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Speeches

ALEJANDRO MIRÓ QUESADA C., PRESIDENT OF THE INTER-AMERICAN PRESS ASSOCIATION
ALLOCUTION PRONONCÉE PAR ALEJANDRO MIRÓ QUESADA C., VI CHAIRE DES AMÉRIQUES, TRADUCTION ANGLAISE FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ SAN MARTÍN DE PORRES.

28 juin 2005 - Washington, DC


Merci Monsieur le Secrétaire Général

Ce qui s’est passé, et que je vais décrire, a eu lieu à une réunion de la Presse Internationale à Genèvre au début des années soixante, un jeune yuppie, flambant président de la NBC, est tombé silencieux devant l’audience la plus select, il a levé le bras, et montrant insolemment du doigt l’audience, a passé par tout le long de la salle, d’un côté à l’autre, ensuite, sans cesser d’avoir pointé les journalistes il a brisé son silence et a dit « parce que vous allez tous disparaître, vous allez tous disparaître » Mon père à cette époque, Directeur de El Comercio, se souvient comment l’on était déconcerté et indigné, un des membres du panel, Directeur de Le Monde a indiqué que sa prophétie laissait de côté que chaque moyen a besoin de son propre espace, la radio informe, la télévision démontre et la presse explique.

Quasi un demi-siècle est passé et la presse écrite vue comme un milieu de référence n’a pas disparu et je ne crois pas qu’elle disparaîtra à un avenir prévisible. C’est que le texte écrit jouit d’une solidité du message, supérieure à tout autre moyen d’information, son importance n’a pas diminué non plus pour orienter les citoyens et les autorités, à la recherche du bon gouvernement, responsabilité qui partage aujourd’hui avec d’autres moyens de communication.

Ainsi la presse écrite est un secteur qui a besoin d’attention constante pour continuer. Dans ce défi persévérant pour maintenir sa présence, beaucoup de paradigmes du journalisme doivent être révisés, par exemple, le prix qui ne cesse pas de baisser, pour la réduction, il faudrait appliquer à la réduction des abonnements, cette baisse du prix des journaux pourrait disparaître, de nouvelles sanctions.

Il faut affronter la réalité, les nouvelles générations supposent que s’informer c’est une pratique qui se satisfait de manière gratuite, on ne peut pas non plus laisser de considérer que la télévision améliore chaque fois constamment ce genre d’information, y compris dans le domaine de l’analyse et de l’enquête du journaliste et sur les domaines traditionnels de la presse écrite. Cependant, il tend à banaliser pour convoquer les audiences massives. Si la presse écrite a pu confronter fermement la télévision avec toute sa magie sur le dos, je crois que ce sont les journaux électroniques qui peuvent infecter le plus le lecteur en avenir, en dépit de la globalisation ils offrent également la pérennité du texte écrit, voyez qu’en 2004, la lecture des sites web dans le monde a augmenté en trente-deux pour cent, selon la WAN.

Il est donc prévisible, en tout cas, que dans son avancement continu, l’Internet fait que, s’il n’y est pas déjà arrivé, il aura la prédominance de l’information ponctuelle. Mais il y a encore la meilleure manière de s’informer que lorsqu’on est correctement installé sur un bon divan avec son journal à la main, ou il y a de meilleures manières de lire des articles de fond pour se cultiver que ce ne sont pas à travers un journal imprimé.

Concrètement, dans l’Internet le lecteur va vers la nouvelle, dans la presse écrite la nouvelle va vers le lecteur, on peut donc conclure que chacun offre une forme distincte de satisfaire le désire d’être informé, il est clair que l’aspect négatif c’est que chaque nouveau moyen qui s’invente, la presse écrite va graduellement voir entamé son milieu traditionnel, la presse écrite continue à trouver son propre espace. Mais s’il y a une perte de notre présence avec un objet beaucoup plus critique que celle provoquée par la radio ou la télévision en Internet, c’est la perte de crédibilité. Conformément au Centre de Recherche PIU, la crédibilité des journaux aux États Unis a diminué treize points en pourcentage entre mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit et deux mille quatre, et peut être qu’en Amérique latine c’est encore pire.

Le plus préoccupant dans ce sujet est que la perte de crédibilité dans la presse est un problème qui proviendrait dans de bien des cas de la presse elle-même, ainsi les choses et la solution doivent venir du dedans. La presse écrite sérieuse, celle qui a comme mission d’orienter et d’informer et pas de diffuser les scandales, par exemple dans les journaux populaires informels, il y a donc un perfide qui démunisse la crédibilité et la mauvaise pratique de ces journaux informels influence la société qui graduellement a tendance à mettre toute la presse dans le même panier.

Je ne dis pas qu’il ne doit pas exister une presse populaire qui serve un marché qui recherche des produits, mais toujours on sait qu’on ne doit pas éloigner les valeurs journalistiques, à différence de la presse populaire formelle qui respecte les standards étiques et la presse informelle qui ne le fait pas. Pendant une conférence de Aldo Susberger, éditeur du New York Times il y a quelques semaines à Séoul, il s’est référé à l’impact du cas Jason Blair, ancien journaliste du New York Times, quand on lui a demandé pourquoi il n’a pas dénoncé le fait, ils ont dit que c’est parce qu’ils comprenaient que c’était là la manière dont la presse informe et si c’est dans ces cas qu’on parle du New York Times qu’on en pensera des autres.

Dans ce marché complexe comment va le tirage des journaux dans le monde ? L’enquête de l’Association mondiale des Journaux, la WAN, présentée au mois de mai à Séoul, indique qu’en deux mille quatre la vente des journaux dans le monde a augmenté le deux virgule un pour cent, les titres publiés globalement et il faut faire attention, c’est que l’augmentation de ces chiffres est créée par des marchés en expansion, par exemple, la Chine qui a augmenté vingt-six virgule cinq pour cent pour les cinq dernières années, ou l’Inde qui en deux mille quatre a augmenté quatorze pour cent ou la Mongolie qui a un trente et un pour cent.

Aux États Unis l’an dernier la vente des journaux du matin s’est maintenue, selon la WAN pratiquement stable, 0,09 pour cent de moins, l’augmentation 0,25 pour cent au cours des cinq dernières années. En Amérique latine, où les données doivent être assumées comme des références car il y a peu de pays où on a un système de vérification, la tendance des ventes d’exemplaires pour l’année deux mille quatre a été à la hausse, on n’a pas de chiffres pour les Caraïbes. Pour conclure, quelques anecdotes données par la WAN, en Guinée équatoriale il n’y a pas d’imprimeries traditionnelles, les journaux se photocopient, en Inde on publie les journaux en dix-huit langues, certains journaux sont trilingues, en Mozambique les journaux n’ont que quatre pages y compris la publicité, pourquoi ? Parce qu’ils sont distribués par fax.

Dans le domaine de la publicité dans les journaux la WAN a montré des chiffres qui nous créent des espoirs, une augmentation de cinq virgule trois pour cent en deux mille quatre, le plus haut des cinq dernières années, et aux États Unis l’augmentation fut de trois virgule quatre-vingt-treize pour cent. Nous avons donc une conclusion de cette première partie de mon exposé que le jeune yuppie, président de la NBC n’avait pas raison, les journaux ont peut être vu réduit leur propre espace, ils sont confrontés à de plus en plus de concurrents, mais je peux vous assurer que nous continuerons à nous défendre comme des lions pour maintenir notre présence, ainsi donc les journaux continuent ici et continueront pendant encore pas mal de temps.

Que doivent donc faire les journaux de référence pour maintenir leur présence ? D’abord servir bien la communauté et continuer à le faire, et comment maintenir intacte sa vision de lutter pour la bonne gouvernance. Il faut maintenir une amélioration continue du journal, nous devons partir de la base que les moyens en concurrence avec la presse écrite ont des qualités spécifiques que les journaux ne peuvent pas offrir et ne peuvent pas donner le caractère imminent de la radio ou montrer en vif les images, la presse écrite non seulement n’est pas gratuite comme l’Internet, elle n’offre pas un monde littéralement d’information, cependant elle a pour elle la durabilité qui a le texte écrit et sa tradition de service à la communauté et préoccupation pour la bonne gouvernance. Que faire donc ?

Bien qu’il soit discutable pour les journaux visant à vouloir améliorer et qu’ils maintiennent leur présence, je crois que nous pouvons en faire plus dans cette direction. D’un côté on a les chaînes de télévision et la radio qui dépensent de plus en plus d’argent pour améliorer leur qualité, les moyens de presse cherchent au contraire à réduire les coûts de la salle de rédaction, sur le plan concret je crois que ce n’est que par l’amélioration et l’égalité que la presse écrite pourra compenser ses limitations en présence d’autres moyens de diffusion, l’information est à la base de sa mission.

Quant au format, un autre grand sujet du moment, il est démontré d’une manière générale que les journaux compacts offrent une lecture plus agréable et sont mieux accueillis en particulier par les jeunes et les femmes. Pendant deux mille quatre, cinquante-six journaux dans le monde ont réduit leurs formats le double de ce qui s’était fait l’an précédent.

Il faut créer une synergie avec des moyens de communication électroniques. Un vieux réfran dit « si on ne peut pas battre l’ennemi il faut se joindre à lui », les journaux devraient récupérer dans une vision électronique les lecteurs qui éventuellement pourraient être perdus par l’édition imprimée. Par exemple, le journal imprimé doit utiliser la synergie pour offrir au journal électronique des textes complémentaires à ses informations, pendant que dans le service des cellulaires il peut les actualiser de minute en minute. Les blocs, de leur côté, doivent être un des plus grands alliés pour se rapprocher du lecteur.

Troisième lieu, défendre les principes démocratiques. Nous entrons aujourd’hui dans un sujet plus politique, moins d’appel mais il y a le plus critique, c’est la nécessité des moyens d’appuyer décidément le maintient des principes démocratiques. Dans les pays développés c’est élémentaire mais ce n’est pas le cas dans la presse écrite des pays en développement. Le désespoir pour résoudre les problèmes des citoyens, beaucoup d’entre eux sont primaires, emmènent les masses populaires à avoir des priorités à court terme et les attaques démocratiques et ceci, ils en prennent beaucoup de fois ses moyens de communication. Un exemple très proche est le coup d’état de Fujimori en 1992, il a eu plus de 80 pour cent de la population y compris une grande partie des moyens de communication, quelques années plus tard on a vu qu’avec ce coup avait commencé l’autocratie au Pérou, et Montesinos et les militaires ont affirmé le pouvoir. Les premiers besoins dans les pays de l’Amérique latine facilitent également le travail des politiciens démagogues et des chefs syndicalistes en particulier de la gauche, beaucoup de chefs vendent à leurs partisans des messages antidémocratiques qui sont faciles à consommer, en présence de cette facilité politique, défendre l’institutionnalité démocratique n’est pas toujours facile ni populaire pour les moyens de communication.

Par exemple, dans El Comercio de Lima, et excusez-moi de mentionner les exemples qui me sont propres, mais se sont les plus proches, on a assumé le difficile devoir d’appuyer la continuité démocratique et que le Président Toledo termine ses cinq années de mandat. Toledo a seulement dix pour cent d’acceptation populaire, si ceci se complète par le mauvais exemple des constantes destitutions des mandataires en Équateur et Bolivia, nos voisins, on comprendra que la mission de maintenir à Toledo est une mission compliquée. Et c’est que les citoyens ne comprennent pas toujours que quand un moyen de communication agit pour défendre les principes, cela ne sous-entend pas qu’il prend une position éditorialiste en faveur du gouvernement, ce qu’il fait dans ce cas c’est défendre, par des éditoriaux, la gouvernabilité dans le pays au-delà des considérations des partis, il le fait pour maintenir la stabilité démocratique et économique du pays, pas pour appuyer le gouvernement qui est au pouvoir. Dans d’autres termes, l’appui de la bonne gouvernance et l’amélioration constante du niveau de vie, les moyens de communications doivent assumer des éditoriaux qui orientent les citoyens vers le maintient de la vie démocratique et pas à la facilité de s’accommoder aux circonstances. À court ou à long terme, la démocratie engendra les bénéfices que nous voulons tous.

Appuyer la bonne gouvernance, la qualité de vie du citoyen. Les journaux aident à tenir la couverture du quotidien, politique, économique et nous n’allons pas donner priorité à quelque chose qui est fondamental pour le lecteur, appuyer l’amélioration du niveau de vie. Cette mission je la vois sur deux angles. D’abord fondamentalement les journaux sont préoccupés par exemple de donner au lecteur l’information qui le satisfait et lui donne une satisfaction, pour où aller se divertir la fin de semaine, où aller en vacances.

Dans un second niveau plus complexe, il se centre sur le besoin d’avoir plus d’autorité pour arriver à un bon gouvernement qui élève le niveau de vie du citoyen, par ailleurs la presse doit orienter les citoyens dans leur travail d’exiger l’efficacité du gouvernement. Une foi de plus, ne pas confondre ce concept avec l’appui politique au gouvernement en fonction, pas du tout, il s’agit d’orienter sur le projet éditorial des idées, contributions, des critiques pour qu’ils puissent mieux servir à la communauté, par exemple, promouvoir dans leurs pages un débat qui éclaircit et qui parle sur une loi ou critiquer avec fondement les nouvelles contributions, les erreurs dans la conduite économique du pays ou analyser le processus des relations extérieures, l’applaudire ou le critiquer.

Cinquièmement, dénoncer des actes corrompus, dans bien des cas la mission de la protection de la démocratie ou de la bonne gouvernance ça nous contraint à prendre des mesures de critique des actes négatifs ou de dénoncer les actes délictueux, en Amérique latine dans l’ensemble de la Caraïbe cette mission de réglementation de la presse écrite a un rôle de premier plan pour la société car s’il n’y a pas d’institutions solides c’est à la presse écrite qui l’incombe bien souvent de les remplacer, ce nonobstant le journalisme d’enquête est extrêmement complexe, il faut, il doit disposer d’un côté d’une certaine rigidité, une rigueur, par ailleurs il ne doit pas prendre la position de juge, il doit également être disposé, d’une part, à faire face avec vaillance aux pouvoirs de toute catégorie politique et économique et même les actes de la criminalité organisée, par ailleurs reconnaître les erreurs et les ratifier comme il se doit.

Sixièmement, pratiquer un journalisme proactif. Tout comme la presse écrite se doit de dénoncer les irrégularités, elle doit également pratiquer un journalisme proactif, ce journalisme qui cherche à résoudre les problèmes et non pas à les créer bien que dans la réalité, ce qui est dans la réalité permet de parvenir à un meilleur niveau de vie pour les citoyens. Le journalisme proactif doit être transparent, juste, fondé sur une structure étique, solide qui examine différents éléments tels que la pluralité, c’est à dire qu’il faut ouvrir les pages de la presse, à toutes les positions, à toutes les tendances en matière de débat, c’est à la fois difficile à gérer parce que, il y a des lecteurs qui seront déconcertés face à la publication de points de vue distincts para rapport à l’opinion traditionnelle de leur journal.

Véracité, une question complexe car elle fait partie, il a l’élément de la vérité qui est subjective, il y a ma vérité et la vérité de quelqu'un d’autre, c’est la raison pour laquelle la doctrine du journaliste doit exiger la publication de tout ce dont a convaincu le journaliste, la conviction doit se fonder sur l’axe du problème, pour sa part la conviction se fonde sur l’introspection du journaliste qui doit s’auto alimenter sur ses propres principes déontologiques, pour moi bien que plus complet, plus subjectif et plus polémique que cette question, soit c’est une des cols du journalisme proactif.

Équité, projeter, garder la mesure dans la critique et de la louange, ceci exige également le respect du droit à la modification et à la rectification, l’obligation de clarifier toute information publique si elle contient des erreurs et le droit de réponse, une question extrêmement complexe puisqu’il ne s’agit pas de faits inexacts mais il s’agit de corriger, de rectifier une opinion publiée par le journal, c’est la raison pour laquelle légalement il n’existe pas d’obligation de publication de réponse, ce nonobstant dans le cadre du principe d’équité, le rédacteur peut de manière volontaire envisager la publication d’une réponse, si selon lui, cela peut apporter quelque chose au lecteur que d’avoir une meilleure notion des questions.

L’indépendance, le moyen de communication doit être à part de tout autre intérêt qui ne soit pas celui de ses lecteurs, ainsi présenter l’indépendance implique une responsabilité de ne pas se laisser influencer par les différents pouvoirs politique, économique, religieux et criminel, mais ceci doit s’appuyer sur le fait que la presse doit également être conçue comme un pouvoir, sinon elle ne pourra pas être confrontée aux autres, il faut bien comprendre le concept de puissance dans le bon sens du terme en tant que pub, parce qu’avec la puissance qu’elle est le juge peut passer des sentences de manière juste. Le concept d’indépendance inclut également l’indépendance de soi-même, c’est à dire qu’avant d’écrire, le journaliste doit laisser de côté toutes les passions, les affectations, les haines et les affections et bien sur les intérêts personnels, cette structure déontologique solide est complétée par l’application de la règle d’or de Jack Fuller : « Traite la personne que tu interroges de la même manière que tu aimerais qu’il te traite »

Septièmement, importance du respect des principes déontologiques. Je dispose déjà de quarante années d’expérience dans ma profession et chaque année je suis d’avantage convaincu de l’importance des valeurs journalistiques pour parvenir à la solidité de tous les média, c’est également l’une de préoccupation prioritaire de la SIP, et les principes déontologiques sont les ciments sur la base du quels on a construit la théorie de la liberté de la presse, nous voyons que la liberté de la presse surtout alimente entre autres principes si le journaliste s’auto réglemente et ce n’est pas son public qui le contrôle. Les normes déontologiques assurent la réglementation ainsi du quotidien et le cas échéant son public lui fait les critiques qui s’imposent, bien sur qu’ils diront, bon ça ne fonctionne pas comme ça, mais je sais qu’on demande par exemple, on lui a demandé ce qui s’est passé au Pérou, les vidéos de Montesinos ont rendu public les moments auxquels différents responsables et propriétaires ont versé, ont reçu des sommes considérables pour en fait acheter le gouvernement. La sanction publique a été immédiate, les chaînes de télévision impliquées ont pratiquement toutes fait grève et ont perdu leur public et leur publicité, le deuxième grand journaliste de Lima a fermé, a réduit ses ventes à moins de dix mille exemplaires. Aujourd’hui pratiquement toute la presse financière de Montesinos est fermée, en réalité et concrètement avec ses avantages et ses inconvénients le système fonctionne.
Comme nous avons pu le voir, le respect des valeurs journalistiques n’est pas simplement une obligation déontologique pour les média, c’est également une partie des conditions de réaliser un succès financier solide. La déontologie génère la crédibilité qui attire les lecteurs ce qui augmente le nombre d’exemplaires vendus et permet de saisir la publicité, ce qui produit une certaine rentabilité d’où la possibilité d’attirer de bons journalistes qui en retour génèrent une crédibilité renforcée et ainsi de suite dans le cadre du cercle vertueux du bon journaliste, mais au niveau de la presse écrite, le respect des principes déontologiques constitue un fardeau encore plus lourd que pour les autres moyens de communication, je crois que la communauté accorde aux journaux, en particulier aux journaux de référence, un niveau de responsabilité majeur social par rapport aux autres média.

On exige les journaux, plus de rigueur et plus de qualité, peut être que la raison en ait que la presse écrite est considérée comme purement informative alors que la télévision est conçue aussi comme un moyen de divertissement plus que d’information. Autres considérations importantes, la responsabilité de ce qui reste écrit est évidemment supérieure à ce qui est simplement mentionné, c’est comme l’image et le son, les paroles s’en volent et les écrits restent, c’est la raison pour laquelle la presse écrite est plus sévèrement contrôlée par la population, la preuve en est la quantité de lettres qui parviennent aux différents journaux lorsque l’on critique la couverture.

Conférence continentale, nous sommes partis du fait qu’il était essentiel de cadrer les critères que doivent respecter les journaux dans les cadres des impératifs communautaires et de la promotion de la bonne gouvernance. Nous sommes convaincus que le moment est venu de réexaminer la situation avec un document type credo qui nous permet de repasser en revue les exigences déontologiques qui exigent la qualité des journaux au vingt et unième siècle, nous verrons s’il y a une augmentation de la qualité et si cela est l’un des instruments principaux d’obtention d’une présence renforcée au niveau électronique.
Les journalistes peuvent exercer un pouvoir considérable qui doit se doter d’une responsabilité d’utiliser les connaissances avec sagesse, de même le journaliste doit dénoncer tout acte corrompu et doit avoir l’autorité morale pour le faire, parce qu’il y a des entreprises, par exemple il est essentiel qu’il existe une stratégie interne qui garantisse une autonomie réelle des rédacteurs des journaux et de l’ensemble de rédaction. Les média doivent être indépendants au plan éditorial, même au niveau des intérêts d’entreprises de leur propre groupe, partons du principe que le rédacteur se doit à ses lecteurs alors que le directeur général s’occupe des intérêts des actionnaires, quel que soit le cas, la contribution du rédacteur en faveur de la gestion commerciale est l’apport de lecteur de qualité et en nombre suffisant, ceci dit, le rédacteur doit également exercer cette autonomie dans le contexte de principaux principes institués par le journal que ce soit dans le cadre des livres de style, des statuts de l’édition, etc. Il doit également s’ajuster aux mesures administratives générales applicables à l’ensemble de l’entreprise et respecter les obligations et les objectifs qui lui sont confiés, ce qui fait que la rédaction nommée par le directeur, en plus la rédaction qui a nommé le rédacteur peut bien sur le démettre de ses fonctions si nécessaire.

Concentration et monopole, il y a quelques semaines à Santiago du Chili lors d’une réunion législative de la SIP, un membre du parlement s’est inquiété de la tendance à la concentration des média, nous l’avons répondu que tout d’abord la SIP était contre les monopoles, deuxièmement que la consolidation se faisait au niveau mondial dans les domaines les plus divers de l’économie, la banque, les supermarchés, les brasseries et troisièmement que plus important qu’une législation sur la concentration des média, comme nous le disions auparavant ce qui compte c’est que les journaux soient autonomes au plan éditorial, avec cette autonomie les média d’un même groupe n’agiront pas de manière concernée, ce qui veut dire que chacun maintiendra son propre point de vue, cela veut dire qu’il n’y aura pas perte du pluralisme informatif qui est ce dont a besoin la société, mais il n’est pas facile d’octroyer l’autonomie et il y a une raison économique cependant pour le faire car l’autonomie de la rédaction promeut comme aucun autre facteur la rentabilité des entreprises. Comme nous l’avons déjà dit l’indépendance de la rédaction est essentielle pour garantire la crédibilité et c’est cette fois la clé du succès commercial.

La réflexion précédente est étroitement liée au motif de création d’un média qu’à un thème de développement de la théorie du journalisme et le journalisme moyen. La théorie signale qu’il y a deux raisons de créer un réseau de communication, tout d’abord la création d’un journalisme d’objectif, l’approche traditionnel, un journal est créé pour servir la communauté, il cherche également bien sur à servir, à fournir des informations utiles qui permettent une réduction des tensions financières et renforcent l’indépendance.

La deuxième motivation de financement d’un journal est liée au journalisme de moyen, on crée un journal comme moyen de servir les intérêts des investisseurs, en d’autres termes la rentabilité n’est pas une question purement fiduciaire, il pourrait s’agir par exemple d’un pouvoir politique renforcé ou de rassemblement d’un plus grand nombre de fidèles dans les églises, de renforcer la rentabilité des autres entreprises du même groupe ou dans le cas des groupes de la criminalité organisée de faire pression sur ceux qui les menacent. Ce nonobstant ces moyens de communication ne sont pas toujours illégitimes au plan déontologique, un journal doit se défendre en toute honnêteté, examiner les doctrines religieuses, les idéologies politiques, mais s’ils procèdent à une agression des principes du journalisme légitime, ils cachent aux lecteurs les intentions véritables de sa publication.

Ce nonobstant, si l’on essaie d’exprimer une série d’aspirations qui pourraient servir d’inspirations à tous les journalistes et à tous les journaux de la région. Mesdames et messieurs, la SIP est reconnue dans la région pour sa lutte de défense de la liberté de la presse qui est liée en particulier au droit des citoyens à recevoir des informations et au droit de la presse à la fournir, aujourd’hui j’ai essayé de vous montrer cet autre visage, ce visage tourné vers l’intérieur et qui est lié aux obligations des journalistes et de leurs moyens de communication.

J’ai accepté l’invitation de ce colloque jeune mais prestigieux organisé par l’OEA et mesdames et messieurs les Ambassadeurs j’espère que chacun d’entre vous dans vos pays respectifs appuiera les travaux de la SIP en faveur de la liberté de presse dans la région, une liberté qui est tellement importante pour la protection de toutes les libertés. Cette liberté en effet est essentielle si nous voulons que les autres libertés soient réalité, je vous remercie.