Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation des Etats Américains,
Monsieur le Secrétaire aux Relations Extérieures,
Mesdames, Messieurs les Ministres des Affaires Etrangères,
Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégations,
C’est pour moi un grand honneur de prendre la parole, au nom des nouvelles autorités haïtiennes, à l’occasion de cette 41ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’OEA qui revêt un caractère particulièrement important. Tout d’abord nous remercions le Gouvernement et le peuple du Salvador pour l’accueil chaleureux qu’ils ont eu à l’endroit de la Délégation haïtienne. Nous remercions et félicitons spécialement le Ministre des Relations Extérieures du Salvador, Son Excellence Monsieur Hugo Roger MARTINEZ BONILLA pour la remarquable organisation de cette session et pour les qualités extraordinaires dont il fait montre dans la conduite des travaux de cette Assemblée.
Nous saluons la qualité du travail effectué , dans le cadre de la préparation de ce grand événement, par le Secrétaire Général de l’OEA, Monsieur José Miguel INSULZA, et le Secrétaire Général Adjoint, Ambassadeur Albert RAMDIN, dont nous souhaitons le prompt rétablissement.
Mesdames, Messieurs,
Nous saluons avec enthousiasme le retour du Honduras au sein de notre Organisation et nous nous félicitons des efforts consentis pour ce faire, par tous les États membres, notamment le peuple hondurien lui même, qui a réussi a trouvé un accord de réconciliation nationale. Nous souhaitons à la République sœur du Honduras un bon retour au sein de l’Organisation et lui réitérons toute la solidarité du peuple et du gouvernement d’Haïti.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégation,
Distingués Délégués,
Il y a moins d’un mois, le 14 mai dernier, le Président de la République d’Haïti, Son Excellence Monsieur Michel Joseph Martelly succédait officiellement au Président René Préval dans une cérémonie d’investiture emprunte de civilité, sur fond de maturité démocratique. Pour la première fois dans l’histoire de mon pays qu’un Président démocratiquement élu, dans le cadre de l’alternance démocratique, passait le pouvoir pacifiquement à un autre Président démocratiquement élu, mais issu d’une autre formation politique.
Cet événement important, annonciateur d’une Haïti plus stable et prospère, est d’abord et avant tout au crédit du peuple haïtien qui a su faire montre de détermination, de maturité politique, de patience de courage exceptionnel dans l’adversité et d’un engagement ferme en faveur de la démocratie et de la primauté du droit.
Cet événement est aussi le résultat de l’engagement soutenu de l’OEA et de la CARICOM qui certainement ont contribué à la réussite du processus électoral en Haïti par l’envoi de la Mission conjointe d’Observation électorale OEA-CARICOM.
Nous profitons de l’occasion pour remercier, au nom du Président de la République Son Excellence Monsieur Michel Joseph MARTELLY, l’Organisation des Etats Américains et ses États membres, la CARICOM, et tous les Pays observateurs de notre Organisation, d’avoir accompagné la République d’Haïti dans l’organisation des dernières élections qui ont permis d’assurer cette transition politique. Nous avons également noté avec appréciation et gratitude, l’adoption par cette 41e assemblée d’une déclaration témoignant éloquemment de l’engagement soutenu de l’OEA et de ses États membres envers le peuple haïtien.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégation,
Distingués Délégués,
Le thème de cette 41ème session s’intitule : « La Sécurité citoyenne dans les Amériques ». C’est un thème particulièrement important car la sécurité demeure l’une des préoccupations premières des peuples de notre hémisphère qui pour prospérer, ont besoin d’être protégé contre toutes les formes de violence, d’abus et d’insécurité. L’insécurité représente un élément extrêmement perturbateur, portant atteinte non seulement aux libertés de nos citoyens mais allant certaines fois jusqu’à menacer l’intégrité et la stabilité même de l’Etat et des Institutions démocratiques en affectant également le processus de développement économique, social, politique et culturel de nos peuples.
Pour faire échec à l’insécurité sous-tendu par la violence contre les femmes et les enfants, le crime transnational organisé, le trafic de la drogue, et la traite des personnes, il faudra privilégier un partenariat axé sur une approche concertée et coordonnée, orientée vers des résultats tangibles, à travers le renforcement mutuel de nos capacités dans ce domaine, en accordant une attention particulière aux partenaires les plus éprouvés lorsqu’ils en font la demande. Le rôle de chaque partenaire, à même de s’acquitter pleinement de ses responsabilités est primordial pour le succès de nos efforts face à cette menace commune que représente l’insécurité.
C’est dans ce contexte que mon pays apprécie à sa juste valeur la participation des Etats de la région à la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) qui a apporté depuis 2004 une contribution significative au retour de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans mon pays. La MINUSTAH a contribué très certainement à la pacification d’Haïti en permettant la création d’un espace de convivialité au sein de la société haïtienne. Elle a également contribué à la tenue des récentes élections libres et honnêtes qui ont permis l’accession à la présidence d’un pouvoir légitime conforme aux désidératas de la population haïtienne. La MINUSTAH a jusqu’à présent rempli avec un très grand professionnalisme la tâche qui lui a été attribuée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, et nous la remercions.
Cependant, la MINUSTAH devra, graduellement céder la place à un système de sécurité national haïtien efficace, capable d’assurer les conditions de sécurité nécessaires au développement du pays et à même de contribuer valablement à l’amélioration des conditions de sécurité dans la région.
Pour ce faire, le Président de la République d’Haïti, Son Excellence Monsieur Michel Joseph Martelly, a déjà mobilisé les Institutions haïtiennes compétentes, avec pour objectif, entre autres, la création d’une force de sécurité moderne et démocratique, capable de faire face à l’insécurité dans toute sa complexité et assujettie aux principes fondamentaux des droits de l’homme.
En fait, cette question de la sécurité doit indiscutablement être appréciée, dans sa complexité multidimensionnelle. Une attention toute particulière doit être accordée au problème du changement climatique qui menace non seulement la sécurité humaine et environnementale de nos nations mais aussi l’existence de certaines d’entre elles. Mon pays a subi par le passé les effets dévastateurs d’un tremblement de terre et continuera sans aucun doute à subir les cyclones, car se trouvant placée malencontreusement sur la route de ces phénomènes naturels.
La fréquence, l’ampleur et la persistance des catastrophes liées à ces phénomènes sont sans aucun doute liées à la problématique du changement climatique. Il importe qu’au niveau de l’OEA nous puissions œuvrer conjointement pour trouver un consensus à l’échelle hémisphérique sur cette question tout en collaborant efficacement pour mieux comprendre ses causes et effets pour mitiger ses effets.
Il faudrait dans cette perspective associer sur cette question les scientifiques, les diplomates et les hommes politiques pour élaborer un plan d’action pour notre continent sur le changement climatique. Ce plan permettra de créer ainsi une synergie d’action et de pensée en collaboration avec les Gouvernements et les Organisations Internationales régionales et sous-régionales. Nous invitons dans cette perspective le Secrétariat Général de l’OEA et les secrétariats des autres Organisations sous-régionales à réfléchir sur cette question d’une importance capitale pour l’avenir de nos peuples et de notre continent.
L’insécurité est également étroitement liée à la problématique de la violence: violence physique, culturelle, économique. La résoudre doit se faire au niveau institutionnel à travers toute une série de dispositifs que les appareils d’Etat doivent prendre en considération dans leur plan stratégique. Il importe aussi de faire ressortir avec force qu’il appartient à chaque Gouvernement de cet hémisphère de promouvoir à tous les niveaux cette culture de la paix, de l’équilibre, du partage et de la création de richesses, sans laquelle l’insécurité sous toutes ses formes ne pourra pas être combattue.
Monsieur le Président,
Apporter les changements nécessaires pour atteindre un niveau de développement économique et social digne, une société plus juste, plus inclusive, combattre la pauvreté et renforcer la démocratie, contribueront certainement à promouvoir cette culture de paix et à tenir en échec l’insécurité. Forte de cette conviction, le Président MARTELLY est en train de tout mettre en œuvre, en consultation avec le Parlement, pour constituer un nouveau Gouvernement en vue de répondre aux attentes de la population. Il a, dans ce contexte, déjà défini les 4 grands champs d’actions autour desquels s’articulera sa politique au cours de son mandat. Il s’agit de l’emploi, de l’éducation, de la sécurité et de l’environnement. Ces quatre grands axes que le Président MARTELLY se propose de développer pour le bien être du peuple haïtien nécessiteront sans aucun doute la coopération de l’OEA, de ses États membres ainsi que des États Observateurs.
En ce qui a trait spécifiquement à l’éducation qui représente la pierre angulaire de la politique du Président MARTELLY, il importe de noter que moins d’un mois après sa prestation de serment, un Fonds National Spécial a été crée en vue de permettre l’accès à l’éducation gratuite au niveau de l’école fondamentale pour tous, comme le préconise d’ailleurs, la constitution haïtienne. Nous profitons de l’occasion pour remercier le Secrétariat Général de l’OEA pour le programme de bourses d’études en ligne et de formation continue qu’il vient de mettre en œuvre conjointement avec entre autres, l’Université Laval du Canada et l’association « Enseignant sans frontière ». Nous espérons que ce programme pourra s’étendre davantage afin de créer des synergies profondes et durables avec le programme qui sera mis en œuvre par les autorités haïtiennes.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Chefs de Délégation,
Distingués Délégués,
En guise de conclusion, ma délégation souhaite souligner que pour mieux combattre cet ennemi commun qu’est l’insécurité, tenir en échec le crime organisé et les inégalités il nous faudra être inclusif dans nos approches en tenant compte du bien être de tous les groupes sociaux dans notre Amérique multiethnique, les filles et les fils des descendants de la migration multi millénaire de l’Asie, les filles et les fils descendants de l’Europe renaissante du 16e siècle, sans oublier les descendants des filles et des fils de l’Afrique victime de la migration forcée.
Monsieur le Président,
Comme le dit si bien l’hymne de la 41e Assemblée, luttons pour une Amérique unie et dont le cœur bat au rythme de l’union qui fera notre force.
Je vous remercie de votre attention.