OEA Ser.G
CP/doc.3541/02
8 janvier 2002
Original: anglais
DES
ÉTATS AMÉRICAINS EN HAÏTI
Progrès vers un accord initial
Ce document est distribué aux
Missions permanentes et
sera présenté au Conseil
permanent de l'Organisation
INTRODUCTION
Se fondant sur les consultations
approfondies tenues par les Chefs d’État et de gouvernement lors du Troisième
Sommet des Amériques, à Québec, Canada, du 18 au 22 avril 2001, le Premier ministre
canadien, M. Jean Chrétien, a déclaré ce qui suit à la séance de clôture, au
passage pertinent de son discours: «... nous avons demandé au Secrétaire
général de l’OEA, M. César Gaviria, d’œuvrer en collaboration avec la CARICOM,
de tenir des consultations, de se rendre dans un proche avenir à
Port-au-Prince, de soumettre un rapport à l’OEA sur les résultats de sa
visite, avant la prochaine Assemblée générale, et d’assurer un suivi
approprié de la question».
En
exécution de cette requête, une mission conjointe OEA-CARICOM, ayant à sa tête
le Secrétaire général de l’OEA et l’ancien Premier Ministre de la Dominique,
Dame Eugenia Charles, a effectué une visite en Haïti du 29 au 31 mai 2001 afin
de donner suite aux efforts déployés sous l’égide de l’OEA en vue de résoudre
la crise politique découlant des élections législatives et municipales
contestées, qui se sont tenues en mai 2000 en Haïti.[1]/
La
Mission a eu des entretiens avec le Président Jean-Bertrand Aristide, des
représentants de la Fanmi Lavalas et de la Convergence démocratique, d’autres
secteurs de la communauté politique, de la société civile et de l’église. La
Mission a conclu qu’en raison de la méfiance qui régnait entre les deux
protagonistes principaux, le climat n’était pas propice à la tenue de
négociations entre les deux parties afin de dénouer la crise.
Au
moment où la Mission se préparait à partir, le Président Aristide a écrit une
lettre adressée au Président de la trente et unième Session ordinaire de
Assemblée générale de l’OEA contenant cinq éléments qui, à son avis,
«contribueraient à mettre un terme à cette situation» et où il demandait à la
communauté internationale de soutenir son initiative. La lettre a été publié
sous la cote AG/INF.260/01 corr. 1.
L’Assemblée générale a retenu les éléments
offerts par le Président comme base de négociations et a adopté la résolution
AG/RES. 1831 (XXXI-O/01) établissant la mise en route d’un processus devant aboutir à “une large participation entre le
Gouvernement d’Haïti, les partis politiques et la société civile, ainsi que
d’autres institutions pertinentes de la société haïtienne…”. L’Assemblée
générale a demandé au Secrétaire général “de multiplier ses efforts” en vue
d’atteindre cet objectif. Copie de cette résolution figure à l'Annexe 1.
Lors de la mise en oeuvre de la
résolution de l’Assemblée générale, l’OEA s’est efforcée de parvenir à un
accord consensuel, durable et suffisamment large pour résoudre la crise
politique. Un accord qui remplisse tous ces critères n’est possible que s’il
tient compte des préoccupations des deux parties.
Cherchant à encourager la
confiance à travers un processus graduel, l’OEA a adopté une approche qui
prévoit la signature d’un accord initial portant sur un certain nombre
d’éléments clés, lequel sera suivi, ultérieurement, de la négociation d’un
accord global portant sur un plus grand nombre de points.
Le Secrétaire général et le
Secrétaire général adjoint de l’Organisation ont accompli des progrès
considérables dans leurs tentatives de parvenir à l’accord initial. Les
principaux éléments de cet accord concernaient la formation d’un Conseil
électoral crédible et l’adoption d’un certain nombre de mesures destinées à
créer un climat propice à la tenue d’élections adéquates. Cependant, leurs efforts
n’ont pas pu, jusqu’à présent, dégager un consensus assez large pour permettre
aux négociations d’aboutir, en raison des profondes divergences des deux
parties à propos de la date de ces élections et du statut dont jouiraient les
représentants locaux élus aux élections du 21 mai 2000 pendant la période
s’étendant entre la signature de l’accord et la date des nouvelles élections.
Il est également difficile de concilier la stratégie de la Fanmi Lavalas visant
à conclure un accord initial strictement limité aux paramètres énoncés dans la
résolution de l’Assemblée générale et les tentatives de la Convergence
démocratique pour que la plupart de ses préoccupations, sinon toutes, soient
abordées dans l’accord initial.
Afin de faire aboutir les
négociations, l’OEA a soumis aux deux parties, en décembre, une proposition de
compromis qui s’efforce de tenir compte de leurs préoccupations respectives.
Cette proposition est considérée par beaucoup comme étant susceptible de jeter
les bases d’un accord équitable qui pourrait produire l’effet désiré.
Cependant, des actes de violence et des désordres intermittents d’origine
politique ont suscité un climat d’insécurité et de méfiance réciproque qui
continue à bloquer une fructueuse conclusion.
Le présent rapport couvre la
période des négociations entamées à partir de l’adoption de la Résolution 1831
par l’Assemblée générale, le 5 juin 2001, jusqu’à la dernière série
d’entretiens tenus le 12 décembre 2001.
En
exécution du mandat imparti par l’Assemblée générale, le Secrétaire général,
César Gaviria, et le Secrétaire général adjoint, Luigi R. Einaudi, se sont
rendus en Haïti du 29 juin au 3 juillet 2001 afin de relancer le dialogue
appelé à résoudre la crise.
A
la lumière des déclarations faites par l’opposition politique selon lesquelles
la résolution de l’OEA ne tenait pas compte de ses principales préoccupations,
la délégation lui a soumis, pour examen, un document de travail qui comprenait
des mesures d’encadrement destinées à créer un climat propice à des élections
crédibles.
Le
premier progrès important, dans les entretiens, a été accompli lorsque la Fanmi
Lavalas et la Convergence démocratique se sont mises d’accord sur une
formule pour l’établissement d’un nouveau Conseil électoral provisoire (CEP).
Le Président Aristide et tous les secteurs qui participaient aux négociations
ont reconnu que la formule de consensus permettrait de mettre en place une
institution susceptible de remplir les conditions établies dans la résolution
de l’Assemblée générale.
Les
discussions sur le mandat du CEP n’ont pas abouti à un accord. À un moment
crucial des délibérations, l’Initiative de la société civile a proposé que les
18 sénateurs et tous les députés élus aux élections du 21 mai 2000 se
présentent à de nouvelles élections à la fin de l’an 2002 et que les élections
locales aient lieu le même jour. Il a également été proposé que les élections
du 26 novembre au cours desquelles ont été élus M. Jean-Bertrand Aristide et
neuf sénateurs ne soient pas remises en cause. La Convergence démocratique a
secondé la proposition; la Fanmi Lavalas ne s’y est pas opposée ;
elles ont toutes les deux demandé qu’on leur accorde le temps nécessaire pour
tenir des consultations.
Cependant,
quand les discussions ont repris après sept heures d’interruption, la Fanmi
Lavalas a déclaré, dans une contre-proposition, que sept sénateurs avaient
déjà donné leur démission, cinq sénateurs dont les sièges n’étaient pas
contestés avaient accepté de donner leur démission et six sénateurs dont l’élection
n’était pas mise en cause avaient accepté que leur mandat prenne fin en 2004 au
lieu de 2006.
La
séance a été suspendue le mardi 3 juillet, quand il devint évident qu’un
consensus ne serait pas atteint; les deux parties ont fait savoir qu’elles
avaient besoin de davantage de temps pour réfléchir et tenir des consultations
plus approfondies.
Le
Secrétaire général a séjourné à Port-au-Prince du 13 au 15 juillet 2001 afin de
faire avancer les négociations. Pendant ces discussions, les deux parties sont
parvenues à un consensus sur les questions suivantes qui n’avaient pas été
réglées lors de la suspension des négociations le 3 juillet :
§
le rôle et le comportement de la police pendant le processus électoral.
§
l’établissement, les fonctions et les modalités de fonctionnement d’une
Commission de garanties électorales.
§
les questions concernant la dotation en personnel complémentaire et la
gestion administrative du CEP.
§
la normalisation des relations entre Haïti et les institutions financières
internationales.
La révision 8 du Projet d’accord
initial reproduit à l'annexe 2 au présent rapport reflète le consensus dégagé à
propos de ces questions.
Le dimanche 15 juillet, le
Secrétaire général a convoqué une réunion entre les représentants de la
communauté financière internationale d’une part, et du gouvernement et de la Fanmi
Lavalas, d’autre part, afin de discuter, dans le cadre des négociations,
des relations d’Haïti avec la communauté internationale.
Les délégations du gouvernement
et de la Fanmi Lavalas étaient dirigées par le Premier ministre, M. Chérestal
et le sénateur Yvon Neptune, président intérimaire de Fanmi Lavalas,
respectivement. La communauté financière internationale était représentée par
les ambassadeurs des États-Unis, de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne et
de l’Union européenne et le chef de l’Agence canadienne de coopération à
Port-au-Prince.
Le Premier ministre a indiqué que
le gouvernement avait réalisé d’énormes sacrifices depuis les élections
controversées afin de corriger les imperfections signalées par la communauté
internationale. Il a souligné que selon l’interprétation par le gouvernement de
la résolution 1831, adoptée le 5 juin 2001 par l’Assemblée générale de l’OEA,
une fois que la démission des sept sénateurs contestés se serait produite, un
processus dont l’un des éléments cruciaux serait la normalisation des relations
d’Haïti avec la communauté internationale, serait mis en marche. Il a déduit
que les efforts déployés par le gouvernement ne rencontraient que peu de
réciprocité de la part de la communauté internationale. La position du Premier
ministre a été appuyée par le sénateur Neptune.
La communauté internationale a
fait remarquer à la délégation que la résolution de l’OEA avait suscité une
dynamique qui avait favorisé les négociations entre les deux parties et elle a
mis en lumière trois étapes de cette résolution :
─
la démission des sénateurs contestés
─
la création d’un conseil électoral crédible, indépendant et neutre, doté
d’un mécanisme opérationnel
─
la négociation d’un accord global.
La communauté internationale
envisageait le rétablissement progressif de relations normales, avec un
décaissement échelonné des fonds une fois que la crise aura été résolue.
Le Premier ministre, M. Chérestal,
a pris note de toutes les informations que lui ont fournies les représentants
de la communauté internationale, exprimant cependant ses préoccupations que la
normalisation pourrait ne pas commencer après la signature d’un accord
préliminaire mais après la conclusion d’un accord global.
Le Secrétaire général a dit qu’il
estimait que les échanges de vues étaient francs et utiles, car ils apportaient
de la transparence aux relations entre Haïti et la communauté internationale.
Il estimait qu’il fallait renforcer la confiance mutuelle et qu’un accord
pourrait favoriser cette confiance.
Pendant les discussions qui ont
porté sur le mandat du CEP, la Fanmi Lavalas et la Convergence démocratique ont
convenu que les élections législatives pour élire les 18 sénateurs et tous les
membres de la Chambre des députés devaient avoir lieu en novembre 2002. Les
deux parties ne sont pas parvenues à se mettre d’accord sur les élections des
collectivités territoriales. La Convergence démocratique préférait que
les élections locales aient lieu en même temps que les législatives, en
novembre 2002.
La Fanmi Lavalas a proposé que
les élections locales se tiennent en mai 2003, puis elle a proposé, à titre de
deuxième option, une seule élection
pour les membres de la législature et des collectivités territoriales, à une
date à déterminer entre mars et juillet 2003. La Convergence démocratique a
présenté la contre-proposition suivante : le premier tour des législatives
se tiendrait en novembre 2002 et le deuxième tour aurait lieu en même temps que
les élections locales à une date qui serait fixée par le CEP.
La Convergence démocratique a
présenté une nouvelle proposition qui n'avait pas été précédemment discutée et
concernant un calendrier de départ des membres élus aux élections du 21 mai
2000, avant la tenue des nouvelles élections. La Fanmi Lavalas s’est
opposée énergiquement au calendrier concernant la démission des élus, alléguant
qu’aucune imperfection n’avait été relevée par l’OEA aux élections locales et
que, par conséquent, les autorités devraient être considérées comme ayant été
élues en bonne et due forme et qu’on devrait leur permettre de terminer leur
mandat. De surcroît, la Fanmi Lavalas a argumenté que cette exigence
mettrait sérieusement en danger les plans élaborés pour la commémoration du
bicentenaire de l’indépendance d’Haïti en janvier 2004.
Le Secrétaire général a
interrompu les négociations quand il est devenu évident qu’il était peu
probable que les parties parviennent à un consensus sur cette question cruciale
pendant ces négociations.
Le
28 juillet 2001, des hommes armés attaquèrent l’Académie de police près de
Port-au-Prince et trois commissariats de police en province. Cinq policiers
furent tués et 14 blessés. Onze membres présumés de l’ancienne armée haïtienne,
laquelle a été démobilisée, furent arrêtés en République dominicaine en
connexion avec cet incident. Le gouvernement haïtien qualifia les attentats de
tentative de le renverser et accusa l’opposition politique d’être complice de
cet incident. L’opposition rejeta ces accusations, déclarant que le
gouvernement utilisait l’incident comme prétexte pour appréhender et persécuter
ses partisans.
L’incident
est venu renforcer un climat de méfiance
dans les milieux politiques, menaçant de faire échouer les négociations.
L’opposition utilisa l’incident pour exiger des garanties supplémentaires ou le
renforcement des mécanismes de surveillance ou de vérification prévus dans
l’accord initial.
En
exécution d’une disposition de la résolution 1831 adoptée par l’Assemblée
générale de l’OEA, à sa trente et unième Session ordinaire, le Secrétaire
général a créé le 2 octobre 2000 le Groupe d’amis d’Haïti dont la mission est
de contribuer aux efforts mis en oeuvre pour surmonter les difficultés de ce
pays. Le Groupe est formé des pays suivants: l’Allemagne, l’Argentine, les
Bahamas, le Belize, le Canada, le Chili, les États-Unis, la France, le
Guatemala, le Mexique, la Norvège, la République dominicaine, la Suède et le Venezuela.
Au
nombre de ses fonctions, le Groupe fait office de groupe consultatif officieux
auprès du Secrétaire général et aide à présenter aux autorités politiques en
Haïti les points de vue et les
questions à traiter. Il fournit aussi
un soutien aux différentes activités explicitement prescrites par la résolution
1831 de l’Assemblée générale, telles que, notamment, le renforcement de la
démocratie, la promotion des droits de la personne et le développement
économique et social d’Haïti.
Le Secrétaire général adjoint,
l’Ambassadeur Luigi R. Einaudi, a entamé une nouvelle mission en Haïti du 12 au
14 octobre 2001, afin de relancer les négociations et d’essayer de conclure un
accord initial.
La
Fanmi Lavalas et la Convergence démocratique ont accepté de reprendre
les négociations au point où elles avaient été interrompues le 15 juillet.
Elles se sont également mises d’accord à propos de l’ordre du jour
suivant :
─
la date des élections
─
le calendrier pour le départ des élus
─
le contexte indispensable à la tenue d’ élections crédibles.
Les
négociations ont été intenses et ont mis en lumière des divergences importantes
entre les deux parties. L’Ambassadeur Einaudi, agissant de façon neutre et
objective, s’est efforcé de focaliser
les négociations sur la date des élections, évitant les explications portant
sur les raisons pour lesquelles des élections devaient avoir lieu. Il a fait
les propositions suivantes:
─
des élections législatives pour le renouvellement des deux tiers du Sénat
et de la Chambre des députés en novembre 2002.
─
des élections pour le renouvellement des collectivités territoriales en
mars 2003.
─
des élections indirectes qui se tiendraient après ces élections.
La proposition de l'OEA n’a pas
abordé la question de la date à laquelle les élus devraient abandonner leurs
fonctions, mais elle s’inscrivait dans les paramètres de ce qu’avait proposé le
gouvernement haïtien en juillet.
La
Fanmi Lavalas a demandé à l’OEA de modifier sa position en rétablissant
l’adjectif qualificatif «anticipées» au terme «élections». Elle a également
suggéré le mois de juin pour les élections locales et elle a indiqué qu’elle
acceptait d’avancer ces élections prévues au mois de novembre 2003 uniquement
dans le but de préparer la commémoration du bicentenaire de l’indépendance
d’Haïti.
L’Ambassadeur
Einaudi a décidé de s’en tenir à ce qu’il avait proposé comme compromis et
d’éviter tout adjectif qui pourrait être favorable à l’une ou l’autre des parties. La Convergence démocratique a
accepté la proposition de l’OEA sans aucune condition. La Fanmi Lavalas
l’a rejetée et elle a insisté pour inclure l’adjectif «anticipées» afin de
priver l’opposition de toute possibilité de faire valoir qu’il s’agissait de
nouvelles élections parce que les élections du 21 mai 2000 n’étaient pas
valides.
Le
rejet renouvelé par Fanmi Lavalas du compromis proposé a provoqué la rupture
des négociations.
Des progrès ont été réalisés
cependant. La Fanmi Lavalas et la Convergence démocratique ont réitéré
qu’elles acceptaient les élections législatives de novembre 2002. Cependant,
les conversations ont échoué parce que les parties n’ont pas pu se mettre
d’accord sur la date des élections locales. Le gouvernement voulait que les
autorités locales élues le 21 mai 2000 achèvent leur mandat. La Convergence
démocratique estimait que cette position constituait un obstacle à
l’impartialité car le contrôle des autorités locales par la Fanmi Lavalas
porterait préjudice à l’opposition lors des élections.
L’OEA
a proposé un mécanisme selon lequel les autorités locales discréditées
devraient rendre compte de leurs actes, tandis que des restrictions seraient
imposées à d’autres, afin de permettre un semblant d’impartialité. La Fanmi
Lavalas et le gouvernement ont soumis par écrit une contre-proposition de
portée générale. La Convergence démocratique s’est ralliée en principe au
mécanisme proposé par l’OEA mais a promis d’y ajouter quelques éléments.
Au moment où les négociations ont
été suspendues, le 14 octobre 2001, les positions de la Fanmi Lavalas et
de la Convergence démocratique à propos des questions faisant l’objet des
négociations étaient les suivantes:
Mandat du C.E.P.
Proposition de l’OEA (acceptée
par la Convergence)
A. Organiser, en novembre 2002, les élections pour la Chambre
des Députés et les deux-tiers du Sénat.
B. Organiser, au plus tard en mars 2003, des élections pour les
Collectivités territoriales. Des
élections indirectes auront lieu après ces élections.
A.
Organiser des élections anticipées en novembre 2002 pour la Chambre des
Députés et les deux-tiers du Sénat.
B.
Organiser des élections pour les Collectivités territoriales à une date à
fixer ultérieurement par le Conseil électoral provisoire au cours du premier
semestre de 2003. Les élections indirectes se tiendront après celles des
Collectivités territoriales.
Proposition de Fanmi
Lavalas
A.
Sénateurs et Députés
Ceux qui sont devenus membres de
la législature à la suite des élections de mai 2000 resteront à leurs postes
jusqu’à ce que les résultats des élections proposées soient déclarés et que le
nouvel élu ait prêté serment.
B.
Collectivités territoriales (Maires et CASEC)
Les représentants qui ont pris
fonctions à la suite des élections du 21 mai 2000 resteront en place jusqu’à
l’expiration de leur mandat en janvier 2004.
Proposition de Convergence
démocratique
A.
Les Sénateurs, Députés, les ASEC et DV conserveront leur poste jusqu’en
mars 2002.
B.
Les antécédents des maires et des CASEC seront examinés par la Commission
des garanties électorales afin de veiller à ce que leur comportement reste
démocratique.
Ceux qui auront satisfait à cette
norme seront désignés Agents exécutifs intérimaires et resteront en fonction
jusqu’à ce que leurs successeurs assument leur poste, normalement environ deux
mois après les élections.
Ceux qui auront été jugés indignes de leur poste seront remplacés. Une
Commission mixte Convergence démocratique — Fanmi Lavalas recommandera
la personne qui les remplacera.
Lors
d’une réunion informelle du Groupe d’amis de l'OEA au siège à Washington, D.C.,
consacrée à la discussion des résultats des négociations du mois d’octobre, un
consensus a été atteint au sujet d’une proposition émanée de l’Ambassadeur d’Argentine
auprès de l’OEA, Selon cette proposition, se fondant sur les négociations
informelles concernant ces questions,
l’OEA devrait proposer quelques éléments d’accord aux deux parties.
L’idée a fini par déboucher sur un document intitulé “ELEMENTS D’UNE
PROPOSITION DE COMPROMIS” rédigé dans la perspective des éléments envisagés
lors de la dernière série de négociations tenues pour conclure un accord
initial (Annexe 4).
Le Secrétaire général César
Gaviria s’est rendu en Haïti pour une brève visite le 30 novembre 2001 en vue
d’encourager Fanmi Lavalas et Convergence démocratique à faire preuve de
fermeté et d’une forte détermination à conclure un accord initial.
Le Secrétaire général était
accompagné des Ambassadeurs Albert Ramdin, Denneth Modeste et Sergio Romero, le
Représentant personnel du Secrétaire général en Haïti.
La délégation a eu des
discussions séparées au cours d’une période de six heures avec le Président
Aristide, des membres de Convergence démocratique, les représentants de
l’Église catholique et le Groupe des amis d’Haïti.
Le Secrétaire général a eu
l’impression que le Président et les membres de l’opposition étaient prêts à
discuter des questions en suspens et à étudier des formules en vue de la préparation
de négociations complètes. Il a souligné auprès de tous l’importance de
conclure rapidement les entretiens dans l’intérêt du pays et a fait observer
que les actions futures dépendraient d’une évaluation par le Secrétaire général
adjoint, le Général Luigi R. Einaudi.
L’Ambassadeur Einaudi est arrivé
en Haïti le 5 décembre cinq jours après le départ du Secrétaire général, pour
tenir des consultations bilatérales sur la proposition de compromis élaborée
par l’OEA.
Sept jours durant, la délégation de l’OEA a discuté avec les
deux parties les éléments du compromis de l’OEA en recherchant des possibilités
de consensus sur les questions en suspens. Fanmi Lavalas a montré
qu’elle était prêt à faire des concessions sur la date des élections et le
statut des représentants locaux après la signature de l’accord. La délégation Lavalas
a semblé prête à accepter la tenue d’élections combinées en mars 2003 pour
la législature et les autorités locales. Lorsque Convergence a semblé prête à accepter
la date de janvier 2003 pour les élections locales et législatives, il a été
possible de convaincre la délégation de l’OEA que la date des élections ne
constituait pas un problème insurmontable.
Néanmoins, les négociations ont
été éclipsés par un climat d’insécurité, de méfiance mutuelle et de
récrimination occasionné par l’assassinat brutal le 3 décembre d’un journaliste
local, Brignol Lindor, par une foule apparemment associée à Fanmi Lavalas.
Convergence s’est fait l’écho d’accusations largement répandues, à savoir que
le maire de Petit-Goâve, la ville où a eu lieu l’incident, avait, quelques
jours avant l’incident, menacé publiquement la vie de ce journaliste. Dans le contexte de négociations dans lesquelles
le comportement des élus locaux revêt une portée critique, l’incident a durci
l’attitude de Convergence qui a insisté sur son mécanisme pour le départ de ces
représentants avant les prochaines élections.
Lorsqu’il est devenu apparent
qu’il ne serait pas possible d’arriver à un accord pendant la visite,
l’Ambassadeur Einaudi a demandé aux deux parties de communiquer des réponses
écrites au document de l’OEA qui leur avait été soumis.
Sur la base des discussions avec
le Président Aristide, la délégation de l’OEA a eu la nette ‘impression que le
document de Lavalas représentait une offre sérieuse de discussion plus
approfondie des éléments figurant dans les documents de l’OEA, lesquels
documents, selon le Président, pourraient constituaier une base de solution si
l’opposition faisant montre d’une plus grande souplesse.
Convergence démocratique avance
que des irrégularités flagrantes se sont produites lors des élections locales
et législatives du 21 mai 2000 et des élections présidentielles du 26 novembre
2000. Elle déclare que si Jean-Bertrand Aristide refuse de faire davantage de
concessions le 21 mai, elle insistera sur la remise en question de la
légitimité des élections présidentielles.
Fanmi Lavalas reconnaît que les
élections législatives n’étaient pas parfaites, mais refuse toute implication qu’elles soient rejetées pour fraude.
Dans cette position, Convergence rappelle le rapport officiel de la Mission
d’observation des élections de l’OEA qui mettait l’accent sur des
“irrégularités” spécifiques. Fanmi Lavalas rejette carrément toute
tentative de la part de Convergence démocratique de remettre en question
l’intégrité des élections présidentielles du 26 novembre 2000.
Au cours des négociations en face
à face le 2 juillet 2001, Convergence démocratique a fait une importante
concession en acceptant de ne pas remettre en question les élections
présidentielles. Les négociateurs de Convergence démocratique ont pris cette
décision dans l’espoir que Fanmi Lavalas cèderait sur les élections
législatives et municipales du 21 mai. Fanmi Lavalas a, de fait, offert
de reprendre les élections législatives et municipales du 21 mai, mais pour des
raisons politiques, elle a refusé de tenir les élections municipales à la date
retenues par les deux parties pour les élections législatives, à savoir
novembre 2002.
En
acceptant de nouvelles élections à tous les niveaux, Jean-Bertrand Aristide a
montré qu’il était désireux de corriger les élections du 21 mai 2000.
Toutefois, les dirigeants de Convergence démocratique s’opposent fortement à
l’insistance de ce dernier que les
représentants locaux achèvent leur mandat pour deux raisons: d’une part, cela
les prive de la possibilité de déclarer que les élections du 21 mai 2000
étaient nulles et non avenues et d’autre part, ils estiment que Fanmi
Lavalas sera en mesure d’abuser de son pouvoir aux urnes lorsque de
nouvelles élections se tiendront.
La question de savoir quand ceux
qui sont en poste actuellement à la suite des élections du 21 mai 2000 se
démettront de leurs fonctions, est compliquée par le fait qu’on ignore
l’incidence d’une telle démission sur la légitimité de leurs actions pendant
leur mandat. Quelle serait par exemple
les incidences de telles décisions sur la ratification par les parlementaires
des prêts en suspens de la BID? Un rejet total des actes du Parlement actuel ne
peut que nuire à la stabilité du pays.
Aux premières heures de la
matinée du lundi 17 décembre, un groupe armé a lancé une attaque contre le
palais présidentiel à Port-au-Prince. Il a été rapporté que cinq officiers de
police ont été tués au cours de l’attaque.
Au cours des actes de violences qui ont suivi, les résidences de plusieurs
dirigeants d’opposition et les bureaux de Convergence démocratique et trois de
leur partis ont été incendiés.
On
s’inquiète de plus en plus du fait que
ces événements ont gravement retardé l’évolution des négociations et ont créé
des conditions qui ne favorisent pas le dialogue.
Le
27 décembre, deux importants dirigeants de la Convergence ont écrit au
Secrétaire général pour lui demander d’invoquer l’article 18 de la Charte
démocratique interaméricaine. La lettre était accompagnée de leur version des
événements du 17 décembre . Le rapport de la Convergence se focalise sur ce
qu'elle appelle des "actes de guerre contre la Convergence", suite
aux attaques perpétrées contre le Palais. Au nombre de ces actes, elle indique
l'incendie et la mise à sac des bureaux du parti et des résidence privées à
travers le pays, ainsi que des actes contre les journalistes. Dans plusieurs de
cas, la Convergence enregistre la participation de représentants de Fanmi
Lavalas et de ministères du Gouvernement.
de Le 1er janvier, dans un message à la Nation à l’occasion du 198e
anniversaire de la Proclamation de l’Indépendance d’Haïti, le Président a
reconnu qu’ “il existe une crise dans notre pays, aucune crise ou ambition ne
saurait nous faire oublier que nous sommes frères et sœurs...” Il a aussi
ajouté ce qui suit: “Il nous faut des ponts de dialogue et non des murs
d’exclusion”.).
Fanmi Lavalas et Convergence
démocratique doivent tous deux être en mesure de montrer qu’ils ont réalisé
suffisamment de progrès dans le cadre d’un accord, quel qu’il soit, pour
pouvoir le signer et le recommander à leurs partisans.
Convergence démocratique
Sur la base des éléments du projet d’accord qui ont déjà été acceptés par
les deux parties, Convergence démocratique tirera les avantages suivants:
─
Une formule convenue pour la constitution d’un Conseil électoral provisoire crédible, neutre et indépendant.
─
La présence d’une mission spéciale de l’OEA pour vérifier la mise en oeuvre
de l’accord.
─
Le déploiement d’une Mission d’observation des élections de l’OEA afin
d’assurer la crédibilité des élections.
─
Une aide internationale au renforcement des partis politiques.
Convergence
pourrait obtenir des avantages supplémentaires si les deux parties acceptaient
la proposition de compromis pour mettre fin à la crise.
─
Nouvelles élections législatives et locales.
─
Remplacement des représentants locaux abusifs et mise en place d’un
mécanisme visant à assurer le respect de la constitution, de la loi électorale
et de l’accord politique.
Dans
l’ensemble, l’opposition lancerait sa campagne électorale dans un environnement
politique plus propice à des élections crédibles.
A
la signature de l’accord initial, l’OEA entamera le processus de normalisation
des relations d’Haïti avec les institutions financières internationales
conformément à la Résolution 1831 adoptée par
l’Assemblée générale de l’OEA le du 5 juin 2001.
L’apport
de fonds retenus par la communauté internationale de donateurs à l’économie
haïtienne donnerait lieu à une activité économique qui améliorerait le
bien-être de la population. Cet activité économique contribuerait à la
stabilité du pays, assurant l’établissement ainsi de meilleures conditions pour l’achèvement du mandat présidentiel.
L’accord
minimiserait le spectre de l’illégitimité qui pèse sur les institutions
politiques d’Haïti, les fonctionnaires élus et toutes leurs délibérations
depuis les élections contestées.
L’OEA accepte et est encouragée par
le fait que Fanmi Lavalas et Convergence démocratique ont tous deux fait
des concessions importantes par rapport à leur position d’origine et que des
progrès très sensibles ont été réalisés pour arriver à un règlement.
L’Organisation est toutefois très
préoccupée par la spirale croissante de violence et d’agression mutuelle qui
intensifie la crise et cause une détérioration accrue des conditions
économiques et sociales en Haïti.
ANNEXE I
AG/RES. 1831 (XXXI-O/01)
APPUI À LA DÉMOCRATIE EN HAÏTI
(Résolution adoptée à la
quatrième séance plénière
tenue le 5 juin 2001)
L’ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE,
GARDANT PRÉSENT À L’ESPRIT:
Que selon le Préambule de la
Charte de l’Organisation des États Américains, la démocratie représentative est
une condition indispensable à la stabilité, à la paix et au développement de la
région;
Que selon la Charte également,
l’un des buts essentiels de l’Organisation est de promouvoir et de consolider
la démocratie représentative dans le plein respect du principe de
non-intervention;
Qu’un autre objectif de
l’Organisation est de promouvoir le développement économique social et culturel
au moyen de l’action coopérative;
L’Engagement de Santiago en
faveur de la démocratie et de la rénovation du Système interaméricain (1991),
la Déclaration de Managua (1993), et les Déclarations et Plans d’action des
Sommets des Amériques (Miami 1994, Santiago 1998);
Que les chefs d’État et de
gouvernement des Amériques ont souligné au cours du Sommet de Québec leur
engagement de défendre et de renforcer la démocratie dans tout le Continent
américain;
Que l’OEA et la Communauté des
Caraïbes (CARICOM) ont pris l’engagement de continuer d’apporter leurs
contributions au renforcement de la démocratie en Haïti,
RAPPELANT les conclusions émises
au sujet des élections du 21 mai 2000 par la Mission d’observation des
élections détachée par l’OEA en Haïti, qui ont été présentées dans le rapport
adressé au Conseil permanent (CP/doc.3383/00),
RAPPELANT ÉGALEMENT la résolution
CP/RES. 772 (1247/00) du 4 août 2000 par laquelle le Conseil permanent a
autorisé le Secrétaire général, sur la demande du Gouvernement haïtien, à
diriger une mission en Haïti "en
vue d’identifier avec le Gouvernement d’Haïti et d’autres secteurs de la
communauté politique et civile, des options et recommandations visant à
résoudre le plus rapidement possible les difficultés comme celles qui ont
découlé des différentes interprétations de la loi électorale, et de continuer à
renforcer la démocratie dans ce pays",
NOTANT les rapports adressés au
Conseil permanent par le Secrétariat général au sujet des visites effectuées en
Haïti par le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint pendant la
période allant du 16 août 2000 au 10 février 2001, ainsi que les rapports qui
ont découlé de ces missions et qui font l’objet des documents CP/doc.3349/00,
du 24 août 2000, CP/doc.3371/00 du 9 novembre 2000, et CP/doc.3419/01 corr.2 du
13 mars 2001,
GARDANT AUSSI PRÉSENT À L’ESPRIT:
Que le Ministre des affaires
étrangères et des cultes d’Haïti a émis une déclaration devant le Conseil
permanent le 14 mars 2001;
Que le Conseil permanent de l’OEA
a adopté la résolution CP/RES. 786 (1267/01) corr.1 par laquelle il décide
"de déclarer sa conviction que la solution de la crise découlant des
élections du 21 mai 2000 en Haïti demeure un facteur essentiel au
renforcement de la démocratie et au respect des droits de la personne en
Haïti";
Que la même résolution a demandé
au " Secrétaire général d'entreprendre les consultations nécessaires
auprès du Gouvernement haïtien ainsi que d'autres secteurs de la communauté
politique et la société civile, en gardant à l'esprit la déclaration du Ministre des affaires étrangères et des cultes
d'Haïti, au sujet du potentiel de dialogue visant à résoudre la crise découlant
des élections du 21 mai 2000, et à renforcer la démocratie et le
respect des droits de la personne en Haïti", et de "soumettre au
Conseil permanent un rapport sur ses consultations et, le cas échéant, de
proposer d'autres mesures qui pourraient contribuer au renforcement du
processus démocratique en Haïti";
Que le Président du Troisième
Sommet des Amériques, le Premier Ministre du Canada, a fait une déclaration
lors de la cérémonie de clôture de ce Sommet tenue le 22 avril 2001, dans
laquelle il reconnaît les problèmes qui continuent de faire obstacle au
développement démocratique, politique, économique et social d’Haïti dans le
proche avenir, et dans laquelle il demande au Secrétaire général, collaborant
avec la CARICOM, d’effectuer une visite en Haïti, de faire rapport à l’OEA sur
les conclusions qu’il aura tirées de cette Mission, et d’y donner les suites
appropriées;
Que le 9 mai 2001, le Président
de la Conférence de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le Premier Ministre
de la Barbade, et le Secrétaire général de l’OEA ont décidé d’envoyer une
Mission conjointe OEA/CARICOM en Haïti;
Que la Mission conjointe OEA/CARICOM
a eu lieu du 29 au 31 mai 2001, qu’elle a été dirigée par le Secrétaire général
et l’ex-Premier Ministre de la Dominique, Dame Eugenia Charles, et que le
rapport qui en a découlé fait l’objet du document AG/INF.264/01,
PRÉOCCUPÉE par le fait que la crise
politique n’est toujours pas résolue, et que la méfiance régnant entre les
acteurs politiques constitue encore un obstacle à d’éventuelles discussions de
grande ampleur qui permettraient de dégager une solution durable aux problèmes
découlant des élections du 21 mai 2000, laquelle solution serait fondée sur un
accord général entre le Gouvernement haïtien, les partis politiques, et la
société civile ainsi que d’autres institutions pertinentes de la société
haïtienne en vue d’un dénouement de la crise politique et du renforcement de la
démocratie et du respect des droits de la personne dans ce pays,
RECONNAISSANT la nécessité d’une
assistance financière et technique en vue de contribuer à la promotion du
développement économique et social d’Haïti,
AYANT REÇU une lettre adressée
par le Président d’Haïti au Président de la trente et unième Session ordinaire
de l’Assemblée générale de l’OEA, le Ministre des affaires étrangères et des
cultes du Costa Rica (AG/INF.260/01 corr.1),
DÉCIDE:
1. De réitérer sa profonde préoccupation face à la persistance
de la crise politique en Haïti découlant des élections du 21 mai 2000.
2. De prendre note de l’initiative en cinq volets décrite dans
la lettre du Président d’Haïti (AG/INF.260/01 corr.1) et relative aux processus
devant mener à un dénouement définitif de la crise politique actuelle.
3. De reconnaître les préoccupations exprimées dans cette
lettre au sujet de l’urgence de la normalisation des relations entre Haïti et
les institutions financières internationales.
4. D’exhorter le Gouvernement d’Haïti à assurer que la
démission des sept Sénateurs soit suivie, d’ici le 25 juin 2001, de la
constitution rapide d’un Conseil électoral provisoire (CEP) crédible,
indépendant et neutre, composé de neuf membres désignés par l’Exécutif, le
Pouvoir judiciaire, les partis politiques – y compris la Convergence
démocratique, Fanmi Lavalas et d’autres partis politiques – ainsi
que les Églises catholique et protestante. D’arrêter que cette étape est
nécessaire à la création d’un climat de confiance propice à un accord résultant
d’une large participation entre le Gouvernement d‘Haïti, les partis politiques
et la société civile, ainsi que d’autres institutions pertinentes de la société
haïtienne, en vue de dénouer la crise politique et de renforcer la démocratie
et le respect des droits de la personne en Haïti.
5. D’en appeler au Gouvernement d’Haïti, aux partis
politiques, à la société civile, ainsi
qu’à d’autres institutions pertinentes de la société haïtienne pour qu’ils
s’engagent pleinement en faveur de la réalisation de cet objectif.
6. De charger le Secrétaire général d’observer les suites
données aux engagements assumés dans le document AG/INF.260/01 corr.1et d’en
faire rapport au Conseil permanent.
7. De charger le Secrétaire général de multiplier ses efforts,
en consultation avec la CARICOM et d’autres pays concernés, en vue d’apporter
une contribution supplémentaire au dénouement de la crise politique actuelle en
Haïti, à son développement économique et social et au renforcement de la
démocratie et du respect des droits de la personne dans ce pays.
8. D’inviter le Secrétaire général à créer un Groupe d’Amis
d’Haïti qui serait composé d’États membres de l’OEA et Observateurs permanents
intéressés, et qui serait appelé à lui fournir une assistance dans ces efforts.
9. De demander au Conseil permanent d’examiner, de toute
urgence, le mandat, les modalités, le budget, le financement et d’autres
dispositions concernant l’établissement d’une Mission éventuelle en Haïti.
10. De charger le Secrétaire général d’œuvrer, de concert avec
les États membres, à la normalisation des relations entre Haïti et la
communauté internationale, y compris les institutions financières
internationales, à mesure que des progrès sont accomplis dans le sens d’une
solution durable à la crise découlant des élections du 21 mai 2000.
11. De demander au Secrétaire général de
faire rapport au Conseil permanent ou à l’Assemblée générale selon le cas sur
la mise en œuvre de la présente résolution.
ANNEXE II
REV. 8 JUILLET 15, 2001
/23:40 HRS.
PROJET DACCORD INITIAL
Nous soussignés, les
partis politiques, les organisations de la société civile et les Églises,
réaffirmons notre profonde conviction quant à la nécessité de résoudre la crise
politique et de renforcer les institutions démocratiques. Nous déclarons solennellement notre
engagement pour la matérialisation de ces objectifs et nous nous engageons à
apporter tout notre concours pour les atteindre de, bonne foi, en synergie avec
les démarches hémisphériques visant à promouvoir et consolider la
démocratie. En ce sens, nous nous
sommes mis d’accord, avec la garantie du Gouvernement, sur les points
suivants:
I. La composition d’un nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP)
crédible, indépendant et neutre.
Nous convenons de
participer à la désignation des neuf membres du CEP, selon la formule
ci-dessous, laquelle formule a été arrêtée par consensus. Chacun des membres devra inspirer le respect
et jouir de la confiance de tous les citoyens.
Avant leur nomination, une consultation portant sur les noms des
personnes désignées devra être réalisée entre les soussignés pour vérifier que
ces personnes possèdent les qualités requises.
Le CEP aura les mandats,
responsabilités, capacités et garanties suivantes[2]/
a. Organiser, a la fin de l’annee 2002, des elections pour les Parlementaires
sortis des elections du 21 May 2000.
b. Organiser, a la fin de l’annee 2002, des elections pour les Collectivetes
Territoriales. Les elections indirectes
se realisont apres celles des Collectivites Territoriales.
c. Nommer les officiers exécutifs du CEP, chargé d’exécuter les
décisions du CEP.
d. Examiner les qualifications des fonctionnaires du CEP pour
vérifier qu’ils remplissent les conditions de professionnalisme, d’expertise,
d’impartialité et d’équité qu’on attend d’eux.
Le CEP pourra, le cas échéant, nommer de nouveaux fonctionnaires ayant
ces qualités.
e. Le CEP recevra tout le support financier et technique du
Gouvernement d’Haïti en vue d’assurer son autonomie et sa capacité à remplir
ses devoirs, sans interférence. Par
ailleurs le Gouvernement prendra toutes les décisions et les mesures
nécessaires pour garantir la sécurité et protéger l’autonomie des membres du
CEP, ses fonctionnaires et conseillers, ainsi que celle des candidats, des
militants politiques et citoyens pour leur permettre d’exercer pleinement leurs
droits politiques sur toute 1’étendue du territoire national.
f. Le CEP pourra demander et recevoir une assistance logistique,
technique et financière de la communauté Internationale à travers l’État.
II. La création
d’un environnement propice à l’expression des choix politiques et permettant la tenue
l’é1ections libres.
Nous sommes d’accord pour
prendre toutes les mesures qui augmentent la confiance et le respect entre les
partis politiques et le Gouvernement.
La Police en particulier
devra exercer la plus grande prudence et le plus grand soin pour s’acquitter de
ses fonctions avec impartialité, neutralité et équité. Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) aura
l’autorité pour surveiller que la Police Nationale s’acquitte de ses fonctions
avec impartialité, neutralité et équité.
Pour cela le CEP déterminera, après consultations avec les partis politiques,
la société civile et les Eglises, un mécanisme d’appui pour réaliser cette
surveillance.
Le CEP à travers ce
mécanisme et à travers sa Commission de Garanties Électorales recevra les
plaintes et les demandes des partis politiques, des candidats et des citoyens
ayant trait au fonctionnement de la Police Nationale en rapport avec le
processus électoral. Egalement, la
mission de la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme et la Mission
d’Observation Électorale pourront signaler au CEP les défaillances queues
auraient observées.
Le CEP aura droit de
saisine sur le Conséil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) pour lui
récommander des mésures correctives. Également, il pourra s’addresser au
Gouvernment de la République pour lui présenter des récommandations en vue de
résoudre les problèmes qu’il aura identifiés.
Les r6commandations du CEP pourront inclure des propositions de délais
précis pour leur mise en place. Le CSPN
prendra toutes les dispositions nécessaires pour traiter les récommandations du
CEP avec la plus grande diligence de manière à assurer le maintien d’un
environnement propice au bon déroulement de la campagne, des journées
électorales et post-électorales.
Le Conseil supérieur de
la Police Nationale garantira qu’il n’y aura pas d’interférence dans le
recrutement, le travail et la conduite professionnelle de la police.
Le Gouvernement d’Haïti
invitera une mission de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme
pour surveiller le respect de ces droits.
Le Gouvernement
d’Haïti demandera également à l’OEA et à la CARICOM 1’envoi d’une
Mission d’Observation Électorate (MOE) qui sera présente tout au long du
processus électoral. La MOE fournira
une assistance technique au CEP et surveillera 1’existence de toutes les conditions
nécessaires pour garantir des élections libres, transparentes et honnêtes et
permettant la libre expression des choix politiques, dans un climat libre
d’intimidation.
Le Gouvernement d’Haïti
demandera une assistance technique pour la Police Nationale en vue d’aider a
1’é1aboration et à la mise en ceuvre des plans de sécurité.
Le CEP crée une
Commission de Garanties Electorales destinée à:
·
Renforcer la participation et la confiance des citoyens, des institutions,
des candidats et des partis politiques dans le processus électoral.
·
Assister le CEP dans la collecte, 1’examen et le traitement de plaintes
présentées par les candidats et la population par rapport au processus
électoral.
·
La C.G.E. comprendra entre autres des représentants d’organisations
d’observation électorale et d’une instance de coordination nationals basée sur
les acquis en matière de coordination nationals d’observation électorale, et
des institutions de la Société Civile.
La Mission de l’OEA/CARICOM participera en tant que temoin.
·
Elie sera dirigée conjointement par des personnalités désignées par la
Conférence Episcopale et la Fédération Protestante d’Haïti sous la supervision
du Président du CEP.
Ill. La poursuite d’un dialogue national ayant pour objectif de
parvenir à un accord poutique permettant de renforcer la démocratie, le respect des
droits de
l’homme et promouvoir le progrès économique et social
Nous sommes d’accord pour
entreprendre, dans un délai de 30 jours après la signature du présent accord,
un dialogue entre les partis politiques, les organisations de la société civile
et avec l’appui du Gouvernement d’Haïti et de la mission OEA-CARICOM, pour
développer et conclure un accord politique sur les questions suivantes
a. Sécurité des citoyens, système de justice et de police, y
compris la création d’instances civiles de surveillance de la police.
b. Renforcement de la démocratie et des espaces de participation,
y compris l’institutionalisation des partis politiques.
c. Droits de l’Homme.
d. Développement économique et social.
e. Gouvernance et transparence.
IV. Formule pour la
nomination des membres du CEP.
Nous sommes d’accord que
le Président de la République nommera les membres du CEP proposés par les
institutions suivantes:
§
1 représentant de Fanmi Lavalas
§
1 représentant de la Convergence Démocratique
§
1 représentant des autres partis politiques
§
1 représentant de la Conférence Épiscopale
§
1 représentant des Cultes Réform6é coordonnés par la Fédération Protestante
d’Haïti
§
1 représentant de l’Église Épiscopale
§
1 représentant du Judiciaire
§
1 représentant du Patronat coordonné par la CCIH
§
1 repr6sentant de organisations des Droits de l’Homme coordonnées par
Justice et Paix
Au cas où une
Organisation ou un secteur n’arriverait pas à faire son choix dans les délais
fixés, la Conférence Episcopale, la Fédération Protestante d’Haïti, l’Église
Episcopale, le Pouvoir Judiciaire et la coordination des organisations des
Droits de l’Homme conjointement auront à combler le vide.
En cas de démission,
d’incapacité ou d’indisponibilité d’un membre du CEP exercer ses fonctions il
sera remplacé par la même entité qui l’avait désigné.
Comme prévu au Chapitre
1, chacun des membres devra inspirer le respect et jouir de la confiance de
tous les citoyens. Avant leur
nomination, une consultation portant sur les noms des personnes désignées devra
être réalisée entre les soussign6s pour vérifier que ces personnes possèdent
les qualités requises.
V - Dispositions
relatives à la Coopération Internationale
Nous Isommes d’accord
également pour demander au Secrétaire Général de l’OEA d’oeuvrer, de concert
avec les États membres et la CARICOM, pour la normalisation des relations entre
Haïti et la Communauté Internationale, y compris les Institutions Financières
Internationales, à mesure que des progrès sont accomplis dans l’application
effective du présent accord politique en vue d’une solution durable à la crise
découlant des élections du 21 Mai 2000 et dans le but de contribuer à
promouvoir le développement économique et social d’Haïti.
Signé a Port au Prince,
le
... ... ... ... ... ...
... ...
Fanmi Lavalas Convergence
Démocratique
TEMOINS:
Conférence Épiscopale
Fédération
des Eglises Protestantes d’Haïti
Initiative de la Société
Civile
Nouvelle
Haïti
Chambre de Commerce et de
l’Industrie
Centre
pour la Libre Entreprise et la Démocratie
Organisation des Etats
Américains
Caribbean
Community
Union Européenne
Doyen
du Corps Diplomatique
Etats-Unis d’Améréque
Canada
France
République
Dominicaine
Chile
Vu et approuvé par le Gouvernement d’Haïti
... ... ... ... ... ... ... ... ...
ANNEXE III
ÉLÉMENTS
DE PROPOSITION D'UN COMPROMIS [3]/
Dans le but d'aboutir à une solution de consensus
à l'actuelle crise politique, Fanmi Lavalas et Convergence démocratique se
mettront d'accord sur ce qui suit:
LEGITIMISATION
Un décret présidentiel (ou le prochain parlement
élu avec la participation des deux parties) pourra ratifier et légitimer tous
les actes appropriés, travaux et tâches exécutés par les officiels surgis des
élections du 21 mai 2000 (durant la période à laquelle ils ont été en poste).
ANTICIPÉ
Ce compromis fait l'adjectif anticipé irrélevant
parce que la question de validité des actes des parlementaires n'est plus en
cause.
MANDAT DU CEP
De cette manière, le CEP organisera des élections
en janvier 2003 pour la Chambre des Députés, deux tiers du Sénat et les
collectivités territoriales. Les élections indirectes seront organisées après
ces élections.
CALENDRIER DE DÉPART
A.
Sénateurs et Députés
Ceux
qui sont devenus membre de la législature à la suite du résultat des élections
du 21 mai 2000 resteront à leur poste jusqu'à l'arrivée de leurs successeurs
qui assument leur fonction à un intervalle normal après que les résultats des
élections ont été proclamés.
B.
Collectivités
territoriales
Après
la signature de l'Accord, un nombre d'officiels locaux (déterminé par un
consensus entre Fanmi Lavalas et Convergence Démocratique) seront relevés de
leur poste pour comportement abusif. Leurs remplaçants, recommandés par la
Commission de Garanties électorales parmi des personnes honnêtes, seront
désignés comme des Agents exécutifs jusqu'à l'entrée en fonction des nouveaux
élus.
Les
sortants (excepté ceux qui seront déplacés pour comportement abusif) seront
éligibles à rester à leur poste jusqu'à la prestation de serment des élus.
Le
CEP, dans l'exercice de sa discrétion, pourra rejeter toute personne qu'il
considère inacceptable pour se porter candidats aux élections.
Un
plan compensatoire devrait être élaboré pour couvrir perte du résultat causé
par le terme de réductions.
Le
reste des officiels locaux resteront à leurs postes jusqu'à la prestation de
serment de leurs successeurs et leur entrée en fonction. Comme décrit dans la
proposition existante de l'OEA, toutefois, la Commission de Garanties
électorales surveillera la performance de tous les officiels locaux dans la
période qui acheminera aux élections.
CP09104F01
"La
Commission des Garanties Electorales créera des commissions décentralisées aux
niveaux départemental et communal. Les commissions créées au niveau communal
pourront assister aux délibérations de
conseils municipaux et des CASECs. Ils auront accès aux documents émis par ces
collectivités et auront un pouvoir d'investigations sur pièces et sur
témoignages concernant les activités des communes et des CASECs. Les commissions créées au niveau
départemental auront un pouvoir d'investigation sur les moyens et personnel de
l'Etat dépendant de cette circonscription.
Au cas où des fraudes ou de
graves irrégularités auraient été constatées au regard de la Constitution , de
la loi électorale et du présent Accord, ces commissions départementales et
communales transmettront les résultats de
leurs investigations à la Commission au niveau national. La CGE pourra alors
demander au gouvernement et au pouvoir judiciaire de mettre en œuvre les
mesures adéquates et notamment les dispositions des articles 72 et 73 de la Constitution. La CGE transmettra
également le dossier à la Mission d'observation électorale (MOE) et à la
Mission de l'OEA en résidence à Port-au-Prince.
1.
Les
rapports précédents sont reproduits dans les documents CP/doc.3349/00;
CP/doc.3371/00; CP/doc.3419/01 corr. 2 et AG/INF.264/01.
[2]. Il n'y a pas eu d'accord entre les deux
parties au sujet des points a. et b.
[3]. Document officieux présenté verbalement par l'Ambassadeur Einaudi aux parties le 5 décembre et par écrit le 11
décembre 2001.