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ÉDUCATION POUR LA PAIX

RAPPORTS

CONSEIL PERMANENT DE
L’ORGANISATION DES ETATS AMERICAINS

COMMISSION SUR LA SECURITE CONTINENTALE

OEA/Ser.G
CP/CSH-101/98
20 janvier 1998
Original: espagnol/anglais

 

PROJET DE PROGRAMME D’EDUCATION POUR LA PAIX
DANS LE CONTINENT AMERICAIN

(Document présenté par la Consultante, Gloria Pachón de Galán)

WASHINGTON, D.C., 8 DECEMBRE 1997

 

PROJET "EDUCATION POUR LA PAIX"
ORGANISATION DES ETATS AMERICAINS

AG/doc.3588/97 — Résolution sur les mesures d’encouragement
de la confiance et de la sécurité dans les Amériques

 

PROPOSITIONS FORMULEES EN CONSULTATION AVEC L’UNESCO

ANTECEDENTS

 

Compte tenu des problèmes liés au développement et des facteurs inhérents à la mondialisation, notre Continent doit relever des défis de plus en plus grands et difficiles pour garantir la consolidation de la démocratie et le maintien de la paix. Aux problèmes ancestraux que nombre de pays n’ont pas encore résolus, comme la pauvreté, les inégalités et l’injustice, est venue s’ajouter l’aggravation du terrorisme, du crime organisé et de la corruption, parallèlement à des phénomènes tels que le trafic de drogues et la détérioration progressive de l’environnement naturel, les nouvelles formes de violence, les fanatismes religieux et la perte des valeurs qui constituent le fondement de l’équilibre social.

Compte tenu de cette réalité, les gouvernements et les organisations nationales et internationales ont été amenés à prendre la décision de coordonner les efforts pour mener une action collective en vue de récupérer les valeurs et de créer une conscience de solidarité et de respect entre les différents secteurs de la société. L’éducation considérée comme un droit essentiel au plein épanouissement de l’individu est aussi l’instrument le plus approprié pour établir les bases d’une culture de démocratie et de paix.

Depuis leur fondation, les Nations Unies ont établi que l’éducation serait axée sur le plein développement de l’être humain et le renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Sur la base de ce principe, la Conférence générale de l’UNESCO réunie en 1974 a approuvé la Recommandation concernant l’éducation pour la compréhension internationale, la coopération et la paix et l’éducation relative aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales qui a servi de cadre conceptuel pour un grand nombre des mesures appliquées depuis lors. (Voir l’annexe 1)

En mars 1993, le Plan d’action mondial concernant l’éducation pour les droits de l’homme et la démocratie a été approuvé à Montréal et la Conférence mondiale sur les droits de l’homme tenue à Vienne a donné lieu à une Déclaration et à un Programme d’action. En octobre 1994, la Conférence internationale sur l’éducation qui a eu lieu à Genève a approuvé la Déclaration et le cadre d’action intégrée sur l’éducation pour la paix, les droits de l’homme et la démocratie. Enfin, en 1995 le Plan d’action pour la décennie de l’éducation relatives aux droits de l’homme (1995-2004) a été approuvé.

Lors de la Conférence régionale sur les mesures d’encouragement de la confiance et de la sécurité tenue à Santiago du Chili (novembre 1995), l’OEA a consacré "l’interdépendance de la stabilité démocratique, des processus régionaux d’intégration, du respect et du renforcement du droit international, de l’éducation pour la paix et de la lutte contre la pauvreté". Dans la Déclaration de Santiago sur les mesures d’encouragement de la confiance et de la sécurité, approuvée à la quatrième séance plénière (10 novembre 1995), l’engagement a été pris d’élaborer des programmes d’éducation pour la paix.

Dans la résolution AG/RES. 1409 (XXIV-O/96) sur les "Mesures d’encouragement de la confiance et de la sécurité dans les Amériques", l’OEA a concrétisé cet engagement par la décision d’élaborer un Programme interaméricain d’éducation pour la paix, comme il est indiqué dans le rapport du Président de la Commission sur la sécurité continentale (7 novembre 1996, paragraphe 7).

Aux termes de la résolution approuvée par l’Assemblée générale à sa Vingt-septième session ordinaire tenue le 1er juin 1997 à Lima sur les "Mesures d’encouragement de la confiance et de la sécurité dans les Amériques", il a été décidé (paragraphe 9) de "demander au Conseil permanent d’intensifier, avec l’appui du Secrétariat général, ses travaux et consultations avec l’UNESCO et d’autres institutions en vue d’envisager l’utilité de tenir une réunion d’experts en la matière, afin de compléter avant la célébration du cinquantième anniversaire de l’OEA, un Programme d’éducation pour la paix dans le Continent américain, en fonction des ressources allouées dans le Programme-budget ainsi que d’autres ressources".

Le présent document trace les grandes lignes des propositions formulées par l’UNESCO pour effectuer un travail conjoint sur les thèmes qui devront être étudiés à la réunion des experts. La première proposition a pour thème "Education pour la paix, la démocratie et la sécurité"; la deuxième proposition que je présente sur l’Education concernant les valeurs nécessaires à la paix et à la consolidation de la démocratie" et enfin la proposition du Bureau de l’UNESCO pour l’Amérique centrale et le Panama visant à élaborer un PROJET OEA/UNESCO intitulé "Education pour la paix dans l’isthme centraméricain".

 

THEME 1. "EDUCATION POUR LA PAIX, LA DEMOCRATIE ET LA SECURITE" — (Voir l’annexe 2)

Dans cette proposition, l’UNESCO a tenu compte de la nécessité de redéfinir profondément la sécurité dans les Amériques, ainsi que d’adopter un nouveau concept de sécurité, conformément à ce qu’avait exprimé le Secrétaire général au cours du Symposium interaméricain sur la sécurité et la paix tenu sous les auspices de l’OEA et de l’UNESCO. En conséquence, sur le thème "Education pour la paix, la démocratie et la sécurité", l’UNESCO soumet à l’examen du groupe d’experts les points suivants:

a. les menaces non militaires et non armées contre la paix et la sécurité dans les Amériques, spécialement la pauvreté extrême dans les zones urbaines et rurales, ainsi que les menaces de nature transfrontière qui pèsent sur l’environnement;

b. les évolutions sous-régionales spécifiques, par exemple, les progrès réalisés en Amérique centrale vers l’établissement d’une sécurité démocratique, l’identification de moyens permettant de s’attaquer au problème de la sécurité dans les petits Etats insulaires des Amériques et la participation des populations autochtones aux stratégies de développement;

c. l’éducation et la formation concernant la sécurité démocratique, qui pourrait inclure en particulier l’identification de nouveaux besoins de formation des forces armées et des forces de sécurité dans des domaines tels que l’éducation pour la paix, les droits de l’homme et la démocratie, ainsi que leur participation aux activités de développement et de protection de l’environnement et du patrimoine culturel dans la région;

d. les perspectives d’interaction entre la paix, le développement et la démocratie dans les Amériques en vue d’établir un Programme de coopération dans le domaine de la sécurité continentale fondé sur les progrès récemment accomplis dans les Amériques à des niveaux différents et sous des formes différentes, avec une forte composante démocratie.

Il faudrait inclure dans ce thème proposé par l’UNESCO un chapitre traitant des relations entre civils et militaires qui tiendrait compte du fait que les uns et les autres sont des protagonistes importants non seulement dans les processus de paix et de transition à un régime démocratique mais aussi de perfectionnement de la démocratie. Etant donné les nouvelles réalités face auxquelles se trouve le Continent, le rôle des forces armées en tant que participants à la construction de la paix a pris une dimension plus vaste et, de la même façon, on exige des civils une plus grande participation aux activités de renforcement de la stabilité sociale. En conséquence, le succès de ces objectifs dépend en grande partie de l’entente mutuelle entre civils et militaires. Pour cette raison, il importe que dans le cadre de l’étude du thème Education pour la paix, la démocratie et la sécurité, les relations entre civils et militaires restent un sujet de réflexion permanente tout au long de la réalisation du programme, avec des activités spécifiques et des mécanismes d’évaluation clairement établis.

L’OEA et l’UNESCO pourraient préparer des documents qui montrent les réalités de la région pour faciliter le travail du groupe d’experts. De même il serait utile pour ce travail d’associer des instituts d’études stratégiques et des institutions spécialisées dans l’éducation pour la démocratie et les droits de l’homme avec les forces armées et les forces de sécurité.

 

THEME 2. "EDUCATION CONCERNANT LES VALEURS NECESSAIRES A LA PAIX ET A LA CONSOLIDATION DE LA DEMOCRATIE".

L’intégration des programmes d’éducation pour la démocratie, les droits de l’homme et la paix est indispensable si l’on veut créer une véritable culture de paix et de démocratie, sans oublier leur relation avec la préservation de l’environnement, la défense des valeurs culturelles et l’entente entre les nations. De la même manière, il est nécessaire d’incorporer dans ces programmes tous les secteurs de la population, à l’aide de l’éducation formelle, non formelle et informelle.

Lors de leur réunion sur ce thème, les experts pourraient proposer un programme pour l’examen des progrès réalisés par l’OEA en faveur de la démocratie, des droits de l’homme et de la paix (par exemple, le Programme de coopération régionale concernant l’éducation pour la démocratie, émané du séminaire-atelier centraméricain sur l’enseignement et l’apprentissage des valeurs démocratiques dans les systèmes éducatifs formels) et pour l’examen des enseignements tirés par l’UNESCO dans le domaine de l’éducation non formelle. Ces éléments serviraient de base à un projet destiné à tous les secteurs de la communauté par l’intermédiaire de ses dirigeants, en tenant compte des programmes appliqués par plusieurs pays; à cet effet, on ferait appel aux services consultatifs des institutions gouvernementales qui les ont menés à bien et on insisterait sur la participation des secteurs moins favorisés de la population: les groupes autochtones, les leaders paysans et les femmes.

Par ailleurs, dans plusieurs des pays du Continent, la paix et le raffermissement des institutions et des processus démocratiques dépendent dans une large mesure du renforcement de relations stables entre civils et militaires et entre professionnels et institutions, ainsi que de la confiance mutuelle.

Dans ce contexte, la réunion d’experts devrait étudier la possibilité d’élaborer un programme régional portant sur l’analyse, le dialogue et l’échange de connaissances et de données d’expérience entre fonctionnaires, universitaires spécialisés et responsables des forces de sécurité et de police de la région. Ce programme régional aurait les objectifs suivants:

 

a. fournir une fois par an un espace/forum pour l’analyse conjointe, entre civils et militaires des pays de la région, des relations établies, de même que des menaces contre la paix et la consolidation de la démocratie;

b. faciliter le rapprochement, l’interaction et le développement du respect et de la confiance mutuelle entre civils et militaires;

c. promouvoir entre les participants une meilleure connaissance et compréhension des valeurs et pratiques démocratiques, de la fonction des forces armées dans une société démocratique et du rôle essentiel que doit jouer le secteur civil dans les questions de sécurité et de défense. Plus particulièrement, les activités régionales sous forme de dialogue et d’échange pourraient se concrétiser dans des séminaires et réunions annuelles comportant éventuellement des ateliers sur les techniques de résolution, de traitement et de gestion des conflits. Le programme pourrait comprendre également des activités de recherche et des publications, qui seraient analysées à la réunion annuelle qui se tiendrait successivement dans les pays membres qui en feraient la demande. Il faudrait que participent au programme des responsables des forces armées et de la police, des universitaires, des instituts d’études stratégiques et d’autres institutions privées et gouvernementales ayant des programmes d’études pertinents.

 

CONCEPTS ET METHODOLOGIES POUR
L’ELABORATION DU PROJET OEA/UNESCO,

EDUCATION POUR LA PAIX DANS L’ISTHME CENTRAMERICAIN

(version préliminaire) (Annexe 3)

 

Le document préparé par le Bureau de l’Unesco pour l’Amérique centrale et le Panama présente une proposition d’élaboration d’un document-projet qui servira de base pour le Programme d’éducation pour la paix en Amérique centrale.

Prenant en compte les événements auxquels a dû faire face l’isthme centraméricain au cours des dernières décennies pour obtenir la paix et établir la démocratie, le document considère les caractéristiques du contexte socio-politique dans lequel serait exécuté le projet, ainsi que l’évolution des politiques et stratégies nationales dans le domaine de l’éducation, des droits de l’homme et de l’éducation pour la paix. Y sont aussi inclus les termes de référence et le cadre conceptuel, l’assistance prêtée par l’UNESCO à des programmes antérieurs ou en cours d’application et la situation actuelle qui est un problème fondamental qu’il faut aborder.

On propose l’organisation d’une mission composée de trois spécialistes nommés par l’OEA d’un commun accord avec l’Unesco pour élaborer le document sur ce projet.

La mission tiendrait des réunions ou organiserait des ateliers dans chaque pays de la sous-région pour obtenir la meilleure participation possible de la part de la population, les travaux devant être étalés sur huit semaines compte tenu du fait que le document devrait être soumis à l’Assemblée générale de l’OEA en 1998.

 

MISE EN OEUVRE ET FINANCEMENT

 

Conformément au thème choisi pour la réunion du groupe d’experts, l’OEA devra préparer avec les services consultatifs de l’UNESCO un document qui comprendra les éléments indispensables pour que le groupe accomplisse le travail qui lui incombe. En accord avec la sous-région dans laquelle aura lieu la réunion d’experts, et dans la mesure du possible l’exécution ultérieure du projet, on s’efforcera de trouver les instruments et mécanismes les plus appropriés à la réalisation du programme qui sera proposé, tels que des ateliers, des séminaires, du matériel pédagogique, des moyens de communications, etc.

Le projet sera administré par l’OEA par l’intermédiaire de la division qui sera désignée à cet effet et au moyen d’un accord, si elle le souhaite, avec l’organisme ou les organismes gouvernementaux qui coparraineront le projet. De la même manière, l’Organisation conviendra avec l’UNESCO de son mode de participation à la réalisation du projet. Une fois celui-ci défini, on cherchera à obtenir les ressources (AG/doc.3588/97) nécessaires à son financement selon le budget élaboré par l’OEA. On tiendra compte du fait que le projet "Education pour la paix" a été incorporé dans le "Plan de coopération OEA/UNESCO à l’appui du développement durable des Amériques", avec un apport financier de EU$20 000 de la part de l’OEA.

 

ANNEXE I

 

QUELQUES EXEMPLES DE SUIVI DES PRINCIPES ET
RECOMMANDATIONS PROMULGUES PAR LES NATIONS UNIES SUR
LE THEME DE LA PAIX (UNESCO-OEA) (ANNEXE 1)

 

ECOLES ASSOCIEES — L’enseignement de la paix, de la justice, de la solidarité et de la coopération interculturelle constitue la priorité du Projet des écoles associées qui relie plus de 3700 écoles et instituts de formation d’enseignants dans 129 pays, dont plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes (Brésil, Haïti, Costa Rica).

PROJET LINGUAPAX — Ce projet a été conçu pour promouvoir la paix, les droits de l’homme, la démocratie, la tolérance et les valeurs humanistes au moyen de l’enseignement des langues maternelles et étrangères en mettant particulièrement l’accent sur les droits linguistiques et culturels des minorités. (Séminaire organisé en Bolivie).

CHAIRES UNESCO — Ces chaires de droits de l’homme, de démocratie et de paix ont été créées afin de promouvoir un système intégré de recherche, de formation et d’information pour faciliter la coopération régionale et sous-régionale entre professeurs et chercheurs universitaires. Des chaires ont déjà été établies dans 19 pays africains, européens, arabes et latino-américains et d’autres ont été créées l’an dernier en Afrique du Sud, au Mexique, au Maroc et à Madagascar. Une chaire régionale de culture de paix a été instaurée en Amérique latine et dans les Caraïbes reliant différentes universités et institutions pédagogiques pour renforcer et redéfinir le programme d’étude sur la diplomatie préventive et la construction de la paix. Avec le Collège du Mexique on a créé au début de 1996 une chaire "virtuelle" de culture de paix.

OMBUDSMANS — Une rencontre ibéroaméricaine d’ombudsmans pour la défense des droits de l’homme a eu lieu à Antigua, Guatemala. Les participants ont signé une Déclaration conformément à laquelle ils s’engagent à promouvoir la justice et le respect des droits de l’homme et ont mis en place un réseau d’ombudsmans pour une culture de paix.

DECENNIE DES DROITS DE L’HOMME — L’objectif principal de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation concernant les droits de l’homme (1995-2004) est d’évaluer les besoins et de formuler des stratégies effectives pour la promotion de l’éducation dans le domaine des droits de l’homme et à cette fin plusieurs mesures ont été prises, dont un grand nombre dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. En 1995, par exemple, un diagnostic de la situation dans ce domaine a été effectué dans 9 pays appartenant à différentes régions du monde.

EDUCATION POUR LE XXIe SIECLE — Dans le rapport récent présenté à l’UNESCO par la Commission internationale sur l’éducation pour le XXIe siècle figure une proposition d’éducation à 4 volets: apprendre à savoir, apprendre à faire, apprendre à être et apprendre à vivre ensemble.

APPRENDRE SANS FRONTIERES — L’UNESCO a étendu ses activités en matière d’éducation en utilisant la technologie la plus moderne par le biais de son programme APPRENDRE SANS FRONTIERES qui considère le défi de l’apprentissage sur toute une vie.

LES RELIGIONS — Des représentants des différents courants et traditions religieuses ont adopté une Déclaration sur le rôle de la religion dans la culture de paix au cous d’une réunion tenue à Barcelone en 1994.

LA FEMME — Le thème de l’éducation pour une culture de paix a été traité par les participants à la Quatrième conférence mondiale sur la femme convoquée par les Nations Unies à Beijing en septembre 1995. Une plate-forme d’action y a été intégrée, qui a donné lieu à différentes activités dans plusieurs pays du monde et du Continent américain.

L’OEA (CIM) ET L’UNESCO — Ces deux organisations ont mis sur pied un atelier-séminaire sur le thème La Femme salvadorienne et la culture de paix à San Salvador les 23-24 janvier 1996.

PROGRAMMES DE RECONCILIATION ET DE RECONSTRUCTION — L’éducation est indispensable pour les activités de réconciliation et de reconstruction prévues dans les programmes nationaux de culture de paix. Elle recouvre l’éducation formelle, non formelle et informelle, en termes de moyens de communication de masse et d’autres systèmes de communication, ainsi que les systèmes scolaires formels. Des forums nationaux et des dialogues pour le lancement de ces programmes ont eu lieu en El Salvador en 1993. Dans le cas de ce pays, le projet le plus important a été la transmission quotidienne d’émissions de radio et de campagnes d’éducation à l’intention des femmes salvadoriennes les plus pauvres et laissées pour compte. Ces émissions sont transmises chaque jour par 24 stations depuis le début de 1996 et traitent des droits juridiques de la femme, de la violence contre les femmes et de la répartition des tâches domestiques entre hommes et femmes.

FORUM MILITAIRE CENTRAMERICAIN POUR LA CULTURE DE PAIX — Sous les auspices de l’UNESCO, ce forum s’est tenu en El Salvador avec la participation des ministres de la défense nationale des pays centraméricains afin d’analyser le rôle des Armées et des forces armées de cette région en faveur de la consolidation de la démocratie, de l’état de droit, du développement, de l’intégration centraméricaine et de la culture de paix. Dans leur Déclaration, les participants ont souligné l’importance de la justice sociale, de la solidarité et de l’équité et ont rappelé qu’il est indispensable que le développement économique et social se traduise par une amélioration de la qualité de la vie dans tous les secteurs sociaux.

SYMPOSIUM INTERNATIONAL SUR LE THEME "DE L’INSECURITE PARTIELLE A LA SECURITE GLOBALE" — Ce symposium a été organisé au siège de l’UNESCO à Paris du 12 au 14 juin 1996. A l’ouverture du symposium, Leslie G. Atherley, Directeur du Programme de culture de paix, a mentionné les difficultés auxquelles se heurte ce programme et la nécessité d’y associer le secteur militaire en tant que compagnon puissant et engagé dans la recherche de la paix et de la sécurité. Aujourd’hui, selon Atherley, le rôle du secteur militaire consiste à préparer le terrain pour des processus politiques pacifiques qui soient durables et couronnés de succès et pour le règlement rapide d’éventuels conflits violents. Ce secteur doit être capable de revitaliser et de réorienter son rôle puisqu’il faut désormais donner à la notion de sécurité une perspective plus large. La paix n’est pas statique, c’est un processus dynamique et fluide qui demande à être alimenté et appuyé. Dans le système des Nations Unies, poursuit Atherley, on sait bien que la paix n’est pas simplement l’absence de guerre et que les menaces contre la paix internationale et la sécurité doivent faire l’objet d’une interprétation plus vaste que dans le passé puisqu’elles comprennent, par exemple, l’instabilité économique ou politique ou les effets d’un désastre humain naturel.

PROGRAMMES DE L’OEA — Par l’intermédiaire de l’Unité pour la promotion de la démocratie, l’OEA a collaboré aux efforts des Etats membres visant à renforcer et à consolider les institutions et le processus démocratique. Cette collaboration a essentiellement porté sur des thèmes/domaines qui revêtent une importance capitale pour la démocratie, tels que le pouvoir législatif, le processus de décentralisation, le gouvernement local et la participation des citoyens; la promotion des valeurs et pratiques démocratiques et l’organisation, l’administration et l’observation des élections. Par ailleurs, l’OEA a appuyé des processus de réinsertion et de réconciliation nationale, de renforcement des institutions et de consolidation de la démocratie dans des périodes postérieures à un conflit au moyen de programmes pluridimensionnels et intégrés comme ce fut le cas au Guatemala, en Haïti, au Nicaragua et au Suriname; ou au moyen d’un programme d’assistance pour l’enlèvement des mines antipersonnel en Amérique centrale.

PROGRAMMES D’EDUCATION POUR LA DEMOCRATIE, LA PAIX ET LES DROITS DE L’HOMME — Des programmes de ce genre sont en cours d’application dans plusieurs pays, dont certains les ont incorporés dans leurs réformes du système éducatif, comme c’est le cas en Colombie depuis 1993, tandis que d’autres ont réalisé des progrès ces dernières années dans la promotion des droits de l’homme et plusieurs thèmes connexes, en s’efforçant de faire participer toujours davantage les différents secteurs de la population, en particulier les groupes autochtones.

 

ANNEXE II

 

 

"EDUCATION POUR LA PAIX, LA DEMOCRATIE ET LA SECURITE"

 

(LESLIE G. ATHERLEY, DIRECTEUR DU PROGRAMME DE CULTURE DE PAIX,
MME. MOUFIDA GOUCHA, FONCTIONNAIRE DE HAUT NIVEAU ET CONSEILLERE
SPECIALE DU DIRECTEUR GENERAL DE L’UNESCO
(PROGRAMMATION ET EVALUATION)
PROPOSITION DE PROJET CONCERNANT UNE REUNION D’EXPERTS
SUR LA SECURITE DEMOCRATIQUE DANS LES AMERIQUES

 

 

I. OBJECTIF DE LA REUNION

1. La réunion d’experts proposée aura pour objectif principal d’identifier dans les Amériques de nouvelles questions de sécurité qu’il faudra aborder d’une manière intégrée et multidisciplinaire, en faisant fond sur une série d’initiatives importantes prises par l’OEA sur le renforcement de la sécurité continentale dans une nouvelle perspective globale de la sécurité et du désarmement et en évaluant les initiatives de l’UNESCO en vue de promouvoir une nouvelle approche des questions de sécurité qui pourraient être directement utiles pour les activités de l’OEA.

 

II. QUESTIONS SUSCEPTIBLES D’ETRE ABORDEES A LA REUNION D’EXPERTS

A. Perception et existence réelle de menaces non militaires et non armées contre la paix et la sécurité dans les Amériques, en particulier la menace de la pauvreté extrême dans les zones urbaines et rurales et les menaces de nature transfrontière dans le domaine de l’environnement.

B. Cas sous-régionaux spécifiques, par exemple les progrès réalisés en Amérique centrale vers l’établissement d’une sécurité démocratique, l’identification de moyens permettant de régler la question de la sécurité des petits états insulaires des Amériques, et la participation des populations autochtones aux stratégies de développement.

C. Education et formation pour une sécurité démocratique, qui pourrait comporter en particulier l’identification de nouveaux besoins concernant la formation des forces armées et des forces de sécurité dans des domaines tels que l’éducation pour la paix, les droits de l’homme, la démocratie ainsi que leur participation aux activités de développement et à la protection du patrimoine environnemental et culturel de la région.

D. Les perspectives d’interaction entre la paix, le développement et la démocratie dans les Amériques en vue de l’établissement d’un Programme de coopération dans le domaine de la sécurité continentale, fondé sur les progrès déjà réalisés à différents niveaux et dans différentes instances au cours des dernières années dans les Amériques, et qui aurait une forte composante démocratie.

 

III. PREPARATION DE LA REUNION D’EXPERTS

1. L’OEA et l’UNESCO pourraient préparer un document de travail pour la réunion en vue de déterminer les progrès réalisés dans la consolidation d’une nouvelle approche de la sécurité dans les Amériques, ainsi que dans d’autres régions.

2. En ce qui concerne les cas spécifiques mentionnés au paragraphe II. A, B et C, quatre ou cinq documents de travail exposant les questions principales pourraient être préparés et soumis aux participants avant la réunion pour un examen approfondi.

3. Les échanges de vues sur le plan national, sous-régional et régional revêtent une importance capitale. En conséquence, du point de vue de l’organisation, les séances consacrées aux discussions devraient avoir la priorité.

4. Les instituts d’études stratégiques de la région devraient être étroitement liés aux travaux de la réunion, ainsi qu’à ceux des représentants des institutions pédagogiques spécialisées dans les questions de démocratie et de droits à l’intention des forces armées et des forces de sécurité.

 

ANNEXE III

 

 

DOCUMENT-PROJET POUR LA REALISATION D’UN PROGRAMME
D’EDUCATION POUR LA PAIX DANS L’ISTHME CENTRAMERICAIN1

(Bureau de l’UNESCO pour l’Amérique centrale et le Panama,
dirigé par M. Juan Chong)



 

1. Ce document de travail de l’UNESCO, qui est actuellement à l’étude, n’a pas été traduit par cette Organisation. Une fois qu’il aura été mis dans sa forme définitive, les traductions officielles seront obtenues auprès de l’UNESCO et diffusées dans les missions permanentes de l’OEA.

 

 

 

 


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