Bureau de Presse à la CIDH
Washington, D.C. - À l'occasion des Journées internationales pour l'élimination de la discrimination raciale et de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) et le Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux (REDESCA) reconnaissent le rôle des établissements d'enseignement supérieur dans la préservation et l'accès à la mémoire historique rigoureuse des personnes d'ascendance africaine, et appellent les États de la région à adopter les mesures nécessaires pour garantir que ces établissements puissent maintenir ces efforts, ainsi que toutes les actions éducatives visant à contribuer à la lutte contre la discrimination raciale.
Les établissements d'enseignement supérieur de la région ont mis en œuvre des stratégies visant à reconnaître les contributions de la diaspora africaine dans les Amériques au moyen de la recherche et de l'enseignement sur la traite transatlantique des esclaves. Cependant, des initiatives régressives qui vont à l'encontre de la promotion d'une conscience historique des impacts de la colonisation et de l'esclavage dans la région, ainsi que de la nécessité de réparations pour l'esclavage dans l'hémisphère, ont été observées. Ces initiatives comprennent, notamment, des réductions budgétaires dans les universités et des propositions de loi interdisant l'enseignement des conséquences de la discrimination raciale.
L'inclusion de programmes d'études sur la mémoire historique des personnes d'ascendance africaine dans les cursus de l'enseignement supérieur est essentielle pour garantir une éducation complète et holistique, qui devrait être dispensée au-delà des niveaux primaire et secondaire. Les universités et autres établissements d'enseignement supérieur jouent un rôle important dans la reconnaissance de la mémoire historique rigoureuse des communautés noires des Amériques par le biais de la recherche et de l'enseignement. Dans le même ordre d'idées, les Principes interaméricains sur la liberté académique et l'autonomie universitaire, la Commission et ses rapporteurs spéciaux ont souligné que les États ont le devoir de promouvoir et de mettre en œuvre la conception et l'application de programmes éducatifs intégraux qui favorisent une culture des droits de l'homme, et qui luttent contre tous les préjugés et toutes les pratiques qui consacrent, encouragent ou incitent à la discrimination à l'encontre de personnes et de groupes en situation de vulnérabilité particulière ou de discrimination historique.
Pour leur part, dans leur rapport intitulé Droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux des personnes d'ascendance africaine (2021), la CIDH et la REDESCA ont souligné que les États, tant dans les systèmes éducatifs publics que privés, doivent assurer le droit à la mémoire historique des personnes d'ascendance africaine par la mise en place d'une chaire spécialisée qui rende compte de l'histoire de la diaspora africaine et de ses processus de résistance, de revendication et de progrès. Dans le même ordre d'idées, le Plan d'action de la Décennie des personnes d'ascendance africaine dans les Amériques de l'Organisation des États américains (OEA) a souligné l'importance de la collaboration des universités dans les initiatives des États visant à renforcer l'inclusion de l'histoire de l'Afrique et de la population d'ascendance africaine dans les Amériques, ainsi que l'approche interculturelle dans les programmes d'enseignement.
La Commission et REDESCA appellent les États à continuer d'adopter des mesures visant à encourager les établissements d'enseignement supérieur à consolider leurs efforts dans la lutte contre la discrimination raciale et à diffuser l'héritage des personnes et des peuples d'ascendance africaine, dans l'exercice de leur liberté académique et dans le respect des principes d'égalité et de non-discrimination. Les États doivent garantir que les universités soient des espaces sûrs pour tous les groupes ethniques et raciaux, et en outre, ils doivent soutenir des actions positives pour assurer la représentation des personnes d'ascendance africaine dans tous les centres d'enseignement supérieur.
Le Bureau du Rapporteur Spécial sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux est un bureau créé par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) en vue de renforcer la promotion et la protection des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux dans les Amériques, et de diriger les efforts de la Commission dans ce domaine.
La CIDH est un organe principal et autonome de l'Organisation des États Américains (OEA) dont le mandat émane de la Charte de l'OEA et de la Convention américaine relative aux droits de l'homme. La Commission interaméricaine a pour mandat de promouvoir le respect et la défense des droits de l'homme et de servir, dans ce domaine, d'organe consultatif de l'OEA. La CIDH est composée de sept membres indépendants, élus à titre personnel par l'Assemblée générale de l'OEA et qui ne représentent pas leurs pays d'origine ou de résidence.
No. 057/24
11:45 AM