|
OEA/Ser.G
CP/RES. 908 (1567/06)
26 octobre 2006
Original: espagnol
|
CP/RES. 908 (1567/06)
PLAN D’ACTION CONTINENTAL
CONTRE LA CRIMINALITÉ TRANSNATIONALE ORGANISÉE
(Document approuvé à la réunion du 25 octobre 2006)
LE CONSEIL PERMANENT DE L’ORGANISATION
DES ÉTATS AMÉRICAINS,
CONSIDÉRANT:
Que dans la Déclaration sur la sécurité dans les Amériques, adoptée lors
de la Conférence spéciale sur la sécurité tenue à Mexico (Mexique) en
octobre 2003, les États membres ont condamné la criminalité
transnationale organisée, parce qu’elle porte atteinte aux institutions
des États, et qu’elle exerce des incidences nocives sur les sociétés; et
qu’ils ont renouvelé l’engagement de la combattre en renforçant le cadre
juridique interne, l’État de droit et la coopération multilatérale, dans
le respect de la souveraineté de chaque État;
Que la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale
organisée (Convention de Palerme) et ses trois protocoles additionnels,
le “Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, mer et
air”, le “Protocole pour la prévention, la répression et la sanction de
la traite des personnes, spécialement des femmes et des enfants” et le
“Protocole contre la fabrication et le trafic illicite d’armes à feu, de
leurs pièces, éléments et munitions”, constituent le cadre juridique
international de la lutte contre la criminalité transnationale
organisée;
Que par sa résolution AG/RES. 2116 (XXXV-O/05), “Lutte contre la
criminalité transnationale organisée dans le Continent américain”,
l’Assemblée générale a créé une Commission spéciale sur la criminalité
transnationale organisée (CEDOT), sous l’égide du Conseil permanent, qui
sera chargée d’élaborer un plan d’action contre la criminalité
transnationale organisée, en utilisant la Convention de Palerme et ses
protocoles additionnels comme points de référence,
ACCUEILLANT AVEC SATISFACTION l’achèvement des travaux de la Commission
spéciale sur la criminalité transnationale organisée (CEDOT), et
l’élaboration du Plan d’action contre la criminalité transnationale
organisée,
RECEVANT AVEC SATISFACTION le rapport du Président de la Commission
spéciale sur la criminalité transnationale organisée (CE/DOT-56/06),
assorti de la présente résolution et du plan d’action contre la
criminalité transnationale organisée,
PRENANT EN COMPTE que par sa résolution AG/RES. 2189 (XXXVI-O/06),
“Lutte contre la criminalité transnationale organisée dans le Continent
américain”, l’Assemblée générale a habilité le Conseil permanent à
approuver le Plan d’action continental contre la criminalité
transnationale organisée une fois achevés les travaux de la Commission
spéciale,
PRENANT NOTE AVEC SATISFACTION de l’offre d’accueil de la première
réunion du Groupe technique sur la criminalité transnationale organisée
proposé dans le Plan d’action continental contre la criminalité
transnationale organisée, émanée du Gouvernement du Mexique, et du fait
que ce groupe examinera les questions associées à la mise en œuvre de ce
Plan d’action,
DÉCIDE:
1. D’adopter le Plan d’action continental contre la criminalité
transnationale organisée, annexé à la présente résolution.
2. De faire parvenir le Plan d’action continental contre la criminalité
transnationale organisée aux États membres, et de demander au
Secrétariat général d’entreprendre les actions nécessaires en vue de la
mise en œuvre des aspects du Plan d’action continental qui lui ont été
confiés.
3. De faire parvenir la présente résolution et le Plan d’action
continental contre la criminalité transnationale organisée à la
Commission sur la sécurité continentale, à la prochaine Réunion des
ministres de la justice des Amériques, ainsi qu’à l’Office des Nations
Unies contre la drogue et le crime.
4. De remercier le Gouvernement du Mexique de sa généreuse offre
d’accueil de la réunion du Groupe technique sur la criminalité
transnationale organisée et d’accepter cette offre.
5. De demander au Groupe technique de réexaminer le Plan d’action
continental contre la criminalité transnationale organisée dans un délai
de deux ans après son adoption en vue d’assurer son applicabilité
effective, et de proposer, par l’intermédiaire de la Commission sur la
sécurité continentale, toute révision jugée utile en vue de son
approbation par le Conseil permanent.
6. De déclarer achevés les travaux de la Commission spéciale sur la
criminalité transnationale organisée, et de soumettre la présente
résolution à l’Assemblée générale pour examen lors de sa Trente-septième
Session ordinaire.
ANNEXE
PLAN D’ACTION CONTINENTAL
CONTRE LA CRIMINALITÉ TRANSNATIONALE ORGANISÉE
Le présent Plan d’action a pour objectif principal de promouvoir
l’application par les États membres de l’Organisation des États
Américains de la Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée (Convention de Palerme), et de ses Protocoles
additionnels: Le Protocole pour la prévention, la répression et la
sanction de la traite des personnes, spécialement des femmes et des
enfants; le Protocole contre le trafic illicite des migrants par terre,
mer et air ainsi que le Protocole contre la fabrication et le trafic
illicites d’armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions.
1/2
1. La Délégation de Colombie désire
émettre la déclaration ci-après au sujet du paragraphe 1 du dispositif
de la résolution «Lutte contre la criminalité transnationale organisée
dans le Continent américain»: La Colombie a ratifié la Convention des
Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son
Protocole additionnel visant à prévenir, réprimer et punir la traite des
personnes, particulièrement la traite des femmes et des enfants, et la
Colombie est pleinement engagée en faveur de la mise en œuvre de cet
instrument. Cependant, la Colombie a souligné qu’elle ne ratifiera ni le
Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d’armes à feu, de
leurs pièces, éléments et munitions, ni le Protocole contre le trafic
illicite des migrants par terre, mer et air. La Colombie n’accepte pas
la rédaction du paragraphe 2 de l’article 4 du Protocole contre la
fabrication et le trafic illicites d’armes à feu, de leurs pièces,
éléments et munitions, qui traite de son champ d’application. La
Colombie aurait préféré que le Protocole s’applique à tous les
transferts d’armes à feu, de leurs pièces, éléments et munitions, ce qui
contribuerait véritablement à prévenir et combattre ce trafic illicite.
La Colombie aurait aussi préféré que les transferts entre États, de même
que tout autre transfert, soient assujettis aux mécanismes de contrôle
prévus dans le Protocole. Il est indispensable de tenir compte de la
définition du «trafic illicite» à l’alinéa e) de l’article 3 du
Protocole, selon laquelle l’autorisation de tous les États parties
concernés est obligatoire pour que le transfert soit licite. Une clause
de sauvegarde comme celle qui fait l’objet de l’article 4 contredit
cette définition en suggérant qu’un Etat peut transférer des armes sans
l’autorisation ou le consentement de l’un des États concernés. Dans cet
état de choses, ce transfert serait non seulement un acte illicite, mais
ouvre également la possibilité que des armes soient transférées à des
acteurs hors-États. La Colombie est un pays qui a été gravement affecté
par le trafic illicite d’armes, et elle ne peut par conséquent pas
accepter qu’au nombre des mesures de contrôle prévues dans le Protocole
soient exclus certains transferts d’armes comme ceux qui sont destinés à
des acteurs hors-États, actes qui constituent à notre avis, un grave
délit; ainsi que les transferts entre États; c’est pourquoi,
conformément à la Convention de Vienne sur le droit des traités, la
Colombie a pris la décision souveraine de ne pas ratifier ce Protocole.
Pour ce qui est du Protocole contre le trafic illicite de migrants par
terre, mer et air, la Colombie a indiqué qu’elle ne le ratifiera pas
parce qu’elle estime que cet instrument contient des dispositions qui
sont conçues pour légitimer le rapatriement forcé de migrants qui ne
sont pas nécessairement l’objet d’un trafic illicite. Cette approche a
été encouragée durant les négociations du Protocole par les pays
d’accueil de ces migrants, dont aucun n’a ratifié la Convention des
Nations Unies sur la protection des travailleurs migrants et de leurs
familles (1990). La Colombie estime que la disposition figurant au
paragraphe 4 de l’article 6 peut porter à qualifier le migrant de
criminel, alors que le Protocole a pour objet de poursuivre les bandes
criminelles organisées, et non les migrants.
2. La République bolivarienne du
Venezuela estime que la criminalité transnationale organisée est un fait
social aux origines diverses. En ce sens, elle ne peut être traitée
comme une question exclusivement délictueuse, mais comme un problème à
caractère multidimensionnel. Le présent Plan d’action ne
I. OBJECTIFS GÉNÉRAUX
Le Plan d’action vise en général à inviter instamment les États membres
à:
1. Prévenir et combattre la criminalité transnationale organisée dans le
plein respect des droits de la personne, en prenant comme cadre de
référence la Convention de Palerme, et ses trois Protocoles
additionnels. en respectant les principes d’égalité souveraine et
d’intégrité territoriale des États, ainsi que de non-intervention dans
les affaires internes d’autres États;
2. Approfondir la coopération aux niveaux de la prévention, des
enquêtes, des poursuites judiciaires, de l’exécution des sentences et
d’autres arrêts judiciaires relatives aux actes de criminalité
transnationale organisée;
3. Encourager la coordination entre les organes de l’OEA dont la sphère
de compétence englobe les thèmes liés à la lutte contre la criminalité
transnationale organisée, et favoriser également la coopération entre
ceux-ci et l’Office des Nations Unies sur la drogue et le crime (ONUDC);
4. Renforcer les capacités et possibilités nationales, sous-régionales
et régionales pour faire face à la criminalité transnationale organisée.
II. ACTIONS
Pour atteindre les objectifs généraux, les États membres devraient
envisager ce qui suit dans le respect de leurs lois nationales et de
leurs régimes juridiques respectifs:
1. Stratégies nationales de lutte contre la criminalité transnationale
organisée:
a. Adopter une approche polyvalente pour la prévention et la lutte
contre la criminalité transnationale organisée, avec la participation de
toutes les institutions qui s’occupent de ces questions;
b. Renforcer la capacité des institutions publiques de lutter
efficacement contre la criminalité transnationale organisée, et
encourager la coopération et la mise en commun des expériences entre les
États;
c. Reconnaître le rôle fondamental de l’éducation comme contribution à
l’établissement d’une culture de respect des droits de la personne et
des valeurs démocratiques;
reflète pas la relation qui existe
entre la criminalité transnationale organisée et les problèmes sociaux
qui auraient pu contribuer à la créer, notamment la pauvreté, l’iniquité
et l’exclusion sociale. Dans la lignée de cette réflexion, la République
bolivarienne du Venezuela estime que pour prévenir et contrôler la
criminalité transnationale organisée dans le Continent américain et pour
lutter contre elle, il faut notamment renforcer l’engagement de nos
États à élargir et à améliorer les programmes et initiatives visant à
lutter contre la pauvreté, l’iniquité et l’exclusion sociale et à les
éliminer.
d. Continuer à examiner, le cas échéant, les lois et les politiques
nationales afin d’améliorer la coopération dans des domaines tels que
l’entraide juridique, l’extradition et, dans les cas applicables, la
déportation vers le pays d’origine;
3
e. Adopter et mettre en œuvre les mesures législatives appropriées pour
combattre le crime transnational organisé;
f. Échanger et utiliser, au besoin, des éléments de preuves légalement
obtenus au moyen de techniques spéciales d’enquête afin de poursuivre en
justice les auteurs de crimes associés à la criminalité transnationale
organisée;
g. Poursuivre en justice, juger, et punir comme il se doit les auteurs
des crimes transnationaux organisés;
h. Encourager, dans la mesure du possible, la collecte et la diffusion
des informations statistiques permettant de mesurer l’ampleur du
problème de la criminalité transnationale organisée et son occurrence
par rapport à la criminalité globale du pays;
i. Dans les cas applicables, harmoniser les lois nationales avec la
Convention de Palerme en prenant en compte les directives législatives
adoptées par L’Office des Nations Unies sur la drogue et le crime (ONUDC).
2. Instruments juridiques
a. Exhorter les États membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager
de signer ou de ratifier les accords internationaux suivants ou d’y
adhérer, selon le cas:
i. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale
organisée (Convention de Palerme);
ii. Le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des
personnes, en particulier des femmes et des enfants;
iii. Le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air
et mer;
iv. Le Protocole contre la fabrication et le trafic illicites d’armes à
feu, de leurs pièces, éléments et munitions;
v. La Convention unique sur les stupéfiants des Nations Unies (1961),
modifiée par son protocole de 1972;
vi. La Convention sur les substances psychotropes des Nations Unies
(1971);
vii. La Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de
substances psychotropes des Nations Unies (1988);
3. Plan d’action du Troisième Sommet
des Amériques (Québec, Canada).
viii. La Convention interaméricaine contre la fabrication et le trafic
illicites d’armes à feu, de munitions, d’explosifs et d’autres matériels
connexes;
ix. La Convention des Nations Unies contre la corruption;
x. La Convention interaméricaine contre la corruption;
xi. La Convention interaméricaine sur l’entraide en matière pénale.
b. Signer des accords ou conclure des arrangements bilatéraux, le cas
échéant, qui seront conçus pour assurer une mise en œuvre effective de
la Convention de Palerme et de ses Protocoles additionnels, à titre de
complément des actions envisagées dans le présent Plan d’action.
3. Questions relatives à l’application des lois
a. Adopter et mettre en œuvre des mécanismes procéduraux, juridiques et
opérationnels pour la protection des témoins, conformément à l’article
24 de la Convention de Palerme.
b. Renforcer, avec les moyens disponibles, des mesures conçues pour
assurer la sécurité, le contrôle et l’intégrité des documents de voyage
ou d’identité afin d’empêcher qu’ils soient utilisés frauduleusement,
qu’ils soient confrefaits, et altérés facilement.
c. Promouvoir activement l’adoption et l’emploi de techniques d’enquêtes
spéciales et, le cas échéant, coordonner leur utilisation avec d’autres
États membres afin de combattre la criminalité transnationale organisée
dans le respect des principes fondamentaux de leurs régimes juridiques
respectifs, ainsi que de la Convention de Palerme.
4. Activités de formation
a. Demander au Secrétariat général de formuler à l’intention du groupe
technique sur la criminalité transnationale organisée visé à la Section
III du préssent Plan d’action, des recommandations en matière de
formation, d’assistance technique et de développement des capacités dans
la mesure requise pour réaliser les objectifs de ce Plan d’action.
b. Mettre au point et/ou à appuyer des programmes spécifiques de
formation aux niveaux bilatéral, multilatéral, sous-régional, et
régional qui mènent à la réalisation des objectifs du présent Plan
d’action.
c. Demander au Secrétariat général d’organiser des conférences et des
séminaires afin de renforcer les capacités existantes en vue d’empêcher
les crimes transnationaux organisés, de mener des enquêtes les
concernant et de poursuivre leurs auteurs.
d. Mettre en commun des données d’expériences ainsi que des pratiques
optimales des institutions pertinentes des États membres en matière de
lutte contre la criminalité transnationale organisée, notamment
l’utilisation de la technologie à cet effet.
5. Échange d’informations
a. Demander au Secrétariat général de tenir actualisée une base de
données incluant les points de contact sur la base des renseignements
fournis par les États membres.
b. Assurer que leurs lois sur la criminalité transnationale organisée
figurent dans les bases de données existantes de l’OEA, et recommander
que le Secrétariat général veille à ce que ces bases de données soient
facilement accessibles, épurées, et regroupées.
c. Optimiser l’échange des informations, y compris les informations
opérationnelles en temps réel, entre les institutions nationales dotées
d’une compétence analogue au moyen de l’emploi optimal de la
technologie, particulièrement des bases de données ou d’autres
mécanismes techniques, tels que les systèmes d’information sécurisés, et
recourir, entre autres, à INTERPOL et au Réseau d’entraide juridique en
matière pénale et d’extradition, de l’OEA.
d. Inviter instamment les États membres qui ne l’auraient pas encore
fait à répondre au questionnaire des Nations Unies pour la Conférence
des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale organisée à ses Protocoles additionnels, et de mettre ces
mêmes questionnaires à la disposition du Secrétariat général de l’OEA.
e. Renforcer la capacité des unités de renseignements financiers
existantes, ainsi que d’autres autorités compétentes conformément aux
recommandations du Groupe d’action financière (GAFI) et aux Principes du
Groupe Egmont pour l’échange des informations en vue d’assurer une
coopération internationale efficace visant à combattre le blanchiment de
l’argent.
f. Promouvoir activement, dans les cas appropriés, l’utilisation des
nouvelles technologies de l’information et de la communication comme la
vidéoconférence et d’autres moyens analogues permettrant de recueillir
des éléments de preuves.
6. Coopération et assistance internationales
a. Exhorter le Secrétariat général à obtenir, le cas échéant,
l’assistance et la coopération d’autres États et d’autres organisations
internationales, notamment de banques de développement multilatérales et
d’institutions internationales de financement, ainsi que de l’Office des
Nations Unies contre les drogues et le crime (ONUDC), pour que le
Continent américain soit en mesure de mettre en œuvre effectivement la
Convention de Palerme et de ses Protocoles additionnels, et de mettre en
œuvre le présent Plan d’action continental.
b. Demander au Secrétariat général de promouvoir la coopération générale
avec d’autres organisations et entités internationales spécialisées à
vocation de prévention et de lutte contre la criminalité transnationale
organisée, et de diffuser des informations sur les initiatives des États
membres de l’OEA en la matière, afin d’obtenir l’appui de ces
institutions.
c. Inciter, au besoin, à mettre en place des mécanismes de coopération
entre les États sur les questions relatives à une assistance intégrale
aux victimes des crimes transnationaux organisés.
d. Adopter, dans la mesure appropriée et viable, des accords juridiques
et/ou arrangements multilatéraux et/ou bilatéraux pour renforcer
l’entraide juridique parmi les États membres.
e. Envisager, en respectant les lois nationales, et dans la mesure
faisable et permise par les arrangements et accords bilatéraux, la
désignation d’autorités de liaison, dans les ambassades et/ou les
consulats des États membres dans le Continent américain, afin de
promouvoir une coopération efficace et rapide dans la prévention des
crimes transnationaux organisés, les enquêtes les concernant et la
poursuite de leurs auteurs.
f. Intensifier la coopération et l’assistance technique à différents
niveaux, avec un accent spécial sur les pays en développement du
Continent américain, de façon à renforcer leur capacité de prévenir et
de combattre la criminalité transnationale organisée.
g. Promouvoir des accords et/ou arrangements spécifiques concernant la
saisie et la confiscation des instruments et produits du crime, et
envisager, lorsque les lois nationales le permettent, la possibilité de
conclure des accords et/ou arrangements concernant la répartition de
l’argent et des biens saisis ou confisqués conformément aux conditions
et critères de la Convention de Palerme.
III. SUIVI DU PLAN D’ACTION CONTINENTAL DE LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ
TRANSNATIONALE ORGANISÉE
Afin de renforcer et de coordonner les activités menées par l’OEA pour
lutter contre la criminalité transnationale organisée, et mettre en
œuvre le présent Plan d’action continental, il est recommandé que:
1. La Réunion des Ministres de la justice des Amériques (REMJA) et les
organes, organismes et entités de l’OEA s’occupant de cette question
continuent d’inclure la question de la lutte contre la criminalité
transnationale organisée à l’ordre du jour de leurs travaux.
2. Le Conseil permanent coordonne, par le truchement de la Commission
sur la sécurité continentale et conformément à la Déclaration sur la
sécurité dans les Amériques, dans une perspective intégrale, les efforts
déployés par le Système interaméricain dans sa lutte contre la
criminalité transnationale organisée, conformément à la Convention de
Palerme et à ses Protocoles additionnels.
3. Chaque État membre désigne un point de contact qui sera chargé de
coordonner et de faciliter au niveau national le suivi du présent Plan
d’action continental.
4. Soit créé un groupe technique sur la criminalité transnationale
organisée, composé des délégués nationaux désignés par chaque État
membre pour envisager les questions associées à la mise en œuvre du
présent Plan d’action continental.
5. Dans le but de mettre en œuvre le Plan d’action continental, le
Secrétariat général collabore à la mise au point d’un plan de travail
dont sera chargé le Groupe technique pour qu’il soit évalué et approuvé
par le Conseil permanent, et que ce . groupe technique chargé d’assurer
le suivi du Plan d’action continental propose aux États membres pour
leur approbation, de nouvelles initiatives de coopération multilatérale
afin de lutter contre la criminalité transnationale organisée.
6. Le Secrétariat général convoque des réunions périodiques de tous les
organes compétents de l’OEA participant à la lutte contre la criminalité
transnationale organisée (notamment le Secrétariat de la Commission
intearméricaine de lutte contre l’abus des drogues (CICAD), le
Secrétariat technique de la Convention interaméricaine contre la
fabrication et le trafic illicites d’armes à feu, de munitions,
d’explosifs et d’autres matériels connexes (CIFTA), le Département des
questions juridiques internationales, le Secrétariat exécutif de la
Commission interaméricaine des droits de l’homme, le Secrétariat
permanent de la Commission interaméricaine des femmes, l’Institut
interaméricain de l’enfance, le Secrétariat exécutif au développement
intégré, entre autres), et présente un rapport à la Commission sur la
sécurité continentale au sujet des résultats de ces réunions, ainsi que
des efforts déployés par l’OEA pour lutter contre la criminalité
transnationale organisée. Le Secrétariat général facilitera également la
coordination et l’échange des informations avec les autorités nationales
responsables de la question.
IV. FINANCEMENT
Pour assurer que le Secrétariat général dispose des ressources
nécessaires pour mettre en œuvre le présent Plan d’action continental,
les États membres devront:
1. Demander que le Fonds ordinaire de l’OEA continue de fournir, sous
réserve d’une évaluation par la Commission des questions administratives
et budgétaires, les ressources humaines et financières nécessaires au
Département de la sécurité publique pour assurer sa capacité d’exercer
ses fonctions dans le cadre du présent Plan d’action continental.
2. Demander que l’Assemblée générale crée un fonds spécifique pour la
lutte contre la criminalité transnationale organisée, qui sera géré par
le Secrétariat général. Ce Fonds sera ouvert aux contributions
volontaires des États membres et des États Observateurs permanents,
ainsi que des organisations internationales.
3. Envisager de verser des contributions volontaires au fonds precité
une fois que celui-ci aura été créé, étant donné la gravité de la menace
contre la sécurité des Amériques que fait peser la criminalité
transnationale organisée.
|
Table des matières |
|
|