on tient compte du fait qu’il s’agit du seul différend territorial qui fasse l’objet d’une médiation au sein de l’OEA.
D’autre part, notre appui au processus de paix en Colombie par le biais de la mission MAPP/OEA est le reflet fidèle de notre engagement inéluctable en faveur d’un objectif aussi noble.
Continuer d'œuvrer sur la dimension communautaire comme le fait le projet des facilitateurs judiciaires.
Poursuivre le développement de projets emblématiques que nous avons présentés pour cette administration, l’ « École d'administration publique », le « Système interaméricain d’éducation », l’initiative « Prévention et gestion des catastrophes naturelles dans les Caraïbes et en Amérique centrale », et pour cela, travailler aussi sur la dimension de la lutte contre la corruption dans le continent, un élément de la maladie bactériologique que confrontent parfois nos démocraties et qui est indispensable. Dans ce cas, avec la lutte frontale, la lutte avec les mécanismes dont nous disposons, la Convention interaméricaine et le MESICIC, le mécanisme de suivi et le mécanisme d'accompagnement que nous avons créé pour le cas de la MACCIH.
Soyons conséquents, soyons conséquents avec les principes. Si nous préconisons des institutions inclusives, efficaces, responsables, transparentes et justes vers l’extérieur, faisons-en de même vers l’intérieur de notre Organisation.
C’est l'appel que je lance aujourd’hui : Je vous invite à consolider l’OEA pour en faire une organisation guidée par des principes et une vision commune en matière de démocratie, de droits de la personne, de sécurité multidimensionnelle et de développement intégré.
Que notre action collective soit de construire des solutions, la paix, la solidarité.
Empruntons ensemble le chemin qui va de l’écrit à l’action. Joignons ces déclarations et ces faits et faisons en sorte que l’Organisation des États Américains soit de plus en plus proche de la population.
MERCI.