OEA/Ser.P
AG/RES. 1784 (XXXI-O/01)
5 juin 2001
Original: espagnol
RÉSOLUTION
MÉCANISME DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA CONVENTION
INTERAMÉRICAINE CONTRE LA CORRUPTION
(Cette résolution a été adoptée à la troisième séance
plénière
tenue le 5 juin 2001 et sera révisée par la Commission de style)
L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE,
VU le rapport du Conseil permanent sur le mécanisme de suivi de la
mise en œuvre de la Convention interaméricaine contre la corruption
(CP/doc.3481/01);
AYANT PRÉSENT À L'ESPRIT que la Convention interaméricaine contre
la corruption a pour but non seulement de promouvoir et de renforcer la
mise en place, par chacun des États parties, des dispositifs qui
permettront de prévenir, de dépister, de sanctionner et d'éliminer la
corruption, mais aussi de favoriser, de faciliter et de réglementer la
coopération entre les États parties afin d'assurer l'efficacité des
mesures et des actions visant à combattre les actes de corruption
commis dans l'exercice des fonctions publiques, et ceux qui y sont
spécifiquement liés;
RAPPELANT que, par sa résolution AG/RES. 1723 (XXX-O/00), "Renforcement
de la probité dans le Continent américain et suivi du Programme
interaméricain de coopération pour la lutte contre la
corruption", elle a demandé au Conseil permanent d'analyser les
mécanismes de suivi en vigueur aux niveaux régional et international,
afin de formuler une recommandation avant la fin de 2000 sur le modèle
le plus apte à être utilisé par les États parties, s'ils le jugent
pertinent, pour le suivi de l'application de la Convention
interaméricaine contre la corruption. L'Assemblée a également
arrêté que cette recommandation serait transmise aux États parties à
la Convention qui décideront de l'action la plus appropriée;
RECONNAISSANT AVEC SATISFACTION les travaux du Groupe de travail sur
la probité et l'éthique civique au sein duquel se sont déroulés les
débats qui ont débouché sur la recommandation relative au mécanisme
de suivi de la mise en œuvre de la Convention interaméricaine contre
la corruption, et qui ont bénéficié d'une large participation de tous
les États membres de l'Organisation;
AYANT PRIS CONNAISSANCE de la recommandation adressée par le Conseil
permanent aux États parties sur le Mécanisme de suivi de la mise en
œuvre de la Convention interaméricaine contre la corruption [CP/RES.
783 (1260/01)];
CONSIDÉRANT que le Groupe de travail sur la probité et l'éthique
civique a convoqué la Réunion d'experts gouvernementaux préparatoire
à la Conférence des États parties à la Convention interaméricaine
contre la corruption, qui a eu lieu à Washington, D.C., du 21 au 23
mars 2001. Laquelle, à l'issue de ses travaux, a émis toute une gamme
de recommandations qui ont été examinées à la Conférence des États
parties à la Convention interaméricaine contre la corruption, sur la
base de la recommandation du Conseil permanent;
REMERCIANT la République argentine d'avoir accueilli la Conférence
des États parties à la Convention interaméricaine contre la
corruption qui s'est réunie pour traiter du Mécanisme de suivi de la
mise en œuvre de cette Convention;
CONSIDÉRANT aussi que la Convention interaméricaine contre la
corruption a été souscrite par 26 États membres et ratifiée par 22
d'entre eux, ce qui signifie que quatre nouveaux États ont déposé
leur instrument de ratification pendant l'année écoulée;
RECONNAISSANT que le Plan d'action du Troisième Sommet des
Amériques affirme la décision des Chefs d'État et de gouvernement
d'appuyer "la création, dès que possible, et en tenant compte de
la recommandation de l'OEA, d'un mécanisme de suivi pour la mise en
œuvre de la Convention interaméricaine contre la corruption par les
États parties à cet instrument";
PRENANT EN COMPTE que du 2 au 4 mai dernier s'est tenue à Buenos
Aires (Argentine) la Première Conférence des États parties à la
Convention interaméricaine contre la corruption, en vue de mettre en
place un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de cette Convention,
et que pendant les séances de cette Conférence un consensus a pu être
établi qui est consigné dans le "Document de Buenos Aires sur le
mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Convention interaméricaine
contre la corruption" annexé à la présente résolution,
DÉCIDE:
1. De rendre hommage au Conseil permanent pour l'adoption opportune
de la Recommandation adressée aux États parties à la Convention
interaméricaine contre la corruption au sujet du Mécanisme de suivi de
la mise en œuvre de cette Convention.
2. D'exprimer ses remerciements au Gouvernement de la République
argentine d'avoir accueilli la Première Conférence des États parties
à la Convention interaméricaine contre la corruption traitant du
Mécanisme de suivi de la mise en œuvre de cette Convention.
3. D'exprimer sa satisfaction pour l'adoption du "Document de
Buenos Aires sur le mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la
Convention interaméricaine contre la corruption" qui reflète le
consensus auquel sont parvenus les États parties à la Convention
interaméricaine contre la corruption en ce qui concerne le Mécanisme
de suivi de la mise en œuvre de cet instrument interaméricain.
4. D'inviter instamment les États membres de l'Organisation qui ne
l'ont pas encore fait à signer et à ratifier, selon le cas, la
Convention interaméricaine contre la corruption, et à participer
activement au Mécanisme de suivi de la mise en œuvre de cet
instrument.
5. D'inviter les États qui ne sont pas membres de l'Organisation,
notamment les Observateurs permanents auprès de l'OEA, à adhérer à
la Convention interaméricaine contre la corruption, conformément aux
dispositions de l'article XXIII de cette Convention.
6. De demander au Secrétariat général, dans les limites des
ressources affectées à cet effet dans le programme-budget et autres
ressources, d'adopter les mesures nécessaires en vue d'assurer les
services de secrétariat du Mécanisme de suivi de la mise en œuvre de
la Convention interaméricaine contre la corruption, et d'exécuter les
tâches qui lui sont confiées en la matière.
ANNEXE
PROCES-VERBAL DE LA RÉUNION DE BUENOS AIRES
Les États parties à la Convention interaméricaine contre la
corruption se sont réunis du 2 au 4 mai 2001 pour établir un
mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Convention.
Ont participé à cette réunion les délégations des États parties
suivants: Argentine, Bahamas, Bolivie, Canada, Chili, Costa Rica,
États-Unis d'Amérique, Équateur, El Salvador, Mexique, Nicaragua,
Panama. Paraguay, Pérou, République dominicaine, République Orientale
de l'Uruguay et Venezuela. Étaient présents les représentants des
États non parties ci-après: Brésil, Guatemala et Haïti, ainsi que
les représentants de la Banque interaméricaine de développement et de
l'Organisation pour la coopération et le développement économiques.
Le Secrétariat général de l'Organisation des États Américains a
assuré le secrétariat de la Première Réunion de la Conférence.
Cette Première Réunion est le fruit des travaux accomplis dans le
cadre du Groupe de travail sur la probité et l'éthique civique, aux
termes de la résolution AG/RES. 1723 (XXX-O/00). Les recommandations
émanées de la réunion tenue par le Groupe d'experts à Washington du
21 au 23 mars conformément à la résolution du Conseil permanent de
l'OEA [CP/RES. 783 (1260/01)], ont servi de critères à l'organisation
de la Conférence:
Suite aux discussions qui se sont déroulées à Buenos Aires, la
Première Réunion de la Conférence des États parties est parvenue à
un consensus qui a été consigné dans le document annexé au présent
procès-verbal sous le titre "Document de Buenos Aires sur le
Mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Convention interaméricaine
contre la corruption". Ce document sera acheminé, pour examen et
adoption, à la Conférence des États parties à la Convention
interaméricaine devant avoir lieu à l'occasion de la XXXIe Session
ordinaire de l'Assemblée générale de l'Organisation des États
Américains, qui se tiendra à San José (Costa Rica), du 3 au 5 juin
2001.
Fait à Buenos Aires ce 4 mai 2001.
DOCUMENT DE BUENOS AIRES SUR LE
MÉCANISME DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE
DE LA CONVENTION INTERAMÉRICAINE CONTRE LA CORRUPTION
PRÉAMBULE
Prenant en compte que la Convention interaméricaine contre la
corruption a pour objet de promouvoir et le renforcer la coopération
entre les États parties et la mise au point des mécanismes requis pour
prévenir, dépister, sanctionner et éliminer la corruption.
Reconnaissant que jusqu'à présent, des progrès importants ont
été accomplis dans l'application des dispositions de la Convention
interaméricaine contre la corruption sur le plan national, et que des
avancées substantielles ont été enregistrées aux niveaux
sous-régional et international, notamment au moyen du Programme
interaméricain de coopération pour la lutte contre la corruption.
Soulignant qu'un mécanisme de suivi qui permette de suivre ces
progrès et de faciliter la coopération entre les États parties et en
général avec les États membres de l'Organisation des États
Américains contribuera à la réalisation des buts visés par la
Convention. Ce mécanisme doit reconnaître la nécessité d'avancer
progressivement sur la voie de la réalisation des objectifs de cette
Convention, et d'appuyer les programmes que mènent les États parties
en vue de l'application de la Convention.
Donnant suite au Plan d'action souscrit au Troisième Sommet des
Amériques dans la ville de Québec (Canada), dans lequel, au chapitre
sur la lutte contre la corruption, les chefs d'État et de gouvernement
se sont engagés à appuyer, dans les meilleurs délais possibles et en
tenant compte de la recommandation de l'OEA, la création d'un
mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Convention interaméricaine
contre la corruption.
1. Buts
Les buts du mécanisme sont les suivants:
a. Promouvoir la mise en œuvre de la Convention interaméricaine
contre la corruption, et contribuer à la réalisation des objectifs
prévus à l'article II de cet instrument;
b. Assurer le suivi des engagements assumés par les États parties
à la Convention et analyser les modalités de leur mise en œuvre;
c. Faciliter la réalisation d'activités de coopération technique;
l'échange des informations, des données d'expériences et des
pratiques optimales, et l'harmonisation des législations des États
parties.
2. Principes fondamentaux
Le mécanisme de suivi des engagements assumés par les États
parties à la Convention sera appliqué dans le cadre des buts et
principes consacrés dans la Charte de l'Organisation des États
Américains. Dans cette perspective, les attributions de ce mécanisme
et les procédures qu'il emploie doivent tenir compte des principes de
souveraineté, de non-intervention et d'égalité juridique des États
parties, ainsi que de la nécessité de respecter la Constitution et les
principes fondamentaux du régime juridique de chaque État partie.
3. Caractéristiques
Le mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Convention interaméricaine
est de nature intergouvernementale et est doté des caractéristiques
suivantes:
a. Son fonctionnement et les conclusions qu'il propose doivent être
caractérisés par l'impartialité et l'objectivité.
b. Il doit garantir une application juste et un traitement équitable
aux États parties.
c. Il ne doit pas prévoir l'adoption de sanctions.
d. Il doit établir un équilibre adéquat entre la confidentialité
et la transparence de ses activités.
e. Le mécanisme doit fonctionner sur la base du consensus et du
principe de coopération entre les États parties.
4. Membres du mécanisme de suivi
Les États parties à la Convention interaméricaine sont membres du
mécanisme de suivi.
5. Structure et responsabilités
Le mécanisme de suivi comprend deux organes: La Conférence des
États parties et le Comité d'experts.
La Conférence est composée des représentants de tous les États
parties. Elle aura la faculté et la responsabilité générale de
mettre en œuvre le mécanisme. Elle se réunit au moins une fois par
an.
Le Comité est composé des experts désignés par chacun des États
parties. Il est responsable de l'analyse technique de la mise en œuvre
de la Convention par les États parties, entre autres attributions
liées à sa tâche principale. Le Comité peut rechercher assistance et
directives auprès de la Conférence, auquel cas celle-ci se réunit
pour examiner ces questions.
Les fonctions de Secrétariat sont assurées par le Secrétariat
général de l'Organisation des États Américains.
6. Siège
Le Mécanisme de suivi a son siège à l'Organisation des États
Américains.
7. Activités
a. Le Comité d'experts adopte et diffuse son Règlement et ses
normes de procédure.
b. Rapports par pays
i. Choix de dispositions et méthodologie:
Le Comité d'experts choisit parmi les dispositions de la Convention,
dont l'application par les États parties peut faire l'objet d'une
analyse, en essayant de maintenir un certain équilibre dans l'examen
des dispositions de diverse nature figurant dans la Convention. Il
décide du temps qui sera consacré à cette tâche. Cette période sera
dénommée cycle. Le Comité formulera une méthodologie pour l'examen
de chaque disposition, afin d'assurer l'obtention de renseignements
suffisants et fiables. Il rendra publics les renseignements visés dans
ce paragraphe.
Pendant chaque cycle, le Comité élabore un questionnaire sur les
dispositions qui auront été choisies et s'inspire pour
l'accomplissement de cette tâche du document CP/GT/PEC/doc.68/99 rev. 3
"Questionnaire sur la ratification et la mise en œuvre de la
Convention interaméricaine contre la corruption". Il le soumet à
tous les États parties qui feront l'objet d'une analyse. Ceux-ci
s'engagent à y répondre dans le délai fixé par le Comité lui-même.
Les réponses au questionnaire doivent être distribuées à tous les
membres du Comité.
ii. Sélection des pays:
Le Comité utilise une méthode impartiale pour fixer la date de
l'analyse des informations qui correspondent à chaque État partie, à
savoir par exemple l'examen des informations présentées volontairement,
l'ordre chronologique de la ratification de la Convention ou le tirage
au sort. Le Comité annonce avec suffisamment d'avance les dates
d'analyse de chaque État pour chaque cycle.
iii. Analyse de l'information et rapport préliminaire:
Dans le but de faire avancer ses travaux le plus rapidement possible,
le Comité constitue dans chaque cas un sous-groupe d'experts qui, avec
l'appui du Secrétariat, analyse l'information afférente à chaque
État partie.
Sur la base de cette analyse, chaque sous-groupe élabore, avec
l'appui du Secrétariat, un rapport préliminaire et confidentiel qui
sera porté à la connaissance de l'État partie concerné auquel il
sera demandé de formuler des observations.
Chaque sous-groupe élabore une version révisée du rapport
préliminaire en tenant compte des observations formulées par l'État
partie concerné. Cette version est présentée à une réunion
plénière du Comité d'experts.
Le Comité d'experts tire les conclusions en séance plénière, et
le cas échéant, soumet les recommandations qu'il estime appropriées.
iv. Rapport final
Après avoir achevé l'examen des rapports préliminaires de tous les
États parties pendant chaque cycle, le Comité d'experts établit un
rapport final pour chaque État incluant les observations de chaque
État qui a été analysé. Ce rapport est acheminé à la Conférence
et publié par la suite.
c. Coopération
Étant donné les objectifs du mécanisme de suivi et dans le cadre
du Programme interaméricain de coopération pour la lutte contre la
corruption, le Comité s'efforce de coopérer avec tous les États
membres de l'OEA en tenant compte des activités en cours au sein de
l'Organisation; il en informe la Conférence.
Le Comité procède à un examen systématique des questions liées
à la coopération et à l'assistance mutuelle entre les États parties,
en vue d'identifier non seulement les domaines dans lesquels doit être
développée une coopération technique, mais aussi les méthodes les
plus appropriées pour recueillir l'information utile pour l'analyse de
la coopération et de l'assistance. Cette tâche comprendra la
référence aux dispositions des articles XIII à XVI et XVIII de la
Convention.
d. Observateurs
Les États qui ne sont pas parties à la Convention interaméricaine
contre la corruption peuvent être invités à observer les séances
plénières du Comité d'experts s'ils en font la demande.
8. Participation la société civile
En vue de disposer de davantage d'éléments d'analyse, le Comité
prévoit dans ses normes de procédures un rôle adéquat pour les
organisations de la société civile, en tenant compte des Directives
pour la participation des organisations de la société civile aux
activités de l'OEA [CP/RES. 759 (1217/99)] et à la définition de la
société civile figurant dans la résolution AG/RES. 1661 (XXIX-O/00),
en conformité avec la législation interne de l'État qui fait l'objet
de l'analyse. Le Comité peut chercher à obtenir des renseignements des
organisations de la société civile et à cette fin, il concevra la
méthodologie qu'il estime la plus appropriée.
9. Ressources
Les activités du Mécanisme de suivi sont financées au moyen des
contributions que versent les États parties à la Convention, les
États qui ne sont pas parties, les institutions financières
internationales ainsi que par toute autre contribution reçue
conformément aux Normes générales de fonctionnement du Secrétariat
général de l'Organisation des États Américains, y compris la
possibilité de la création d'un fonds spécial. Ces contributions
peuvent inclure des offres des États parties annonçant leur désir
d'organiser et d'accueillir les réunions des organes du mécanisme. La
Conférence des États parties peut établir des critères appelés à
régir le versement de contributions régulières.
10. Révision périodique du mécanisme
La Conférence examine périodiquement le fonctionnement du
mécanisme en tenant compte des observations du Comité d'experts, et
elle peut introduire les modifications qu'elle estime pertinentes.
11. Dispositions transitoires
En vue de faciliter les travaux de la première réunion du Comité,
la Conférence estime que les questions suivantes pourraient être
examinées durant le premier cycle par le Comité d'experts:
a. Article III, en choisissant autant de mesures que le Comité juge
appropriées;
b. Article XIV
c. Article XVIII
Au cas où le Comité d'experts éprouverait des difficultés pour
effectuer l'analyse de toutes les questions indiquées, il en informe la
Conférence pour que celle-ci puisse prendre les décisions qui
s'imposent à sa prochaine réunion.
La Conférence suggère que le Comité d'expert tienne au moins deux
sessions au cours de sa première année de fonctionnement.