Organisation des États Américains

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Communiqué de presse                                                                                                                                                  (E-119-02)

19 juin 2002

 L’OEA ANNONCE QUE LA CRISE POURRAIT TOUCHER À SA FIN EN HAΪTI  

Le Secrétaire général adjoint de l’Organisation des États Américains (OEA), l’Ambassadeur Luigi Einaudi, a annoncé aujourd’hui à la communauté internationale qu’il croit que le gouvernement d’Haïti et l’opposition pourraient mettre fin à la crise politique qui secoue le pays en renforçant la primauté du droit et en acceptant la tenue d’élections parlementaires et municipales avec la présence d’observateurs internationaux. 

De retour d’Haïti où le Ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie Julian Hunte et lui-même ont mené une initiative conjointe OEA/CARICOM, l’Ambassadeur Einaudi a fait rapport au Conseil permanent du résultat de leur visite, qui a eu lieu du 10 au 18 juin. Il a fait remarquer que la rencontre en tête-à-tête entre le Président Jean-Bertrand Aristide et le parti d’opposition Convergence Démocratique était la première rencontre de la sorte depuis l’entrée en fonctions du Président Aristide en février 2001. Le Secrétaire général adjoint a ajouté que le Président de la Conférence Episcopale Haïtien, Monseigneur Hubert Constant, avait joué un rôle fondamental dans l’organisation de cette rencontre. 

Selon l’Ambassadeur Einaudi, toutes les parties s’entendaient sur la nécessité de procéder à des étapes supplémentaires pour mettre en œuvre la résolution CP/RES. 806 du Conseil permanent de l’OEA, qui demandait la mise en place d’une série de mesures visant à renforcer la primauté du droit et à accroître la sécurité suite aux événements violents du 17 décembre 2001. Il a affirmé également qu’un projet d’«accord initial» avait été distribuée au parti Lavalas au pouvoir ainsi qu’a la Convergence. Cet accord contient cinq articles: (i) la mise sur pied d’un nouveau conseil électoral provisoire neutre, indépendant et crédible; (ii) la mise en place de conditions de sécurité qui permettraient la tenue d’élections libres; (iii) un dialogue national visant à renforcer la démocratie, les droits de la personne et le développement économique et social; (iv) des dispositions définissant la nomination des membres du conseil électoral provisoire; (v) un engagement à normaliser les relations économiques et financières internationales d’Haïti. Il a souligné que le parti Lavalas avait fourni des commentaires écrits et qu’il s’attendait à recevoir des commentaires semblables de la Convergence. 

Le Secrétaire général adjoint a également informé les diplomates des Amériques que le rapport de la Commission d’enquête indépendante devrait être terminé d’ici la fin du mois et que le Secrétaire général, César Gaviria était disposé a faire partie de la prochaine mission en Haïti, du 7 au 9 juillet, s’il semblait que l’«accord initial» entre le gouvernement d’Haïti et le parti d’opposition pouvait être prêt à ce moment. 

L’Ambassadrice de Sainte-Lucie près l’OEA, Sonia Johnny, qui faisait partie de la délégation OEA/CARICOM en Haïti, s’est félicité du rapport de l’Ambassadeur Einaudi, le qualifiant d’«extrêmement important», et a fait remarquer que les événements récents prouvent que la «confiance placée dans le peuple haïtien» par la CARICOM était justifiée. 

Le Représentant permanent d’Haïti, l’Ambassadeur Raymond Valcin, a exprimé les espoirs de son gouvernement face à une résolution de la crise. Il a fait rapport d’un certain nombre de mesures que le gouvernement avait prises afin d’honorer ses obligations, citant les efforts du gouvernement Aristide pour rouvrir les voies de communication avec l’opposition. Il a insisté que le gouvernement était «disposé à poursuivre, de façon inconditionnelle – n’importe quand et n’importe où – des échanges avec l’opposition», mais qu’il était fortement opposé à faire de l’entente avec l’opposition une condition à l’aide financière à Haïti, politique qu’il a décrite comme appauvrissant le pays qui est déjà le plus pauvre du Continent. 

Les Ambassadeurs de divers États membres et de la France se sont dits encouragés des progrès dont faisait rapport le Secrétaire général adjoint, soulignant leur engagement envers la résolution de la crise en Haïti d’une façon qui respecte les normes démocratiques. Un certain nombre d’Ambassadeurs ont souligné que le gouvernement, l’opposition politique et la société civile doivent faire leur part pour régler cette crise politique qui dure depuis longtemps en Haïti. 

La bande vidéo du déroulement des travaux du Conseil permanent est affichée sur le site Web de l’OEA, à l’adresse oas.org, ainsi que des photographies.

 

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