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OEA/Ser.G
CP/DEC. 51 (11957/14)
7 mars 2014
Original: espagnol
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CP/DEC. 51 (1957/14)
EXPRESSIONS DE SOLIDARITÉ ET D’APPUI AUX INSTITUTIONS DÉMOCRATIQUES, AU
DIALOGUE ET À LA PAIX EN RÉPUBLIQUE BOLIVARIENNE DU VENEZUELA[1] [2]
(Déclaration approuvée durant la séance tenue le 7 mars 2014)
En relation avec les faits survenus récemment en République bolivarienne
du Venezuela, le Conseil permanent déclare :
Ses expressions de condoléances et de solidarité avec les victimes et
leurs familles, le peuple et le gouvernement de la République
bolivarienne du Venezuela et son souhait que les enquêtes aboutissent à
une conclusion rapide et juste.
Son respect du principe de non-intervention dans les affaires internes
des États et son engagement envers la défense des institutions
démocratiques et de l’état de droit conformément à la Charte de l’OEA et
au droit international.
Son refus le plus énergique de toute forme de violence et d’intolérance
et qu’il appelle tous les secteurs à la paix, à la tranquillité et au
respect des droits de la personne et des libertés fondamentales, y
compris les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, le
droit à la circulation, le droit à la santé et le droit à l’éducation.
La reconnaissance, le plein appui ainsi que l’encouragement des
initiatives et des efforts du gouvernement démocratiquement élu du
Venezuela et de tous les secteurs politiques, économiques et sociaux
pour qu’ils continuent d’avancer dans le processus de dialogue national
dans la perspective de la réconciliation politique et sociale, dans le
plein respect des garanties constitutionnelles de tous et par tous les
acteurs démocratiques.
Son intérêt de se tenir informé de la situation et du dialogue engagé au
Venezuela.
NOTES DE BAS DE PAGE
1. La République du Panama présente ses
réserves à l’égard de la présente déclaration.
i. Elle est en désaccord avec l’inclusion du terme solidarité dans le
titre de la déclaration car il s’agit d’épauler le dialogue, la paix et
la démocratie.
ii. De même, elle considère que le soutien ainsi que l’encouragement des
initiatives et des efforts du gouvernement démocratiquement élu du
Venezuela peuvent s’interpréter comme un parti pris en faveur du
Gouvernement face au reste des acteurs sociaux. Le fait d’évoquer une
poursuite des progrès dans le processus de dialogue national pourrait
être interprété comme si notre appui était exclusivement réservé au
dialogue actuel.
iii. En ce qui concerne le dernier paragraphe, la République du Panama
considère que l’OEA doit avoir une attitude plus dynamique et suivre la
situation et le dialogue national au Venezuela et non seulement déclarer
son intérêt à se tenir informé sur le dialogue déjà engagé.
2. Les États-Unis soutiennent l’appel à un règlement pacifique de la
situation au Venezuela sur la base d’un dialogue véritablement ouvert à
tous. Toutefois, les États-Unis ne peuvent se joindre à la présente
déclaration car elle ne reflète pas adéquatement l’engagement de cette
Organisation envers la promotion de la démocratie et des droits de la
personne dans le continent. Par ailleurs, la déclaration met l’OEA dans
une position de parti pris, ce qu’elle ne peut pas faire.
En particulier, le paragraphe 2 laisse à
penser, à tort, qu’une nécessité présumée de maintenir l’ordre et le
respect du principe de non-intervention l’emporte sur les engagements de
tous les États membres de l’OEA envers la promotion et la protection des
droits de la personne et de la démocratie. La déclaration contredit
l’article 2 de la Charte de l’OEA et les principes consacrés dans la
Charte démocratique interaméricaine.
Tandis que le paragraphe 4 évoque le dialogue, il y manque un élément
essentiel pour régler les problèmes du Venezuela. Pour réussir, il doit
être un véritable dialogue qui fait intervenir toutes les parties. La
déclaration n’offre qu’un appui partial à un dialogue parrainé par le
gouvernement qui a été refusé par d’importants secteurs de l’opposition.
Les États-Unis considèrent que le dialogue véritable nécessitera la
participation d’une tierce partie à laquelle toutes les parties peuvent
faire confiance, ainsi que l’élimination de toutes les tentatives de
supprimer la liberté d’expression et la libération des prisonniers
politiques. Malheureusement, la déclaration ne poursuit pas suffisamment
ces objectifs. L’OEA ne peut entériner un dialogue dans lequel une
grande partie de l’opposition ne peut s’exprimer et n’a aucune
confiance. Seuls les Vénézuéliens peuvent trouver les solutions aux
problèmes du Venezuela mais la situation prévalant actuellement dans ce
pays réclame obligatoirement la présence d’une tierce partie de
confiance pour faciliter le dialogue tandis que les Vénézuéliens
s’efforcent de parvenir à ces solutions.
Enfin, et ce qui importe plus, les États-Unis ne peuvent se joindre à
l’appel formulé dans la déclaration en faveur du «plein appui de l’OEA»
à un processus de dialogue organisé par un seul acteur. L’OEA doit
demeurer neutre ; elle ne peut prendre parti.
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