OEA/Ser.G
CP/doc.3625/02 corr.3
27 août 2002
Original: anglais/français
SIXIÈME RAPPORT DE LA MISSION DE
L’ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS EN HAÏTI
Ce document est distribué aux Missions permanentes
et sera présenté au Conseil permanent de l’Organisation.
NOTE EXPLICATIVE
Le
présent corrigendum vise à harmoniser la traduction du texte du Projet d'Accord
initial Rev. 9 avec celle de la Contre-Proposition de Fanmi Lavalas, qui était
accompagnée de la lettre datée du 9 juillet 2002 du Président Aristide, et
celle de la réponse de la Convergence démocratique, qui était accompagnée d'une
lettre datée du 11 juillet 2002).
Le 18 juillet 2002
Monsieur le Président,
J’ai
l’honneur de vous faire parvenir sous ce couvert le Sixième Rapport de la Mission de l’Organisation des Etats Américains en
Haïti (Poursuite des efforts visant à faciliter une solution à la crise
politique). Je vous saurais gré de
bien vouloir le faire distribuer aux membres du Conseil permanent.
Je vous prie
d’accepter, Monsieur le Président, les assurances de ma très haute
considération.
César
Gaviria
Secrétaire
général
Son Excellence Monsieur Roger Noriega
Ambassadeur, Représentant permanent des Etats-Unis près
l’OEA et
Président du
Conseil permanent
Washington, D. C.
SIXIÈME RAPPORT DE LA MISSION DE
L’ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS EN HAÏTI
(POURSUITE DES EFFORTS VISANT À
FACILITER UNE SOLUTION
À LA CRISE POLITIQUE)[1]/
Le 4 juin 2002, la
trente-deuxième Session ordinaire de l’Assemblée générale de l’OEA a adopté la
résolution AG/RES: 1841 (XXXII-0/02) intitulée: “La situation en Haïti”. Entre
autres éléments, la résolution en appelait “au Gouvernement haïtien, à tous les
partis politiques haïtiens et à la société civile haïtienne pour qu’ils
apportent leur soutien total au processus de dialogue et aux activités et
recommandations de la Mission spéciale de l’OEA, de la Commission d’enquête et
du Conseil consultatif sur les réparations”.
Elle exhortait aussi “le Gouvernement d’Haïti et tous les partis
politiques à reprendre dans un esprit de compromis les négociations en vue de
parvenir à une solution à la crise et, en tenant compte des prérogatives
électorales constitutionnelles du Gouvernement d’Haïti, d’établir un calendrier
pour des élections législatives et locales techniquement réalisables
supervisées par un conseil électoral indépendant, crédible et neutre”.
Depuis l’Assemblée
générale, le Secrétaire général adjoint Luigi Einaudi et le Ministre des
affaires étrangères de Sainte-Lucie et Président du Conseil de la CARICOM pour
les questions internationales (COFCOR), le Sénateur Julian Hunte, ont effectué
deux visites à Port-au-Prince, du 10 au 18 juin et du 5 au 10 juillet
respectivement. En ces deux occasions,
le Secrétaire général adjoint et le Ministre des affaires étrangères ont tenu
de nombreuses consultations avec le Président, le Premier Ministre, Fanmi
Lavalas, la Convergence Démocratique, l’Initiative de la Société civile et les
Églises, ainsi qu’avec le Groupe d’amis du Secrétaire général sur Haïti.
Le 12 juin, MM.
Hunte et Einaudi ont présenté aux partis politiques Fanmi Lavalas et la
Convergence Démocratique la révision 9 du Projet d’Accord initial (Annexe
1). La révision 9 n’est rien d’autre qu’une
fusion de la révision 8 telle qu’elle avait été rédigée en juillet 2001 et des
éléments de compromis soumis par les partis au début de décembre 2001. Pour éviter toute confusion, rien n’a été
ajouté ou supprimé.
Le 14 juin, Fanmi
Lavalas a répondu au document, l’acceptant comme “base de négociations”. Le 15 juin, cette réponse positive a été
entérinée par écrit. La Convergence démocratique, dans une lettre qui n’a été reçue que le 21
juin, a conditionné l’élaboration de sa réponse à “des actes concrets” préalables par le Gouvernement au sujet de
questions discutées entre leurs représentants et le Président Aristide lors
d’un face-à-face sans précédent tenu le 15 juin dans la résidence du Nonce
apostolique.
La réunion du 15
juin, la première durant laquelle les parties rencontraient le Président
Aristide depuis son ascension à la présidence, avait été encouragée par le
Secrétaire général adjoint et le Ministre des affaires étrangères avec l’appui
du Groupe d’amis, ainsi que du Président du Conseil des évêques de l’Église
catholique, Monseigneur Hubert Constant.
Les points avancés par la Convergence Démocratique lors du face-à-face et
focalisés sur les questions de primauté du droit portaient pour la plupart sur
des cas spécifiques dans les catégories couvertes en termes généraux au
paragraphe 4 de la résolution CP/RES. 806 (1303/02) corr.1 adoptée le 16
janvier 2002[2]/.
Ces questions revêtent en effet une
grande importance et constituent un élément clé des travaux de la Mission
spéciale de l’OEA. Elles sont jugées
être en cours par le Gouvernement haïtien.
Ces questions ainsi que d’autres préoccupations de sécurité, notamment
le désarmement (qui n’est pas mentionné dans la résolution CP/RES. 806) ont été
et continuent d’être des éléments persistants de la poursuite du dialogue
maintenu par l’OEA et la CARICOM avec les autorités haïtiennes au plus haut
niveau. Mais le Secrétaire général
adjoint et le Ministre des affaires étrangères ont à plusieurs reprises indiqué
clairement qu’ils ne considéraient pas ces éléments comme des conditions
préalables à la conclusion de ce qui a toujours été considéré comme un Accord
initial propre à habiliter les Haïtiens à commencer à résoudre leurs
différences de manière démocratique.
Le 1er
juillet, le rapport de la Commission d’enquête sur les événements du 17
décembre 2002 en Haïti a été distribué à tous les États membres. Cette semaine, le Conseil consultatif sur les
réparations a achevé ses travaux et soumis son rapport final à la Commission
ministérielle en relation avec la compensation à verser aux victimes qui ont
subi des dommages suite aux événements du 17 décembre 2001[3]/,
Entre le 5 et le 10
juillet, le Secrétaire général adjoint est retourné en Haïti, espérant conclure
un Accord. Le Ministre des affaires
étrangères Hunte l’a rejoint le 6 juillet et ensemble, ils ont commencé une
nouvelle phase de consultations entre toutes les parties. À la fin de leur visite le Président d’Haïti
a fourni un autre document faisant état de l’engagement de son Gouvernement
dans un certain nombre de domaines couverts par le projet d’Accord initial et
les recommandations de la Commission d’enquête.
La Convergence Démocratique a entrepris de soumettre sa réponse par la
suite, laquelle a été en effet reçue le 11 juillet.
Les deux réponses
sont annexées au présent rapport.
On n’est pas parvenu à un accord au sujet des
sections en caractères gras
______________________________________________________________________________
ANNEXE I
(Original : Français)
Rev. 9 le 12 juin 2002
PROJET D'ACCORD INITIAL
Nous soussignés, les 'partis politiques,
les organisations de la société civile et les Églises, réaffirmons notre
profonde conviction quant à la nécessité de résoudre la crise politique et de renforcer les institutions démocratiques. Nous
déclarons solennellement notre engagement pour la matérialisation de ces
objectifs et nous nous engageons à apporter tout notre concours pour les
atteindre de bonne foi, en synergie avec les démarches hémisphériques visant à
promouvoir et consolider la démocratie. En ce sens, nous nous sommes mis d'accord, avec la garantie du Gouvernement, sur les points suivants.
·
Convergence Démocratique reconnaît
et accepte les résultats des élections du 26 Novembre 2000 (présidentielles et
le tiers du Sénat).
·
Fanmi Lavalas accepte d'organiser de nouvelles élections à une date qui sera décidée par le CEP en xxx 2003 pour
la législature et les collectivités territoriales.
Un décret présidentiel ou le prochain parlement élu (avec la participation des
deux parties) viendra ratifier et légitimer tous les actes appropriés, travaux
et tâches exécutés par les officiels surgis des élections du 21 mai 2000
(durant la période à laquelle ils ont été en poste), et considérés comme
souhaitables ou nécessaires dans l’exercice ou leur renvoi de la fonction
législative ou exécutive.
I.
La composition d'un nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP) crédible, indépendant et neutre.
Nous
convenons de participer à la désignation des neuf membres du CEP, selon la formule ci-dessous, laquelle formule a été
arrêtée par consensus. Chacun des
membres devra inspirer le respect et jouir de la confiance de tous les
citoyens. Avant leur nomination, une consultation portant sur les noms des
personnes désignées devra être réalisée entre les soussignés pour vérifier que
ces personnes possèdent les qualités requises.
Le
CEP aura les mandats, responsabilités, capacités et garanties suivantes:
a. Organiser, en xxx
2003 des élections pour les Parlementaires sortis des élections du 21 mai 2000 et
b. des élections pour les
Collectivités Territoriales. Les élections indirectes se réaliseront après
celles des Collectivités Territoriales.
c. Nommer les
officiers exécutifs du CEP, chargé d'exécuter les décisions du CEP.
d. Examiner
les qualifications des fonctionnaires du CEP pour vérifier qu'ils remplissent
les conditions de professionnalisme, d'expertise, d'impartialité et d'équité
qu'on attend d'eux. Le CEP pourra, le cas échéant, nommer de nouveaux
fonctionnaires ayant ces qualités.
e. Le
CEP recevra tout le support financier et technique du Gouvernement d'Haïti en
vue d'assurer son autonomie et sa capacité à remplir ses devoirs, sans
interférence. Par ailleurs le Gouvernement prendra toutes les décisions et les
mesures nécessaires pour garantir la sécurité et protéger l'autonomie des
membres du CEP, ses fonctionnaires et conseillers, ainsi que celle des
candidats, des militants politiques et citoyens pour leur permettre d'exercer
pleinement leurs droits politiques sur toute l'étendue du territoire national,
f. Le
CEP pourra demander et recevoir une assistance logistique, technique et
financière de la communauté internationale à travers l'État.
CALENDRIER DE DÉPART
A. Sénateurs
et Députés
Ceux
qui sont devenus membres de la législature à la suite du résultat des élections
du 21 Mai 2000 resteront à leur poste jusqu'à l'arrivée de leurs successeurs
qui assume leur fonction à un intervalle normal après que les résultats des
élections soient proclamés.
B. Collectivités
Territoriales
Après
la signature de l'Accord, un nombre d'officiels locaux (déterminé par un
consensus entre Fanmi Lavalas et Convergence Démocratique) seront relevés de
leur poste pour comportement abusif. Leurs remplaçants, recommandés par la
Commission de Garanties Electorales parmi des personnes honnêtes, seront
désignés comme des Agents Exécutifs jusqu'à l'entrée en fonction des nouveaux élus.
Les
sortants (exceptés ceux qui seront déplacés pour comportement abusif) seront
éligibles à rester à leur poste jusqu'à la prestation de serment des élus.
Le
CEP, dans l'exercice de sa discrétion, pourra rejeter toute personne qu'il
considère inacceptable à être candidat aux élections.
Un plan compensatoire pourrait être formulé pour couvrir la perte de
revenu causé par la réduction de la durée des termes.
Le
reste des officiels locaux resteront à leurs postes jusqu'à la prestation de
serment de leurs successeurs et leur rentrée en fonction. Comme décrit dans la
proposition existante de l'OEA, toutefois, la Commission de Garanties
Electorales surveillera la performance de tous les officiels locaux dans la période avant les
élections.
II.
La création d'un
environnement propice à l'expression des
choix politiques et
permettant la tenue d'élections libres.
Nous
sommes d'accord pour prendre toutes les mesures qui augmentent la confiance et
le respect entre les partis politiques et le Gouvernement.
La
Police en particulier devra exercer la plus grande prudence et le plus grand
soin pour s'acquitter de ses fonctions avec impartialité, neutralité et équité.
Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) aura l'autorité pour surveiller que la
Police Nationale s'acquitte de ses fonctions avec impartialité, neutralité et
équité. Pour cela, le CEP déterminera, après consultations avec les partis
politiques, la société civile et les Eglises, un mécanisme d'appui pour
réaliser cette surveillance.
Le
CEP à travers ce mécanisme et à travers sa Commission de Garanties Électorales
recevra les plaintes et les demandes des partis politiques, des candidats et
des citoyens ayant trait au fonctionnement de la Police Nationale en rapport
avec le processus électoral. Egalement, la mission de la Commission
Interaméricaine des Droits de l'Homme et la Mission d'Observation Électorale
pourront signaler au CEP les défaillances qu'elles auraient observées.
Le
CEP aura droit de saisine sur le Conseil Supérieur de la Police Nationale
(CSPN) pour lui recommander des mesures correctives. Également, il pourra s'adresser au
Gouvernement de la République pour lui présenter des recommandations en vue de
résoudre les problèmes qu'il aura identifiés. Les recommandations du CEP
pourront inclure des propositions de délais précis pour leur mise en place. Le
CSPN prendra toutes les dispositions nécessaires pour traiter les
recommandations du CEP avec la plus grande diligence de manière à assurer le
maintien d'un environnement propice au bon déroulement de la campagne, des
journées électorales et post-électorales.
Le
Conseil supérieur de la Police Nationale garantira
qu'il n'y aura pas d'interférence dans le recrutement, le travail et la
conduite professionnelle de la police.
Le
Gouvernement d'Haïti invitera une mission de la Commission Interaméricaine des
Droits de l'Homme pour surveiller le respect de ces droits.
Le
Gouvernement d'Haïti demandera également à l'OEA et à la CARICOM l'envoi d'une Mission d'Observation Électorale (MOE) qui sera
présente tout au long du processus électoral. La MOE fournira une assistance
technique au CEP et surveillera l'existence de toutes les conditions
nécessaires pour garantir des élections libres, transparentes et honnêtes et
permettant la libre expression des choix politiques, dans un climat libre
d'intimidation.
Le Gouvernement d'Haïti demandera
une assistance technique pour la Police Nationale en vue d'aider à
l'élaboration et à la mise en oeuvre des plans de
sécurité.
Le CEP crée une Commission de
Garanties Electorales destinée à:
·
Renforcer
la participation et la confiance des citoyens, des institutions, des candidats
et des partis politiques dans le processus électoral.
·
Assister
le CEP dans la collecte, l'examen et le traitement de plaintes présentées par
les candidats et la population par rapport au processus électoral.
·
La
CGE. comprendra entre autres des représentants d’organisations d'observation
électorale et d'une instance de coordination nationale basée sur les acquis en
matière de coordination nationale d'observation électorale, et des institutions
de la Société Civile. La Mission Spéciale
de l'OEA Visant à Renforcer la Démocratie en Haïti participera en tant que témoin.
·
Elle
sera dirigée conjointement par des personnalités; désignées par la Conférence
Episcopale et la Fédération Protestante d'Haïti sous la supervision du
Président du CEP.
La
Commission des Garanties Électorales créera des commissions décentralisées aux
niveaux départemental et communal. Les commissions
créées au niveau communal pourront assister aux délibérations de conseils
municipaux et des CASECS. Ils auront accès
aux documents émis par ces collectivités et auront un pouvoir d'investigation
sur la documentation et sur les témoignages concernant l'activité des communes
et des CASECS. Les commissions créées au niveau départemental auront un pouvoir
d'investigation sur les moyens et le personnel de l'Etat dans chaque
circonscription.
Au
cas où des fraudes ou graves irrégularités auraient été
constatées au regard de la Constitution, de la loi électorale et du présent
accord, ces commissions départementales et communales transmettront les
résultats de leurs investigations à la Commission au niveau national, La CGE
pourra alors demander au gouvernement et au pouvoir judiciaire de mettre en
œuvre les mesures adéquates et notamment les dispositions des articles 72 et 73
de la Constitution. La CGE transmettra également le dossier à la Mission
d'Observation Electorale (MOE) et à la mission de l'OEA en résidence à
Port-au-Prince.
III.
La poursuite d'un dialogue national ayant pour objectif
de parvenir â un accord politique permettant de renforcer la démocratie, le
respect des droits de l'homme et promouvoir le progrès économique et social
Nous sommes d'accord pour
entreprendre, dans un délai de 30 jours après la signature du présent accord,
un dialogue entre les partis politiques, les organisations de la société civile
et avec l'appui du Gouvernement d'Haïti et de la Mission Spéciale de l'OEA Visant à Renforcer la Démocratie en Haïti,
pour développer et conclure un accord politique sur les questions
suivantes
a. Sécurité
des citoyens, système de justice et de police, y compris la création
d'instances civiles de surveillance de la police.
b. Renforcement de la démocratie et des
espaces de participation, y compris l'institutionnalisation des partis
politiques.
c. Droits
de l'Homme.
d. Développement
économique et social.
e. Gouvernance
et transparence.
IV.
Formule pour la nomination des membres du CEP.
Nous sommes d'accord que le
Président de la République nommera les membres du CEP proposés par les
institutions suivantes:
·
1
représentant de Fanmi Lavalas
·
1
représentant de la Convergence Démocratique
·
1
représentant des autres partis politiques
·
1
représentant de la Conférence Épiscopale
·
1
représentant des Cultes Réformés coordonnés par la Fédération Protestante
d'Haïti
·
1 représentant
de l'Église Épiscopale
·
1
représentant du Judiciaire
·
1
représentant du patronat coordonné par la CCIH
·
1
représentant de organisations des Droits de l'Homme coordonnées par Justice et
Paix
Au cas où une organisation ou un secteur
n'arriverait pas à faire son choix dans les délais fixés, la Conférence
Episcopale, la Fédération Protestante d'Haïti, l'Église Episcopale, le Pouvoir
Judiciaire et la coordination des organisations des Droits de l'Homme
conjointement auront à combler le vide.
En cas de démission, d'incapacité ou
d'indisponibilité d'un membre du CEP à exercer ses fonctions il sera remplacé
par la même entité qui l'avait désigné.
Comme prévu au Chapitre 1, chacun
des membres devra inspirer le respect et jouir de la confiance de tous les
citoyens. Avant leur nomination, une consultation portant sur les noms des
personnes désignées devra être réalisée entre les soussignés pour vérifier que
ces personnes possèdent les qualités requises.
V.
Dispositions relatives à la Coopération Internationale
Nous sommes d'accord également pour
demander au Secrétaire Général de l'OEA d'oeuvrer, de concert avec les États
membres et la CARICOM, pour la normalisation des relations entre Haïti et la
Communauté Internationale, y compris les Institutions Financières
Internationales, à mesure que des progrès sont accomplis dans l'application
effective du présent accord politique en vue d'une solution durable à la crise
découlant des élections du 21 Mai 2000 et dans le but de contribuer à
promouvoir le développement économique et social d'Haïti.
Signé à Port au
Prince, le .............................
…………………………… ………………………………
Fanmi Lavalas Convergence
Démocratique
TÉMOINS :
Conférence Épiscopale ............................................
……….……………….Fédération des Eglises Protestantes d'Haïti
Initiative de la Société Civile ……………………………….
………………………….Fondation Nouvelle Haïti
Chambre de Commerce et de l'industrie………………………….
…….…………………Centre
pour la Libre Entreprise et la Démocratie
Organisation des Etats Américains……………………………….
………………………….Caribbean
Community
Union Européenne……………………………
……………………………….Doyen
du Corps Diplomatique
États-Unis d'Amérique ………………………………..
……………………………..Canada
France………………………………..
………………………………République
Dominicaine
Chile………………………………….
Vu et approuvé par le Gouvernement
d'Haïti
Annexe IIA
(Original : anglais)
Jean-Bertrand
Aristide
Président
Port-au-Prince,
le 9 juillet 2002
Excellences,
J’ai l’honneur de me référer à la
position du Gouvernement d’Haïti relativement au Projet initial d’Accord
négocié par les partis politiques d’Haïti grâce à vos bons offices à travers
l’Organisation des États Américains, ainsi qu’à la reprise de la coopération
économique normale avec le Gouvernement haïtien.
En ma qualité de Président, je tiens
à réitérer et à confirmer de nouveau à votre intention le plein appui du
Gouvernement haïtien à l’acceptation par tous les partis politiques du Projet
d’Accord initial comme le meilleur moyen d’aboutir à un règlement de la crise
politique et économique que le peuple haïtien exige et réclame depuis
longtemps.
Le Gouvernement a déployé et
continue de déployer tous ses efforts pour faciliter l’acceptation par tous les
partis politiques des termes du Projet d’Accord initial présenté par
l’Organisation des États Américains. Fanmi
Lavalas a déjà accepté l’Accord et a consenti à le signer. Le peuple
haïtien demande et requiert d’urgence une fin à la crise politique et
économique et son bien-être exige que tous les Haïtiens se placent au-dessus de
la politique et des partis pour parvenir à un accord entre eux sur les
modalités à appliquer pour aller de l’avant.
Il est évident que le Gouvernement
ne peut forcer aucun parti à signer le Projet d’Accord initial. Il ne devrait
pas non plus être tenu responsable du refus d’un parti de signer ce document
pour ses propres motifs. De même, le peuple haïtien, ayant désespérément besoin
d’être soulagé de la crise économique causée par la suspension de la
coopération économique internationale normale avec Haïti, ne devrait pas
continuer à être pénalisé du fait que le Projet d’Accord initial n’ait pas été
accepté par toutes les parties.
Par conséquent, le Gouvernement
lance un appel au Secrétaire général pour qu’il continue à utiliser ses bons
offices pour faire avancer le processus et exhorter les institutions
financières internationales à tenir des consultations immédiates avec le
Gouvernement haïtien en vue d’assurer la reprise de la coopération économique
normale avec le Gouvernement haïtien.
À ces fins,
j’annexe à la présente un document élaboré par le Gouvernement haïtien et
représentant son appui officiel du Projet d’Accord initial présenté par l’OEA
le 12 juin 2002.
Je tiens à exprimer mes sentiments
de profonde gratitude pour les efforts déployés par l’OEA et la CARICOM en vue
d’aboutir à un règlement pacifique et démocratique de la situation en Haïti.
Je vous prie d’accepter
les assurances de ma très haute considération.
Jean
Bertrand Aristide
Président
Son Excellence
Monsieur l’Ambassadeur Luigi Einaudi
Secrétaire général adjoint
de l’Organisation des États Américains
Son Excellence
Monsieur Julian Hunte
Ministère des affaires étrangères
de la République de Sainte-Lucie
PN/JBA/ng/302
(Original : anglais)
Approbation par le
Gouvernement haïtien d’un Projet d’Accord initial
présenté par l’ OEA
le 12 juin 2002
Le Gouvernement haïtien,
par la présente, accorde son aval au Projet d’Accord initial présenté par l’Organisation
des Etats américains aux partis politiques haïtiens le 12 juin 2002 et accepté par Fanmi Lavalas le 13 juin 2002. Le
Gouvernement haïtien s’engage à respecter les engagements à titre de Garant de
cet Accord et à mettre intégralement en œuvre toutes les mesures indiquées dans
cet Accord qu’il est tenu d’exécuter.
Le Gouvernement demeure
engagé à faire tout en son pouvoir pour faciliter l’acceptation par toutes les
parties du Projet initial d’Accord, étape qu’il estime essentiel au bien-être
de toute la population haïtienne et indispensable à toute avancée vers le
développement économique et social du pays, au renforcement de la démocratie et
de la primauté du droit, ainsi qu’à la création d’un climat propice à la tenue
d’élections libres, justes et démocratiques auxquelles tous les partis
politiques peuvent participer librement et en toute sécurité.
A ces fins, et
spécialement en vue de faciliter l’acceptation par tous les partis politiques
du Projet initial d’Accord, le Gouvernement haïtien s’engage solennellement à
continuer à mettre en œuvre les dispositions des résolutions 806, 1831 et 1841
adoptées par l’OEA, et à prendre les dispositions additionnelles ci-après
d’encouragement de la confiance qui ne figurent pas dans le Projet d’Accord initial:
I. Élections
Le
Gouvernement haïtien s’engage à tenir des élections pendant le deuxième
semestre de 2003 pour les membres du Parlement en vue de remplacer ceux qui
avaient été élus le 21 mai 2000 – et qui ont accepté de réduire de deux ans leur
mandat pour faciliter un accord politique au profit de tous les Haïtiens –
ainsi que pour les membres des collectivités territoriales. Pour assurer que
les élections soient libres, justes et démocratiques, le Gouvernement haïtien
accepte que celles-ci se déroulent selon les conditions arrêtées dans le Projet
initial d’Accord (Voir Annexe I).
II. Procédures
de versement de réparations
L’État
versera des réparations à toute organisme, institution, organisation et
individu qui ont souffert des dommages en relation avec l’attaque perpétrée
contre le Palais national le 17 décembre 2001, en conformité avec le paragraphe
4 d. de la résolution 806 et le paragraphe 9 des Recommandations émanées de la
Commission d’enquête sur les événements du 17 décembre 2001. L’État se réserve
le droit de réclamer des dommages et intérêts de personnes qui auront été
tenues responsables de la destruction des biens de l’État.
Le Ministre de la justice continuera
de se réunir avec les avocats des plaignants pour parvenir à un accord final
sur les procédures propres à assurer le versement rapide et effectif des
réparations et la signature des décharges d’usage attestant le règlement
intégral et définitif de toute plainte en suspens, en fonction de l’Accord
souscrit par le Ministre de la justice, les plaignants et leurs avocats le
9 juillet 2002, lequel Accord figure à l’annexe 2. Cet Accord facilitera le versement de
réparations à toutes les victimes et l’application de sanctions à ceux qui sont
responsables des dommages qui leur ont été infligés.
III. Poursuite
des personnes impliquées dans les
événements du 17 décembre 2001
Conformément
aux paragraphes 4 b. et 4 c. de la
Résolution 806 et au paragraphe 7 des
Recommandations émanées de la commission d’enquête sur les événements du 17
décembre 2001, le Gouvernement haïtien a remis le rapport intégral de la
Commission au Ministère de la justice pour son examen et l’adoption des mesures
qui s’imposent, en vue notamment, lorsque les faits le justifient, de la
poursuite de toute personne qui aura été impliquée dans les événements du 17
décembre 2001 et les jours suivants.
Dans les
60 jours suivant la réception du Rapport de la Commission, le Ministre de la
justice publiera un compte rendu sur les mesures prises en ce qui concerne les
personnes qui auront été impliquées dans les événements du 17 décembre 2001 et
les jours suivants.
Le
Gouvernement haïtien souhaite noter que, en qui concerne l’application déjà en
cours du paragraphe 4 c. de la Résolution 806, la Police nationale a arrêté
deux personnes en juin 2002 accusées de l’assassinat de Brignol Lindor. Elles
ont été incarcérées en attendant d’être passées en jugement. De surcroît, le Gouvernement tient à noter
également à noter que le 9 juillet 2002, un nouveau juge d’instruction, Bernard
St. Vil, a été officiellement désigné pour prendre en charge l’enquête sur le
meurtre de Jean Dominique.
IV. Réformes
de l’appareil judiciaire et de la Police
Conformément
au paragraphe 6 de la résolution 1841 et pour donner suite à l’objectif de
“lutter contre l’impunité et accorder la plus haute priorité au renforcement
des institutions judiciaires”, le Gouvernement haïtien donne son accord et son
consentement à la mise en œuvre des Recommandations émanées de la Commission
d’enquête sur les événements du 17 décembre 2001 aux paragraphes 1 à 6 des
Recommandations de la Commission.
Le
Rapport reconnaît que la mise en œuvre de ces recommandations et la réalisation
des objectifs d’un “appareil performant, effectif et impartial”, et d’une force
de police professionnelle qui “fonctionne de manière impartiale, neutre et
juste” exige la fourniture de suffisamment d’assistance et de ressources
techniques et autres par la communauté internationale. Par conséquent, le
Gouvernement appelle les Etats membres de l’OEA et d’autres parties et
institutions intéressées à assurer la disponibilité de ces ressources à ces
fins.
V. Désarmement
Le désarmement est une
question qui revêt une grande importance pour la sécurité de tous les Haïtiens.
Le Gouvernement haïtien déclare son intention de renforcer ses politiques et
programmes de désarmement et à cet égard, il invite la communauté
internationale, par le truchement de la Mission spéciale de l’Organisation des
Etats Américains visant à renforcer la démocratie en Haïti, à coopérer
activement au développement et à la mise en œuvre d’un programme complet de
désarmement.
VI. Droits de
la personne et liberté de la presse
Le Gouvernement haïtien
comprend et accepte la portée que revêt le Rapport de la Commission d’enquête
sur les événements du 17 décembre 2001 en ce qui concerne la question des
droits de la personne (Recommandations 10-14). Par conséquent, le Gouvernement
s’efforce de mettre en œuvre, dans la plus large mesure de son autorité légale,
toutes les recommandations relatives aux droits de la personne et à la liberté
de la presse figurant dans le Rapport. Le Gouvernement s’efforcera aussi de
coopérer avec la Mission spéciale de l’OEA visant à renforcer la démocratie en
Haïti et d’autres institutions internationales pertinentes concernées par cette
question.
Le Gouvernement admet
l’importance de toutes les autres recommandations formulées dans le Rapport, en
tout ou en partie et il s’engage à les mettre en œuvre.
VII.
Coopération avec la Mission spéciale visant à renforcer
la démocratie en Haïti
Le Gouvernement haïtien
reconnaît le rôle crucial que devrait remplir la Mission spéciale visant à
renforcer la démocratie en Haïti dans les domaines de la sécurité, de la
justice, des droits de la personne, du développement de la démocratie, de la
gouvernance et du renforcement des institutions, ainsi qu’en matière de l’aide
à apporter à la mise en œuvre des recommandations de la Commission d’enquête
sur les événements du 17 décembre 2001. Le Gouvernement réaffirme son intention
de prendre les mesures nécessaires pour fournir une coopération intégrale à la
Mission.
VIII.
Reprise de la coopération économique normale avec le
Gouvernement haïtien
En s’engageant à prendre
le actions indiquées dans le présent document, le Gouvernement haïtien a
effectivement agréé et accepté de mettre en œuvre: i) les dispositions du
Projet initial d’Accord présenté par l’OEA aux partis politiques haïtiens le 12
juin 2002; ii) les Recommandations formulées par la Commission d’enquête sur
les événements du 17 décembre 20001 et iii) Les dispositions de la résolution
896 dont l’application demeure encore en suspens.
Le Gouvernement a déployé
et continue de déployer tous ses efforts pour faciliter l’acceptation par tous
les partis politiques des termes du Projet d’Accord initial présenté par
l’Organisation des États Américains. Fanmi
Lavalas a déjà accepté l’Accord et a consenti à le signer. Le peuple
haïtien demande et requiert d’urgence une fin à la crise politique et économique
et son bien-être exige que tous les Haïtiens se placent au-dessus de la
politique et des partis pour parvenir à un accord entre eux sur les modalités à
appliquer pour aller de l’avant.
Il est évident que le Gouvernement
ne peut forcer aucun parti à signer le Projet d’Accord initial. Il ne devrait
pas non plus être tenu responsable du refus d’un parti de signer ce document
pour ses propres motifs. De même, le peuple haïtien, ayant désespérément besoin
d’être soulagé de la crise économique causée par la suspension de la
coopération économique internationale normale avec Haïti, ne devrait pas
continuer à être pénalisé du fait que le Projet d’Accord initial n’ait pas été
accepté par toutes les parties.
Par conséquent, le Gouvernement
lance un appel au Secrétaire général pour qu’il continue à utiliser ses bons
offices pour faire avancer le processus
et exhorter les institutions financières internationales à tenir des
consultations immédiates avec le Gouvernement haïtien en vue d’assurer la
reprise de la coopération économique normale avec le Gouvernement haïtien.
Le 9 juillet
2002
ANNEXE II B
(Original : français)
¨Contre‑Proposition de Fanmi Lavalas
Au Projet d’Accord Initial, Révision 9, le 12 juin 2002[4]/
Nous
soussignés, les partis politiques, les organisations de la société civile et
les Eglises, réaffirmons notre profonde conviction quant à la nécessité de
résoudre la crise politique et de renforcer les institutions démocratiques.
Nous déclarons solennellement notre engagement pour la matérialisation de ces
objectifs et nous nous engageons à apporter tout notre concours pour les
atteindre de bonne foi, en synergie avec les démarches hémisphériques visant à
promouvoir et consolider la démocratie. En ce sens, nous nous sommes mis d’accord,
avec la garantie du Gouvernement, sur les points suivants :
Convergence
Démocratique reconnaît et accepte les résultats des élections du 26 novembre
2000 (présidentielles et le tiers du Sénat).
·
Fanmi Lavalas accepte d’organiser de nouvelles élections une
date qui sera décidée par le CEP en xxx 2003 pour la législature et les
collectivités territoriales.
Un décret présidentiel ou le
prochain parlement élu (avec la participation des deux parties) viendra
ratifier et légitimer tous les actes appropriés, travaux et tâches exécutés par
les officiels surgis des élections du 21 mai 2000 (durant la période à laquelle
ils ont été en poste).
VI.
La composition d’un nouveau Conseil Électoral Provisoire
(CEP) crédible, indépendant et neutre.
Nous
convenons de participer à la désignation des neuf membres du CEP, selon la
formule ci‑dessous, laquelle formule a été arrêtée par consensus. Chacun
des membres devra inspirer le respect et jouir de la confiance de tous les
citoyens. Avant leur nomination, une consultation portant sur les noms des
personnes désignées devra être réalisée entre les soussignés pour vérifier que
ces personnes possèdent les qualités requises.
Le CEP
aura les mandats, responsabilités, capacités et garanties suivantes
a. Organiser en 2003 des élections pour les Parlementaires
sortis des élections du 21 mai 2000 ;
b. Des élections pour les Collectivités
Territoriales. Les élections indirectes se réaliseront après celles des
Collectivités Territoriales.
c. Nommer
les officiers exécutifs du CEP, chargée d’exécuter les décisions du CEP.
d. Examiner les qualifications
des fonctionnaires du CEP pour vérifier qu’ils remplissent les conditions de
professionnalisme, d’expertise, d’impartialité et d’équité qu’on attend d’eux.
Le CEP pourra, le cas échéant, nommer de nouveaux fonctionnaires ayant ces
qualités.
e. Le CEP recevra tout le
support financier et technique du Gouvernement d’Haïti en vue d’assurer son
autonomie et sa capacité à remplir ses devoirs, sans interférence. Par
ailleurs, le Gouvernement prendra toutes les décisions et les mesures
nécessaires pour garantir la sécurité et protéger l’autonomie des membres du
CEP, ses fonctionnaires et conseillers, ainsi que celle des candidats, des
militants politiques et citoyens pour leur permettre d’exercer pleinement leurs
droits politiques sur toute l’étendue du territoire national.
f. Le CEP pourra demander et
recevoir une assistance logistique, technique et financière de la communauté
internationale à travers l’État.
CALENDRIER DE DÉPART
A. Sénateurs et Députés
Ceux qui sont
devenus membres de la législature à la suite du résultat des élections du 21
mai 2000 resteront à leur poste jusqu’à l’arrivée de leurs successeurs qui
assument leur fonction à un intervalle normal après que les résultats des
élections soient proclamés.
VII.
Collectivités Territoriales
·
Après la
signature de l’Accord, les élus locaux en contravention avec la Constitution et
la loi seront relevés de leurs postes conformément à l’Article 72 de la
Constitution. Les vacances ainsi créées seront comblées conformément à la
Constitution. Mais compte tenu de l’absence du Conseil Départemental, ces élus
locaux seront remplacés sur une base de consensus.
·
Les élus locaux (exceptés ceux qui seront déplacés pour
comportement abusif) seront éligibles à rester à leurs postes jusqu’à la
prestation de serment des nouveaux élus.
·
Le CEP, dans l’exercice de sa discrétion et, conformément
à la Loi électorale, pourra rejeter toute personne qu’il considère inacceptable
à être candidat aux élections.
Un plan
compensatoire pourrait être formulé pour couvrir la perte de revenu causée par
la réduction de la durée des termes.
·
Le reste des élus locaux resteront à leurs postes jusqu’à
la prestation de serment de leurs successeurs et leur rentrée en fonction. La
surveillance de la performance de tous les élus locaux dans la période avant
les élections se fera en conformité avec les prescrits de la Constitution.
VIII.
La création d’un environnement propice à l’expression des
choix politiques et permettant la tenue d d’élections libres.
Nous
sommes d’accord pour prendre toutes les mesures qui augmentent la confiance et
le respect entre les partis politiques et le Gouvernement.
La
Police en particulier devra exercer la plus grande prudence et le plus grand
soin pour s’acquitter de ses fonctions avec impartialité, neutralité et équité.
Le Conseil Electoral Provisoire (CEP) aura l’autorité pour surveiller que la
Police Nationale s’acquitte de ses fonctions avec impartialité, neutralité et
équité. Pour cela le CEP déterminera, après consultation avec les Partis
Politiques, la Société Civile et les Eglises, un mécanisme d’appui pour
réaliser cette surveillance.
Le CEP à
travers ce mécanisme et à travers sa commission de Garanties Électorales
recevra les plaintes et les demandes des Partis Politiques, des candidats et
des citoyens ayant trait au fonctionnement de la Police Nationale en rapport
avec le processus électoral. Également,
la mission de la Commission Interaméricaine des Droits de l’homme et la mission
d’observation électorale pourront signaler au CEP les défaillances qu’elles
auraient observées.
Le CEP
aura droit de saisine sur le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)
pour lui recommander des mesures correctives. Egalement, il pourra s’adresser au
Gouvernement de la République pour lui présenter des recommandations en vue de
résoudre les problèmes qu’il aura identifiés. Les recommandations du CEP
pourront inclure des propositions de délais précis pour leur mise en place. Le
CSPN prendra toutes les dispositions nécessaires pour traiter les
recommandations du CEP avec la plus grande diligence de manière à assurer le
maintien d’un environnement propice au bon déroulement de la campagne, des
journées électorales et post‑électorales.
Le
Conseil Supérieur de la Police Nationale garantira qu’il n’y aura pas d’interférence
dans le recrutement, le travail et la conduite professionnelle de la police.
Le
Gouvernement d’Haïti invitera une mission de la Commission Interaméricaine des
Droits de l’Homme pour surveiller le respect de ces droits.
Le
Gouvernement d’Haïti demandera également à l’OEA et à la CARICOM l’envoi d’une
Mission d’Observation Electorale (MOE) qui sera présente tout au long du
processus électoral. La MOE fournira une assistance technique au CEP et
surveillera l’existence de toutes les conditions nécessaires pour garantir des
élections libres, transparentes et honnêtes et permettant la libre expression
des choix politiques, dans un climat libre d’intimidation.
Le
Gouvernement d’Haïti demandera une assistance technique pour la Police
Nationale en vue d’aider à l’élaboration et à la mise en France des plans de
sécurité.
Le CEP
crée une Commission de Garanties Electorales (CGE) destinée à :
·
Renforcer la participation
et la confiance des citoyens, des institutions, des candidats et des partis
politiques dans le processus électoral.
·
Assister le CEP dans la
collecte, l’examen et le traitement de plaintes présentées par les candidats et
la population par rapport au processus électoral.
·
La CGE comprendra entre
autres des représentants d’organisations d’observation électorale et d’une
instance de coordination nationale basée sur les acquis en matière de
coordination nationale d’observation électorale et des institutions de la
Société Civile. La Mission spéciale de l’OEA
Visant à Renforcer la démocratie en Haïti participera en tant que témoin.
·
Elle sera dirigée
conjointement par des personnalités désignées par la Conférence Episcopale et
la Fédération Protestante d’Haïti sous la supervision du Président du CEP.
IX.
La Commission de Garantie Electorale (CGE) exercera sa
mission sur tout le territoire de la République, conformément à la Loi
électorale et suivant les directives du Conseil Electoral Provisoire.
X.
Tout cas de fraudes ou d’irrégularités graves dont la CGE
serait saisie par toute partie intéressée l’habilite à en référer sans tarder
au CEP pour qu’il soit fait conformément à la loi.
III. La poursuite d’un dialogue national ayant
pour objectif de parvenir à un accord politique permettant de renforcer la
démocratie ; le respect des droits de l’homme et promouvoir le progrès
économique et social.
Nous
sommes d’accord pour entreprendre, dans un délai de trente (30) jours après la
signature du présent accord, un dialogue entre les partis politiques, les
Organisations de la Société Civile et avec l’appui du Gouvernement d’Haïti et
de la Mission Spéciale de l’OEA et de la
CARICOM visant à renforcer la démocratie en Haïti pour développer et
conclure un accord politique sur les questions suivantes :
a. Sécurité des citoyens, système de justice et de police, y
compris la création d’instances civiles de surveillance de la Police.
b. Renforcement de la
démocratie et des espaces de participation, y compris l’institutionnalisation
des partis politiques.
c. Droits de
L l’homme.
d.
Développement économique et
social.
e.
Gouvernance et
transparence.
XI.
Formule pour la nomination des membres du CEP.
Nous
sommes d’accord que le Président de la République nommera les membres du CEP
proposés par les institutions suivantes :
·
1 représentant de Fanmi
Lavalas
·
1 représentant de la
Convergence Démocratique
·
1 représentant des autres
partis politiques
·
1 représentant de la
Conférence Épiscopale
·
1 représentant des Cultes
Réformés coordonnés par la Fédération Protestante d’Haïti
·
l représentant de l’Eglise
Episcopale
·
l représentant du
Judiciaire
·
1 représentant du Patronat
coordonné par la CCIH
·
1 représentant des
organisations des Droits de l’Homme coordonnées par Justice et Paix
Au cas
où une organisation ou un secteur n’arriverait pas à faire son choix dans les
délais fixés, la Conférence Episcopale, la Fédération Protestante d’Haïti, l’Eglise
Episcopale, le Pouvoir Judiciaire et la coordination des organisations des
Droits de l’Homme conjointement auront à combler le vide.
En cas
de démission, d’incapacité ou d’indisponibilité d’un membre du CEP à exercer
ses fonctions, il sera remplacé par la même entité qui 1’avait désigné.
Comme
prévu au Chapitre I chacun des membres devra inspirer le respect et jouir de la
confiance de tous les citoyens. Avant leur nomination, une consultation portant
sur les noms des personnes désignées devra être réalisée entre les soussignés
pour vérifier que ces personnes possèdent les qualités requises.
XII.
Dispositions relatives à
la Coopération Internationale
Nous
sommes d’accord également pour demander au Secrétaire général de l’OEA d’France,
de concert avec les Etats membres et la CARICOM, pour la normalisation des
relations entre Haïti et la Communauté Internationale, y compris les
Institutions financières Internationale, à mesure que des progrès sont
accomplis dans l’application effective du présent accord politique en vue d’une
solution durable à la crise découlant des élections du 21 mai 2000 et dans le
but de contribuer à promouvoir le développement économique et social d’Haïti.
Signé à Port-au-Prince. Le
.........................................
Fanmi Lavalas Convergence
Démocratique
TÉMOINS
Conférence Episcopale ……………………………..
Fédération des Eglises Protestantes d’Haïti ……………………………..
Initiative de la Société Civile ……………………………..
Fondation Nouvelle Haïti ……………………………..
Chambre de Commerce et de l’Industrie ……………………………..
Centre pour la Libre Entreprise et la Démocratie ……………………………..
Organisation des Etats Américains ……………………………..
Caribbean Community ……………………………..
Union Européenne ……………………………..
Doyen du Corps Diplomatique ……………………………..
France d’Amérique ……………………………..
Canada ……………………………..
France ……………………………..
République Dominicaine ……………………………..
Chili ……………………………..
VU ET APPROUVÉ PAR LE GOUVERNEMENT D’HAÏTI
ANNEXE II C
(Original : français)
ACCORD
Entre l’Etat Haïtien représenté par le Ministre de la
justice et de la Sécurité publique, Me Jean-Baptiste Brown
Et
Les soussignés:
·
Me Reynold GEORGES pour ALAH et KID
·
Me Yves Gustinvil, du
Cabinet Mayard-Paul pour MOCHRENHA
·
Me Gladys Legros pour
Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et CENTRE DE RECHERCHES ET DE FORMATION
ÉCONOMIQUE ET SOCIALE POUR LE DÉVELOPPEMENT (CRESFED), LES ÉPOUX FRITZ VAVAL,
LA FEMME née TANIA PIERRE-CHARLES
·
Mes. Dilia LEMAIRE et J.F.
Annibal COFFY pour KONAKOM et la dame Jessie BENOIT
·
M. Jean Eugène
PIERRE-LOUIS ; Avocat des VICTIMES DES SECTEURS DE LA POLICE NATIONALE ET
DE LA POPULATION CIVILE
1.
Bell Chrismer, A1 (cm PAP)
2.
Moricette Edouard
3.
Jacques UHL, A2
4.
Mme Eustache Romain, Lorma
Romain (Parent de Ferdinand) décédé
5.
Théogène Pierre Ferdinand
(Parent du Policier Jean François Théagène) décédé
6.
Mémé Jacqueline, femme de
Dieugrand (paralysé)
7.
Anthony Nazaire
Considérant
qu’à l’occasion des événements du 17 décembre 2001, des dégâts matériels et
physiques ont été causés par différents groupes d’individus en furie, notamment
aux Partis Politiques susmentionnés, à leurs membres, ainsi qu’aux autres
personnes et institutions susmentionnées.
Considérant
que l’État haïtien, suite à la recommandation de l’OEA, a décidé qu'il était
opportun d'accorder les réparations qui conviennent aux victimes.
Considérant
qu’à cet effet, une Commission Consultative a été formée pour déterminer les
critères à utiliser pour l’octroi de ces réparations.
Considérant
que l’État haïtien, les Partis Politiques et les autres personnes susmentionnés
se sont fait une raison de rechercher dans un accord négocié le règlement dont
s’agit, ont convenu et arrêté ce qui suit:
Article I.‑ Les parties en présence
réaffirment leur volonté de rechercher
dans 1e cadre de négociations une solution amiable pour le règlement de justes
réparations auxquelles elles ont droit, en raison des pertes subies, à
l’occasion des événements du 17 décembre 2001.
Article III.‑ L'État haïtien s’engage, une fois
trouvé cet accord, à verser les montants convenus à chacune des parties
victimes suivant les mécanismes établis par le Conseil consultatif de l’OEA.
Article III. Il demeure entendu que cet accord de
principe n'enlève nullement aux parties
en présence le droit de recourir à toutes actions judiciaires dans le cas
négociations amiables n'auraient point about).
Article IV. En raison de ce qui précède, les parties reconnaissent que le présent Accord s’insère dans le cadre global des
négociations politiques.
Suivent les signatures.
Reynold GEORGES, av, Gladys
LEGROS, av.
ALAH et KID OPL,
CRESFED
SUZIE
CASTOR
ÉPOUX
FRITZ VAVAL
Yves GUSTINVIL, av Jean-Eugène
PIERRE-LOUIS, av.
Pr Dr. Luc MESADIEU pr
Victimes Police Pdt. du MOCHRENHA et
de la Société Civile
Sylvio DIEUDONNE
Vice-Pdt. du MOCHRENHA
Héritiers Rému DARANT
Dilia
LEMAIRE, av.
J.F. Annibal COFFY, av
KONAKOM
et
la Dame Jessie BENOIT
Jean-Baptiste
BROWN, av.
Ministre
de la Justice
Et
de la Sécurité Publique
État
Haïtien
ANNEXE III
(Original : français)
CONVERGENCE DEMOCRATIQUE
105, Avenue
Lamartinière, Bois-Vema, Port~au‑Prince, Haïti
Tél: (509)245-3584
Port-au-Prince, le 11 juillet 2002.
Ambassadeur Luigi Einaudi
Secrétaire général adjoint
Organisation des États Arnéricains
Washington, D.C.
U.S.A
Monsieur le Secrétaire Général adjoint,
La
Convergence Démocratique a l’honneur de vous faire parvenir sa réponse à la
révision 9 du Projet d'Accord Initial que vous lui aviez soumis. Il est entendu
que la remise de ce document ne constitue pas une reprise des négociations. Nous souhaiterions
son utilisation restreinte en attendant la reprise du processus.
Cette
réponse manifeste, face au refus du Gouvernement de facto d’Haïti de respecter
ses engagements de mettre en application la Résolution 806 du Conseil
Permanent, la volonté de la Convergence de parvenir à une solution négociée de
la crise haïtienne et sa reconnaissance
des efforts de médiation de l'OEA et de vous-même en particulier.
Nous sommes
disposés, dès que les conditions seront remplies, à reprendre les négociations
directes sous votre égide pour finaliser un accord, nous espérons, qui sera
respecté.
Face à la misère de notre peuple et à
l'inacceptable, nous avons pris dans le passé des décisions courageuses. Nous
sommes disposés à prendre aujourd’hui encore nos responsabilités vis-à-vis de
notre pays et de notre peuple en demeurant flexibles tout en respectant les
principes et les valeurs qui guident les sociétés démocratiques.
Veuillez
agréer, Monsieur le Secrétaire général adjoint, l’expression de nos meilleurs
sentiments.
Suivent les signatures:
Gérard PIERRE-CHARLES VICTOR
BENOIT
OPL Espace
de Concertation
Hubert DE RONCERAY Luc
MESADIEU
MPSN MOCHRENA
Ecriture normale: Propositions déjà acceptées
Gras: Nouvelles
propositions de l'Ambassadeur Luigi Einaudi
Italiques et souligné: Propositions de la Convergence
[…]: Propositions
supprimées
RÉPONSE DE LA CONVERGENCE DEMOCRATIQUE
A LA RÉVISION N° 9 du 12 juin 2002
PROJET D'ACCORD INITIAL
Nous
soussignés, les partis politiques, et l’Exécutif [les organisations de la société civile et
les Eglises], réaffirmons notre profonde conviction quant à la nécessité de
résoudre la crise politique et de renforcer les institutions démocratiques.
Nous déclarons solennellement notre engagement pour la matérialisation de ces
objectifs et nous nous engageons à apporter tout notre concours pour les
atteindre de bonne foi, en synergie avec les démarches hémisphériques visant à
promouvoir et consolider la démocratie. En ce sens, nous nous sommes mis
d'accord, [avec la garantie du
Gouvernement,] sur les points suivants:
[Convergence
Démocratique reconnaît et accepte les résultats des élections du 26 novembre
2000 (présidentielles et le tiers du Sénat).]
Le
CEP se prononce dans un délai n’excédant
pas deux (2) mois après son installation, sur les élections présidentielles du
26 novembre 2000 selon les prescrits de l’article 197 de la Constitution et de
la loi électorale.
[Fanmi Lavalas accepte
d'organiser de nouvelles élections une date qui sera décidée par le CEP en xxx
2003 pour la législature et les collectivités territoriales.
Un décret présidentiel ou le
prochain parlement élu (avec la participation des deux parties) viendra
ratifier et légitimer tous les actes appropriés, travaux et tâches exécutés par
les officiels surgis des élections du 21 mai 2000 (durant la période à laquelle
ils ont été en poste)]
Le prochain
parlement issu des nouvelles élections ratifie et légitime tous les actes
appropriés, travaux et tâches exécutés par les officiels issus des élections de l'an 2000.
I. [La
composition] Le
mandat d’un nouveau Conseil
Électoral Provisoire (CEP) crédible, indépendant et neutre
Nous
convenons de participer à la désignation des neuf membres du CEP, selon la
formule ci‑dessous, laquelle formule a été arrêtée par consensus. Chacun
des membres devra inspirer le respect et jouir de la confiance de tous les
citoyens. Avant leur nomination, une consultation portant sur les noms des
personnes désignées devra être réalisée entre les soussignés pour vérifier que
ces personnes possèdent les qualités requises
Le
CEP aura les mandats, responsabilités, capacités et garanties suivantes:
[a. Organiser en 2003 des élections pour les
Parlementaires sortis des élections du 21 mai 2000]
a. Organiser
des élections simultanées pour le renouvellement complet des deux chambres et
des collectivités territoriales en 2003, au moins douze mois après la signature
du présent Accord, à une date qui sera fixée par le CEP.
[b. Des élections pour les Collectivités
Territoriales. Les élections indirectes se réaliseront après celles des
Collectivités Territoriales.]
b. Organiser des élections indirectes au
plus tard six (6) mois après l’installation des nouveaux élus locaux
c. Nommer
les officiers exécutifs du CEP, chargée d'exécuter les décisions du CEP.
d. Examiner
les qualifications des fonctionnaires du CEP pour vérifier qu’ils remplissent
les conditions de professionnalisme, d'expertise, d'impartialité et d’équité
qu’on attend d'eux. Le CEP pourra, le cas échéant, nommer de nouveaux
fonctionnaires ayant ces qualités.
e. Le CEP élabore, en consultation avec
les partis politiques, les règlements électoraux ayant force de loi, qui sont
publiés dans le Journal Officiel Le Moniteur. Ces règlements garantissent aux
partis politiques des conditions équitables de participation aux élections,
pour assurer leur compétitivité, particulièrement en ce qui concerne les
ressources financières et l’accès aux médias.
f. Le CEP recevra tout le
support financier et technique du Gouvernement d'Haïti en vue d'assurer son
autonomie et sa capacité à remplir ses devoirs, sans interférence. Par
ailleurs, le Gouvernement prendra toutes les décisions et les mesures
nécessaires pour garantir la sécurité et protéger l'autonomie des membres du
CEP, ses fonctionnaires et conseillers, ainsi que celle des candidats, des
militants politiques et citoyens pour leur permettre d'exercer pleinement leurs
droits politiques sur toute l’étendue du territoire national.
g. Le CEP pourra demander et
recevoir une assistance logistique, technique et financière de la communauté
internationale à travers l'État.
CALENDRIER DE DÉPART
A. Sénateurs et Députés
[Ceux qui sont devenus
membres de la législature à la suite du résultat des élections du
21 mai 2000 resteront à leur poste jusqu'à l'arrivée de leurs
successeurs qui assument leur fonction à un intervalle normal après que les
résultats des élections soient proclamés.]
Dès la signature de l’Accord, les actuels titulaires de fonctions électives
sont démissionnaires.
[B. Collectivités
Territoriales
Après la signature de
l'Accord, un nombre d’officiels locaux (déterminé par un consensus entre Fanmi
Lavalas et Convergence Démocratique) seront relevés de leur poste pour
comportement abusif. Leurs remplaçants, recommandés par la Commission des
Garanties Electorale parmi des personnes honnêtes, seront désignés comme des
Agents exécutifs jusqu’à l’entrée en fonction des nouveaux élus. Les sortants
(exceptés ceux qui seront déplacés pour comportement abusif) seront éligibles à
rester à leur poste jusqu'à la prestation de serment des élus.
Le CEP, dans l’exercice de
sa discrétion, pourra rejeter toute personne qu'il considère inacceptable à
être candidat aux élections.
Un plan compensatoire pourrait être
formulé pour couvrir la perte de revenu causée par la réduction de la durée des
termes.
Le reste des officiels locaux
restera à leurs postes jusqu’à la prestation de serment de leurs successeurs et
leur rentrée en fonction. Comme décrit dans la proposition existante de l’OEA,
toutefois, la Commission de Garanties Electorales surveillera la performance de
tous les officiels locaux dans la période avant les élections se feront en
conformité avec les prescrits de la Constitution.]
Sur proposition du Parti Lavalas,
de la Convergence Démocratique et de la société civile, la CGE (Commission de
Garantie Electoral) recommande des agents intérimaires pour remplacer les
membres des Conseils. Ces agents intérimaires ne peuvent se porter candidats
aux élections.
II. La création d'un environnement propice
à l'expression des choix politiques et permettant la tenue d'élections libres.
Nous
sommes d'accord pour prendre toutes les mesures qui augmentent la confiance et
le respect entre les partis politiques et le Gouvernement.
Un Premier Ministre issu de la
Convergence forme avec le Chef de l’Etat un Gouvernement de consensus en
collaboration avec la société civile. Ce Gouvernement sera mis en place dans la
quinzaine qui suit la signature de l’Accord
Le Chef d’État et le
Premier Ministre adoptent en Conseil des ministres et publient dans le
moniteur, un arrêté ayant pour objet de:
·
Confirmer le caractère anti-démocratique et criminel des
actes perpétrés à travers le pays contre les vies et les biens des membres des
partis de l’opposition
·
Instruire les Commissaires de Gouvernement et /es
Commissaires de police de toutes les juridictions de mettre l'action publique
en mouvement contre les auteurs, co-auteurs et complices des actes perpétrés
le 17 décembre 2001.
La
Police en particulier [devra] doit
exercer la plus grande prudence et le plus grand soin pour s'acquitter de ses
fonctions avec impartialité, neutralité et équité. Le Conseil Electoral
Provisoire (CEP) aura l'autorité pour surveiller que la Police Nationale
s'acquitte de ses fonctions avec impartialité, neutralité et équité. Pour cela
le CEP déterminera, après consultation avec les Partis Politiques, la Société
Civile et les Eglises, un mécanisme d'appui pour réaliser cette surveillance.
Le CEP à
travers ce mécanisme et à travers sa commission de Garanties Électorales
recevra les plaintes et les demandes des partis politiques, des candidats et
des citoyens ayant trait au fonctionnement de la Police Nationale en rapport
avec le processus électoral. Également, la mission de la Commission
Interaméricaine des Droits de l'homme et la mission d'observation électorale
pourront signaler au CEP les défaillances qu'elles auraient observées.
Le CEP
aura droit de saisine sur le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)
pour lui recommander des mesures correctives. Également, il pourra s'adresser
au Gouvernement de la République pour lui présenter des recommandations en vue
de résoudre les problèmes qu’il aura identifiés. Les recommandations du CEP
pourront inclure des propositions de délais précis pour leur mise en place. Le
CSPN prendra toutes les dispositions nécessaires pour traiter les
recommandations du CEP avec la plus grande diligence de manière à assurer le
maintien d'un environnement propice au bon déroulement de la campagne, des
journées électorales et post-électorales.
Le Conseil Supérieur de la Police
nationale (CSPN) entreprend toutes les réformes jugées utiles à la Direction
Générale de la Police et à l’Inspection
Générale. Le CSPN prend rapidement des dispositions pour professionnaliser la
PNH afin qu’elle s’acquitte de ses fonctions de manière impartiale, neutre et
équitable. Pour ce faire, des dispositions sont prises pour la nomination d’une
nouvelle Direction Générale. L’Exécutif s’abstient de toute interférence dans
le processus de recrutement, de promotion, de mutation, de réintégration et de
discipline de la PNH.
Le
Conseil supérieur de la Police Nationale garantit qu'il n'y aura pas
d’interférence dans le recrutement, le travail et la conduite professionnelle
de la police.
Le gouvernement s'engage à
poursuivre les actions visant à interdire toute circulation ou toute
utilisation des armes de guerre par toutes personnes autres que les unités
spécialisées de la police. Le gouvernement active le processus de démantèlement
et de désarmement des bandes armées. Le gouvernement sollicite, le cas échéant,
l’aide spécialisée bilatérale ou multilatérale en vue de procéder au
désarmement. Une commission quadripartite (partis politiques, société civile,
Gouvernement et Mission spéciale de
l’OEA visant à renforcer la Démocratie en Haïti) supervise le processus de
désarmement.
Le
Gouvernement d'Haïti invitera une mission de la Commission Interaméricaine des
Droits de l'Homme pour surveiller le respect de ces droits.
Le
Gouvernement d'Haïti demandera également à
la Communauté Internationale, en particulier à l'OEA et à la CARICOM,
l’envoi d’une d'une Mission d' Observation Electorale (MOE) qui sera présente
tout au long du processus électoral. La MOE fournira une assistance technique
au CEP [et surveillera l’existence de toutes]. Elle veille à ce que l’existence de toutes les conditions
nécessaires soient réunies pour
garantir des élections libres, transparentes et honnêtes et permettant la libre
expression des choix politiques, dans un climat libre d’intimidation.
Le gouvernement d’Haïti prend
toutes les dispositions que de droit afin de garantir la stricte neutralité de
l’Etat et des organismes autonomes, principalement la radio et la télévision
nationales, la Téléco, l’APN, les Douanes, le CNE…Les équipements de l’Etat ne
doivent pas être utilisés à des fins partisanes durant la campagne électorale.
La Cour Supérieure des Comptes et
du Contentieux administratif est renouvelée pour la période transitoire sur une
base consensuelle avec des personnalités compétentes proposées par le
Gouvernement, l’Opposition et la Société Civile. Elle rentre en fonction dans les délais les
plus courts.
Le Gouvernement d'Haïti demandera une assistance
technique pour la Police Nationale en vue d'aider à l'élaboration et à la mise
en oeuvre des plans de sécurité.
Le Gouvernement d'Haïti garantit
la liberté de la presse. Il prend toutes les mesures pour assurer la sécurité
et le libre accès aux sources d'information par les membres de cette
profession. Toutes atteintes à ces libertés est condamnée et sanctionnée.
Le Gouvernement d’Haïti met tout
en œuvre en vue d’assurer l’application et les recommandations du rapport de la
Commission d’Enquête Indépendante sur les événements du 17 décembre 2001.
Le CEP
crée une Commission de Garanties Electorales (CGE) destinée à:
·
Renforcer la participation
et la confiance des citoyens, des institutions, des candidats et des partis
politiques dans le processus électoral.
·
Assister le CEP dans la
collecte, l'examen et le traitement de plaintes présentées par les candidats et
la population par rapport au processus électoral.
·
La CGE comprendra entre
autres des représentants d'organisations d'observation électorale et d'une
instance de coordination nationale basée sur les acquis en matière de coordination
nationale d'observation électorale et des institutions de la Société Civile. La Mission spéciale de l'OEA Visant à
Renforcer la démocratie en Haïti participera à ces travaux en tant que témoin.
·
La C.G.E. sera dirigée
conjointement par des personnalités désignées par la Conférence Episcopale et
la Fédération Protestante d'Haïti sous la supervision du Président du CEP.
La Commission des Garanties
Électorales créera des commissions décentralisées au niveau [aux niveaux] départemental
[et communal]. [Les commissions créées au niveau communal pourront assister aux
délibérations de conseils municipaux et des CASECS. IIs] Ces commissions auront accès aux documents émis par [ces] les collectivités et auront un
pouvoir d'investigation sur la documentation et sur les témoignages concernant
l’activité des communes, [et] des CASECS, des
juges de paix, des agents de police et d’autres fonctionnaires
publics en ce qui concerne les questions électorale. [Les commissions
créées au niveau départemental auront un pouvoir d’investigation sur les moyens
et le personnel de l’État dans chaque circonscription.]
La CGE surveille la performance
et le comportement des officiels pendant la période allant de la signature de
l'Accord jusqu’à la période post électorale. Tout manquement à l’impartialité,
à la violation du présent accord, de la Constitution et des règlements
électoraux fait l’objet de dénonciation auprès de la CGE qui mène une enquête.
En cas de culpabilité elle recommande des
sanctions allant du blâme au renvoi, sans préjudice des poursuites judiciaires.
[Au cas où des fraudes ou graves
irrégularités auraient été constatées au regard de la Constitution, de la loi
électorale du présent accord, ces commissions départementales et communales
transmettront les résultats de leurs investigations à la Commission au niveau
national. La CGE pourra alors demander au gouvernement et au pouvoir judiciaire
de mettre en oeuvre les mesures adéquates et notamment les dispositions des
articles 72 et 73 de la Constitution. La CGE transmettra également le dossier à
la Mission d’Observation Electorale (MOE) et à la Mission de l’OEA en résidence
à Port-au-Prince.]
Le CEP met en place un Comité
central de Surveillance de la Police (CCSP) en consultation avec les partis
politiques, la Société civile et les Eglises.
A la Capitale comme dans les
circonscriptions départementales et communales, le CSPN détachera, sous les
ordres des autorités du CEP, des effectifs appropriés de policiers. Ces
effectifs, dans le respect de la hiérarchie sont tenus d’obtempérer aux ordres
reçus, sous peine de sanction d’emprisonnement et de révocation..
Ces effectifs sont placés sous la
supervision immédiate du CCSP et de ses annexes de provinces.
La structure et la
composition du CCSP sont déterminées par décision interne du CEP en
concertation avec les partis politiques, la Société civile et les Eglises.
III. La poursuite d'un dialogue national ayant
pour objectif de parvenir à un accord politique permettant de renforcer la
démocratie, le respect des droits de l'homme et promouvoir le progrès
économique et social.
Nous
sommes d'accord pour entreprendre, dans un délai de trente (30) jours après la
signature du présent accord, un dialogue entre les partis politiques, les
Organisations de la Société Civile et avec l’appui du Gouvernement d'Haïti et
de la Mission Spéciale de l'OEA et de la
CARICOM visant à renforcer la démocratie en Haïti pour développer et
conclure un accord politique sur les questions suivantes:
a. Sécurité
des citoyens, système de justice et de police, y compris la création
d'instances civiles de surveillance de la Police.
b. Renforcement
de la démocratie et des espaces de participation, y compris
l'institutionnalisation des partis politiques.
c. Droits
de L l'homme.
d. Développement
économique et social.
e. Gouvernance
et transparence
L'Accord politique doit permettre
d’établir les bases de la construction d’un Etat de droit à travers le
renforcement de la sécurité, l’institutionnalisation de la démocratie, le
respect des droits de l’homme, la promotion du progrès économique et social, la
bonne gouvernance et la transparence
IV. Formule pour la nomination
des membres du CEP.
Nous
sommes d'accord que le Président de la République nommera les membres du CEP
proposés par les institutions suivantes:
1 représentant de Fanmi
Lavalas
1 représentant de la
Convergence Démocratique
1 représentant des autres
partis politiques
1 représentant de la
Conférence Épiscopale
1 représentant des Cultes Réformés coordonnés par la
Fédération Protestante d'Haïti
l représentant de l'Eglise
Episcopale
l représentant du
Judiciaire
1 représentant du Patronat
coordonné par la CCIH
1 représentant des organisations des Droits de l'Homme coordonnées par
Justice et Paix
Au cas
où une organisation ou un secteur n’arriverait pas à faire son choix dans les
délais fixés, la Conférence Episcopale, la Fédération Protestante d'Haïti,
l'Eglise Episcopale, le Pouvoir Judiciaire et la coordination des organisations
des Droits de l'Homme conjointement auront à combler le vide.
En cas
de démission, d'incapacité ou d'indisponibilité d'un membre du CEP à exercer
ses fonctions, il sera remplacé par la même entité qui 1'avait désigné.
Comme prévu au
Chapitre I chacun des membres devra inspirer le respect et jouir de la
confiance de tous les citoyens. Avant leur nomination, une consultation portant
sur les noms des personnes désignées devra être réalisée entre les soussignés
pour vérifier que ces personnes possèdent les qualités requises.
V. Dispositions relatives
à la Coopération Internationale
Nous
sommes d’accord également pour demander au Secrétaire général de l'OEA
d’oeuvrer, de concert avec les Etats membres et la CARICOM, pour la
normalisation des relations entre Haïti et la Communauté Internationale, y
compris les Institutions financières Internationale, à mesure que des progrès
sont accomplis dans l'application effective du présent accord politique en vue
d'une solution durable à la crise découlant des élections du 21 mai 2000 et
dans le but de contribuer à promouvoir le développement économique et social
d'Haïti.
VI. Suivi du présent Accord
a. Commission
d’Interlocution
Dans les quinze (15) jours qui
suivent la signature de l’Accord ord, les deux (2) parties signataires
conviennent de désigner de part et d’autre trois (3) personnes ressources
appelées à former la Commission d’Interlocution. Ces Commissaires exécutifs de
l’Accord (CEA) recevront de leurs délégants respectifs les pouvoirs nécessaires
pour aplanir toutes les difficultés, parer aux imprévus et faciliter les bonnes
relations entre les parties contractantes. Ils sont notamment chargés de
préparer la tenue du Dialogue national.
b. Commission
Mixte de Suivi
Une Commission Mixte de Suivi
composée de membres désignés par la Société Civile, la Conférence Episcopale,
la Fédération Protestante d'Haïti, des organismes des droits de l’homme et la
Mission spéciale de l’OEA visant à renforcer la démocratie en Haïti en collaboration avec la Mission de
Garantie Electorale (CGE) veille à l’application du présent Accord. Cette
Commission émet des rapports périodiques et circonstanciés de progrès dans
l’application du présent Accord. Ces rapports servent de référence à la
communauté nationale et internationale.
Vll. Dispositions finales
Pour toutes questions
liées au calendrier d’exécution, aux conflits personnels entre les
représentants des parties ou à l’interprétation
de tout ou partie du présent Accord, les deux (2) parties reconnaissent
le dialogue et l’entente à l’amiable
comme premier mode de règlement des différends.
En cas d’échec, le
différend sera porté par devant une commission d’arbitrage formée de trois (3)
experts nationaux tirés au sort, à partir de trois (3) listes de deux (2)
présentées chacune par les organisations nationales de la Commission de Suivi.
Les conclusions de cette Commission s’imposent aux parties.
Il est entendu que cet
Accord deviendra caduc en cas de manquements réitérés et non traités à
l’amiable, de graves différends restés insolubles, pour cause de refus avéré
d’appliquer les conclusions des arbitres..
Le présent Accord
Initial, en cas de besoin, peut faire l'objet d'avenants en forme simplifiée.
Ces avenants font alors partie intégrante de l'ensemble peut faire l'objet
d'avenants en forme simplifiée. Ces avenants font alors partie intégrante de
l'ensemble.
Signé à Port-au-Prince, le
CP10145F01
Fanmi Lavalas Convergence
Démocratique
TEMOINS:
Conférence
Episcopale d'Haïti Fédération
des Eglises Protestantes
Initiative de la
Société Civile Chambre
de Commerce et de l’Industrie
ou Fondation
Nouvelle Haïti
Centre pour la Libre
Entreprise Organisation
des États Américains
et la Démocratie
Caribbean Community
Union Européenne Doyen
du Corps Diplomatique
États-Unis
d'Amérique République
dominicaine ou Chili
Vu et approuvé par le Gouvernement d’Haïti
[1]. Cette
Mission a été créée en vertu de la résolution CP/RES. 772 adoptée le 4 août
2000 dans le but de surmonter les difficultés découlant des élections
législatives tenues le 21 mai 2000 en Haïti. Elle est différente de la Mission spéciale de
l’OEA visant à renforcer la démocratie en Haïti, laquelle a été établie aux
termes de la résolution CP/RES. 806, corr.1 adoptée le 16 janvier 2002.
[2]. La résolution CP/RES. 806 prévoit
l’établissement d’une Mission spéciale
(paragraphe 3) et appelle les parties “à renouer d'urgence les
négociations sous le patronage de l'OEA…” (paragraphe 7). Bien que la
résolution AG/RES. 1841 fasse état de la résolution CP/RES. 806, il n’y avait
pas eu de référence à celle-ci comme condition préalable à un accord
négocié.
[3]. Dans le document CP/doc. 3609/02
corr.1, daté du 21 mai 2002, le Secrétariat général avait soumis un rapport sur
la composition de la Commission d’enquête et du Conseil consultatif, ainsi que
sur leurs attributions.
[4] ¨Modifications apportées au document initial.